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MILAN SANREMO


Michel CLAMOT

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Ah, pardon, j'ai du dire une bêtise, Valverde a toujours tendance a trop en faire, et il en claque rarement. 😃

Tout le long de sa carrière, Valverde a exploité sa pointe de vitesse dans le final de courses vallonées, et son punch sur les bosses de quelques kilomètres. Il était selon les saisons plus ou moins bien classé dans la hiérarchie, mais toujours dans le top 5 des meilleurs puncheurs au monde. Il n'y a rien de mal à dire qu'il a passé la quasi totalité de sa carrière bien planqué dans les roues des meilleurs grimpeurs ibériques des années 2000, et faisait parler sa force dans la dernière bosse de chacune des courses auxquelles il participait.

Au passage, je n'ai jamais dit que je ne l'appréciais pas. Mon commentaire était un simple constat. Si le terme de "planqué" te parait péjoratif, je peux corriger : Disons donc qu'il se planque rarement dans la dernière ligne droite.

 

 

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En effet, car dans ce cas, Mark Cavendish, André Greipel, Marcel Kittel, Peter Sagan, Fernando Gaviria, Michael Matthews ... Mario Cipollini, André Darrigade, Jan Janssen, Eric Leman, Marino Basso, Edward Sels, Charles Pelissier, Roger Hessenforder, Guido Reybrouck, Wifried Nelissen, Djamolidine Abdoujaparov, Joaquim Rodriguez, Paolo Bettini .... sont ou étaient tous des planqués ! Idem pour tous ceux, désormais, dans le cyclisme moderne et ce même en haute montagne, attendent les ultimes bornes des arrivées en altitude, pour porter l'estoquade ! J'ai vu Valverde user des qualités dont il était pourvu par la nature mais pas que ! En effet, ne serait ce que lors de la dernière Ruta del Sol, il est sorti à 8 bornes du sommet du dernier col pour remporter l'épreuve. Sur la dernière Doyenne, il emmenait seul lors des dernières bornes les groupes successifs et différents de poursuivants et dans Ans, c'est lui qui se charge seul, avec tous les autres dans sa musette, de revenir sur Moreno et au final, il est encore devant sur la ligne ! Un "rat" ? C'est ton avis, certes mais permet moi de ne pas être d'accord, voilà tout !  Cecic dit sans aucune animosité de ma part !😉

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Pour en revenir à la "Classissima", c'est presque 300 bornes, pour l'épouser, il faut la vouloir vraiment. Pour avoir achever un petit condensé sur la carrière du "Cannibale" que j'ai envoyé à l'édition il tout juste deux jours, les fois où il a franchit la Via Roma en vainqueur, cela lui produisait une exaltation sans nom au point qu'il déclare souvent ne pas songer éprouver un plaisir aussi intense si l'arrivée avait eu lieu au Lungomar, par exemple, comme de 2008 à 2014 ! 

Et là, je ne parle pas d'Eugène Christophe !

 

La légende du « Gaulois » : « Primavera » 1910. 

 

Eugène Christophe ne possède pas, loin s'en faut, le palmarès le plus représentatif ni le plus boulimique du cyclisme Français et encore moins du peloton international, en revanche, les épreuves qu'il s'ingénia à dompter le furent d'une manière tout à fait extraordinaire. Bien avant l'icône le représentant re brasant sa fourche brisée, sous l'œil inquisiteur d'un commissaire des plus récalcitrant, du côté de Sainte Marie de Campan, au pied des cimes Pyrénéennes lors de la Grande Boucle de 1913, le gamin de Malakoff s'était déjà distingué, de l'autre côté des Alpes, à l'occasion d'un Milan San Remo 1910 apocalyptique. Nous sommes le dimanche 3 avril 1910 et les soixante et onze courageux qui s'agglutinent, alors, sur la ligne de départ, ressentent, déjà et inexorablement, les prémices insidieuses du cauchemar qui les accompagnera toute cette sainte journée. Les 290 bornes de l'épreuve s'annoncent, en effet,  des plus dantesques.

