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Compte rendu d'une cyclo


Michel ROTH

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Tilff-Bastogne-Tilff, une cyclo sans prétention, pour tous et pour tous les âges. Ce n’est pas une course, mais elle donne l’occasion de se mesurer à quelques belles côtes dont certaines sont escaladées lors la Doyenne. Trois distances sont proposées : 242, 143 et 83 km. J’ai opté pour la distance médiane de 143 km.

Dimanche 28 mai. Lever à 5h15. Préparation du traditionnel plat de pâtes. Petit déjeuner. Embarquement du vélo et des vêtements de rechange. La voiture est prête et démarre à 6h40 en direction de Liège. Voyage sans histoire. L’autoroute est presque vide s’il n’y avait  toutes ces voitures avec des vélos à l’arrière. Il est à peu près 8 h et il faut trouver où garer sa voiture. Pas trop difficile cette année, l’université toute proche a mis ses parkings à disposition.

Trouver le Country Hall dans ce dédale de routes est parfois difficile. Heureusement, les indications sont précises. Un ou deux kilomètres à vélo et me voilà au stand des inscriptions. Il y a foule. Après les formalités remplies, je fixe ma plaque d’identification au guidon de mon vélo. Départ vers 8h20 - 8h30, pour 143 km officiels et  9 côtes répertoriées. Petite appréhension : j’ai à peine 1100 km au compteur cette année et je me demande comment je vais monter les bosses, surtout la bien nommée Redoute en fin de parcours. La Flèche de Wallonie faite la semaine précédente sur un parcours réduit me rassure quelque peu. Mais d’abord, il faut descendre la côte de Boncelles pour rejoindre le départ officiel à Tilff. Cette côte, il faudra néanmoins la monter au retour !

Les premiers kilomètres sont relativement plats. Certains roulent trop vite à mon goût. Je décide de lever un peu le pied avant la première difficulté : la côte de Chambralles. Trois cyclistes devant moi semblent rouler à l’allure qui me convient. Je décide de me joindre à eux. La discussion s’engage quand je finis par  m’apercevoir que ces trois-là faisaient leur sortie dominicale et ne participaient nullement à l’épreuve. Après 25 km, voici déjà la côte de Chambralles, parfois emprunté par Liège-Bastogne-Liège. Pas très longue : 1 km 500 à 9,5 % de moyenne avec un passage à 20 %. Quelques-uns mettent déjà pied à terre, surpris par la pente et le choix d’un mauvais braquet. La suite ne comporte pas de côtes répertoriées, mais il n’y a pas vraiment de portions plates. Je ne trouve pas encore mon bon rythme. Je me dis que si je ne retrouve pas d’autres sensations, je n’irai pas jusqu'au bout. Pas moyen d’accrocher un groupe qui roule à ma cadence ! : soit trop rapide, soit trop lent.

Le premier contrôle de ravitaillement arrive après 45 km. J’ai déjà presque avalé mes 2 bidons. Il faut faire le plein surtout que la chaleur monte. Gaufres au miel, bananes, barres de céréales, boissons rafraîchissantes. Rien ne manque. Surprise : au milieu de la foule des participants, j'aperçois un forumeur de velo101. Jean-Michel Benoît m’avait donné une description de sa tenue le jour précédent l’épreuve et le nom de son club. On fait connaissance. On fera une grande partie de la route ensemble. On discute des difficultés à venir. La prochaine, l’Ancienne Barrière, est longue (4km 800) mais pas difficile (4,7 % de moyenne, 6 % maximum) et on va bientôt rentrer sur mes terres de prédilection où j'ai passé ma jeunesse. On monte cette difficulté de concert en discutant de choses et d’autres (comme du forum de velo101). Viens la longue descente vers Trois-Ponts. Mon compteur affiche 76 km/h. Je commence à me sentir mieux !

 


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Avant la bourgade de Trois-Ponts arrive la difficulté suivante : la côte de Saint-Jacques, autrefois empruntée par la Flèche Wallonne. En principe, pas difficile (4km700, 5% de moyenne et 6,5% maximum). Je ne sais pas pourquoi, mais je n’ai jamais aimé cette côte et j’ai l’impression que la pente maximale, dans la traversée du village de Saint Jacques, dépasse nettement ce qui est indiqué sur le roadbook. Je dis à Jean-Michel que je monterai à mon rythme – ce qui dans ma bouche veut dire à un rythme de sénateur . Jean-Michel est parti et m’a d’emblée pris une bonne centaine de mètres d’avance. Il y a des participants tout autour de moi, des plus rapides, des plus lents, des défaillants aussi. Premier palier franchi après le village de Saint Jacques. Un faux plat montant suit, puis une dernière montée finale où je rejoins Jean-Michel, tout surpris de mon retour. L’avantage de connaître les côtes est qu’on peut vraiment gérer son ascension.  On fonce maintenant dans la descente vers Grand-Halleux, direction la côte de Wanne.