 

Le ciel bas, le froid glacial et la tempête de neige, qui sévit lors de cette quatrième édition embrument les faciès congestionnés et éberlués des suiveurs, pourtant rares à cette époque et des organisateurs locaux. Le train de sénateurs emprunté, pour la circonstance, par le serpentin multicolore, n'en est que plus irrationnel. Ainsi, se faufile t'il cahin caha, en ordre presque martial jusqu’aux contreforts machiavéliques du Turchino. A l'approche de celui-ci, dans ce paysage d'une austérité alarmante et d'une désolation sans nom, le blizzard a redoublé d'effroi et la température avoisine l'insupportable. Le mercure enregistre, alors, une descente vertigineuse vers le néant, ce même néant qui transpire dans le subconscient, fragilisé à l'extrême, de ces « Gladiateurs de l'apocalypse ». L'ascension du col, ultime rempart avant de fondre et de rejoindre le bord de mer, est toujours envoûté par les frimas et appréhendé, par un peloton transi, de façon collégiale.

 

Les coursiers qui composent ce macabre enchevêtrement de corps désarticulés sont frigorifiés, les pieds deviennent insensibles, les jambes sont raidies et durcies par tant d'agonie et les mains sont crispées et épousent les cocottes de freins comme jamais auparavant. Eugène Christophe, quant à lui, ne fait pas exception à la règle et à l'instar de ses compagnons de galère, le « Vieux Gaulois », arc bouté, sur sa monture, se bat tel un démon, contre les éléments contraires. Au détour d'un lacet, le « Gamin de Paname » saute de sa machine prestement, malgré l'engourdissement, et commence un étirement en règle. Le peloton a, depuis longtemps, volé en éclats et les rares coureurs qui n'ont pas encore bâchés sont, désormais, éparpillés au sein de ce no man land lunaire. Lorsque le Français franchi, enfin, le tunnel qui délimite le sommet du Turchino, la chaussée est absente car abondamment enneigée.

 

Par endroit, des couches de poudre blanche de vingt centimètres rendent caduque tout acheminement raisonnable. Il devient irréel de progresser à bicyclette. Christophe souffre le martyr, le froid le tenaille et les crampes commencent à diligenter leur poison dans son organisme passablement entamé et soumis à rude épreuve. Son estomac est victime de maux terribles et cruels dus à la malnutrition. La plupart du temps, à pied, il converge, aveugle, vers un destin incertain. Las, adossé à un rocher salvateur, le « Vieux Gaulois » attend. Quoi ? Il n'en sait fichtrement rien ! Toujours est-il qu'à un moment donné, il subodore plus qu'il n'aperçoit une ombre dans cette Sibérie Alpine. Cette ombre se libère, imperceptiblement, de sa chape opaque et ses contours apparaissent, enfin, rassurants. « Gégène ! » hèle, alors, à pleins poumons ce sauveur inattendu qui semblait reconnaître malgré la frimousse ravagé par les stigmates du froid le « Serrurier de Malakoff », venu du diable vauvert. L'inconnu, paysan hirsute, conduit l'infortuné coursier jusqu'à une auberge bienvenue où le tenancier du lieu le fera se dévêtir afin de sécher ses vêtements souillés et trempés.

 

Enroulé dans une couverture de laine, généreusement offert par son hôte providentiel, le « Cri-Cri », de nouveau guilleret, ingurgite, englouti même, un grog bouillant. Rasséréné et gonflé à bloc, par cette obole, improbable quelque instant auparavant mais ignorant tout de la situation de la course, le Français, tel un grognard lors d'un remake de la « Campagne d'Italie », chevauche, pour la énième fois, sa monture, rejoint le bord de mer et file ardemment et vaillamment vers San Remo. A 25 printemps, Eugène Christophe, remporte cette « Primavera » d'anthologie. Quatre rescapés, seulement, se présenteront sur la Via Roma, terme de cette course hallucinante. Un mois de soins dans une clinique lui seront nécessaire pour recouvrer l'intégralité de ses membres endoloris et deux longues années pour retrouver la plénitude de son potentiel initial. Ces deux saisons blanches lui permettront de se reforger une condition telle, qu'à l'aube de l'année 1913, un forgeron pyrénéen qui tenait boutique au pied du Tourmalet, verra apparaître, un jour de juillet, un coursier pas comme les autres .....

 

 

Michel Crepel

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Milan San Remo est peut-être la course la plus ouverte du calendrier, une grosse distance, des bosses a priori pas méchantes mais qui changent de visage après 280km de course, une descente technique et un boulevard, tout peut arriver... Alors impossible pour moi de pronostiquer, je ne suis pas assez connaisseur pour ça. Il y a ceux que j'aimerais voir gagner (Sagan, comme beaucoup de monde visiblement), et la réalité de la saison, les résultats, les avantages psychologiques, etc. Au milieu de tout ça pas facile de s'y retrouver. Que le meilleur gagne, donc !
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