Mais le parcours n’empruntera pas la mythique côte, mais un ersatz nettement plus facile, passant par le village de Spineux (2km200, 7,5 % de moyenne, 13 % maximum). Jean-Michel est parti devant. Il m’attendra au sommet. J’ai décidé de ne fournir mon effort qu’à partir du village de Spineux où le pourcentage est maximum et de continuer à un bon rythme jusqu’au sommet. Avant Spineux, presque tout le monde me dépasse pendant que je regarde brouter les vaches. Mais je sais que plus loin, j’en reverrai une bonne partie. Voici que la pente s’accentue et que je décide d’appuyer plus fort sur les pédales. Je termine à un bon rythme et maintenant je dépasse plus de participants que l'inverse. Toujours bon pour le moral ! Au sommet je retrouve Jean-Michel qui m’avait tout de même nettement devancé et qui m’attendait le long de la route.   

Nous sommes maintenant à Wanne, au deuxième contrôle de ravitaillement. On en profite pour refaire le plein de boissons et pour s’alimenter. Ensuite une belle descente assez sinueuse nous conduit sur les pavés de Stavelot. Ce n’est pas Paris-Roubaix mais çà secoue pas mal. Quelques kilomètres plus loin, se profile déjà la côte d’Amermont. Peu connue, elle est néanmoins assez longue (3km 600) et difficile avec un passage à 21 %.  Je l’aborde donc très prudemment, me réservant pour les passages les plus pentus. Cette option me réussit assez bien et je passe sans me mettre dans le rouge. J’en viens à me dire que si j’ai passé Amermont, je devrais passer la Redoute sans problèmes, du moins si j’arrive à tenir la distance car c’est tout de même la première fois cette année que j’ose une sortie de plus de 100 km.

A un carrefour, on rejoint la route de la Haute Levée sans éviter le faux plat montant vers Francorchamps où je dis à Jean-Michel de rouler à son rythme, et de m’attendre éventuellement au sommet des Rosiers.  La côte des Rosiers est ma côte préférée : elle est longue mais elle monte régulièrement. J’avais comme objectif minimal d’aller jusqu’au sommet des Rosiers et si j’étais cuit d’abandonner à cet endroit. Mais je ne me sens pas si mal que çà. Certes j’ai déjà monté les Rosiers plus rapidement. Mais je ne suis pas ridicule quand j’en vois certains à la peine. Au sommet, je retrouve Jean-Michel. On parlemente sur la suite à venir. Comme maintenant j’ai envie d’aller au bout, je lui dis que je ressens le besoin de faire une pose d’une dizaine de minutes pour retrouver le plus de forces possibles. Jean-Michel est parti et j’ai trouvé un petit banc où j’en profite pour me ravitailler en gaufres au miel que j’avais glissé dans mon maillot au ravitaillement de Wanne. Complètement requinqué je repars et entame la belle descente des Rosiers. Voici la vallée qui nous emmène vers Remouchamps, au pied de la Redoute. Le vent est favorable et je tombe sur un groupe de rouleurs. Je m’accroche. Le compteur passe au-dessus des 40 km/h. C’est tout de même plus facile en peloton. Il est vrai aussi que la route est en légère descente avec vent favorable.

Dernier contrôle de ravitaillement au pied de la Redoute. J’y prends tout mon temps. A peine sorti de la zone de ravitaillement que voici l’épouvantail. Il y a deux paliers. Surtout ne pas se mettre dans le rouge. Premier palier passé. Pendant 50 mètres la pente est moins forte, cela permet (façon de parler) de retrouver son second souffle pour aborder le deuxième palier et son passage à 20 %. Je m’étonne moi-même à sprinter au sommet. De mieux en mieux. Je ne sens plus la fatigue et je décide de terminer à fond les quelques dizaines de km restants. Même le faux plat qui suit le sommet de la Redoute ne me rebute pas, là où d’autres éprouvent le besoin de souffler. La côte du Hornay est avalée sans problèmes sur un braquet qui me surprend. Après c’est relativement facile. Je suis à nouveau dans un bon groupe où l’allure est rapide jusque l’arrivée officielle à Tilff.

Je ne m’attarde pas trop. Je profite de l’échauffement pour rejoindre le Country Hall en avalant la côte de Boncelles, ultime difficulté de la journée. Jean-Michel me donnera de ses nouvelles le lendemain, m’indiquant qu’il était arrivé à Tilff une dizaine de minutes avant moi.

Une belle journée qui a rassemblé quelque 6300 passionnés de vélo.

 

 

 

 

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