Aller au contenu

Entrainement en France : une question


Pierre DELUNE

Messages recommandés

On oublie assez rapidement que le cyclisme français génère depuis une grosse dizaine d'années les meilleurs juniors et espoirs mondiaux ! 

Notons aussi que P.Rolland a toujours dit publiquement qu'il avait un entraîneur personnel (c'était même stipulé dans son contrat chez JR). Il y a même eu des articles sur ses méthodes d'entraînement, qui n'avaient rien de rétrograde.

Maintenant, il y a aussi eu une histoire avec le partenaire de cycles, qui ne fournissait pas selon Rolland le matériel moderne idéal, ou qui ne proposait pas de tests ou d'améliorations de sa position en chrono. 

C'est sûr que de ce côté-là, le cyclisme anglo-saxon, ou plutôt les marques sponsors, sont plus en avance que ce que l'on trouve en France.

Reste cependant qu'il y a quand même un problème d'encadrement dans certaines équipes en France. Mais il ne faut en aucun cas généraliser à un problème d'entraînement en France, ni même prendre pour argent comptant les propos de Vaughters, pour différentes raisons.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Même si je suis pas un grand fan de Bernaudeau, je pense pas que Rolland était si mal encadré chez Europcar. Rolland va avoir 30 ans, peut-être qu'avec de meilleurs équipiers il se rapprochera de la 5è place du Tour, mais il faudra pas attendre un grosse progression.
Le Mével était aussi chez Garmin 2 ans et il a jamais fait aussi bien qu'à la FDJ.
Faut pas attendre de miracle sur le potentiel de Rolland, simplement une meilleur gestion de sa saison et de son placement en course. Il avait de la marge sur ces points mais ça lui fera pas gagner le Tour.

ça m'étonnerai que les français s'entrainent moins bien qu'à l'étranger. Ce qui leur manque ce sont des équipes (sponsors) ambitieuses. AG2R va dans la bonne direction mais il doit manquer un peu de budget pour être encore plus haut. Pinot est plus talentueux que Bardet mais tant qu'il restera à la FDJ...

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Au niveau des espoirs, il faut tempérer la domination française. Déjà, c'est pas dans toutes les spécialités... Le clm est négligé. Quand on compare le palmarès course en ligne / clm aux mondiaux espoirs et juniors ces dix dernières années, c'est édifiant. Or c'est le contre-la-montre qui révèle les vrais gros moteurs. En plus d'être un exercice de rigueur, aussi bien dans la préparation que le jour J.

Idem pour les courses pour grimpeurs... Dans la course reine pour les grimpeurs U23, le tour de l'Avenir, depuis 10 ans deux français ont gagné (Sicard et Barguil). Jeannesson fait 3 une année aussi. Ca met la France derrière la Colombie et l'Espagne en terme de palmarès récent sur cette course. (J'admet quand même une situation nettement plus positive que sur le clm, mais pas une position de leadership non plus)

Sur piste, on a un vrai retard par rapport aux anglo-saxons. Les australiens et les anglais sortent des professionnels sur route qui n'ont certes pas fait de résultats sur des coupes de nations espoirs, mais qui ont des titres ou des médailles mondiales en poursuite.

Et sur route, on a une très belle densité avec quelques pépites qui sont passées ces dernières années (Démare, Coquard, Bardet, Barguil). Mais ne pensons pas que les résultats des français en Espoir sont largement au dessus... L'équipe qui faisait peur quand elle arrivait au complet sur les CDN Espoirs l'an dernier, c'était le Danemark et ils ont mis quelques branlées aux français.

A noter aussi qu'en France on peut être Espoir dans un club de DN avec l'objectif de passer pro jusque 24 ans. C'est à peu près pareil en Italie. Mais au Danemark, en Allemagne et en Norvège, tu es Espoir, tu veux passer pro, hé bien à 19 ans tu cours en Conti. Et donc un peu plus souvent face à des pros... C'est à peu près le choix qu'a fait un Rayanne Bouhanni, qui n'a pas couru en dessous du niveau .2 cette saison pour sa première année espoir. Du coup, c'est clair qu'on te vois moins en haut des podiums.

Donc à mon avis, si on me demande de classer le niveau du cyclisme français en Espoirs, depuis 10 ans, je répond top 3 à top 5 mondial. En tout cas, on est derrière l'Australie et la Colombie pour moi, qui ont des systèmes complètement différents. Pour le cyclisme français pro, top 10.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Or c'est le contre-la-montre qui révèle les vrais gros moteurs

Le contre-la-montre n'est certes pas une spécialité française, mais de là à dire que ça révèle forcément les vrais gros moteurs... Ce n'est que ton interprétation.

A noter aussi qu'en France on peut être Espoir dans un club de DN avec l'objectif de passer pro jusque 24 ans. C'est à peu près pareil en Italie. Mais au Danemark, en Allemagne et en Norvège, tu es Espoir, tu veux passer pro, hé bien à 19 ans tu cours en Conti. Et donc un peu plus souvent face à des pros... C'est à peu près le choix qu'a fait un Rayanne Bouhanni, qui n'a pas couru en dessous du niveau .2 cette saison pour sa première année espoir. Du coup, c'est clair qu'on te vois moins en haut des podiums.

C'est vrai qu'il y a des disparités entre les Espoirs qui courent en DN et ceux qui courent en Conti, et qui se retrouvent confrontés uniquement sur quelques épreuves. Mais ta comparaison ne tient pas : regarde Ledanois et Turgis. Ils courent bien en Continental Pro. Ce même Turgis, que tu oublies de citer alors qu'il a gagné Liège-Bastogne-Liège Espoir devant des Conti alors qu'il courait encore en DN1. De même que tu as oublié Thibault Pinot parmi les grimpeurs, vainqueur du Tour du Val d'Aoste à 19 ans, qui est quand même une course référence.

De plus, il n'y a pas que les Danois ou les Norvégiens qui veulent passer pro jeunes. Mais le fait est qu'il est plus facile de passer dans une Conti dans ces pays qu'en France. D'ailleurs, les structures Conti dans ces pays sont parfois moins relevées que les DN1 en France. La France chez les amateurs (au niveau DN1) est unanimement reconnue comme étant très relevée, même pour les étrangers qui rêvent d'y faire leurs classes.

Mais cela ne change pas le fond du problème : globalement nos équipes pro françaises ne sont pas au niveau de nos équipes DN1 proportionnellement parlant. Il y a sans doute un problème de budget entre autre...

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

J'en profite pour poser une question sur ce post. Près de chez moi il y a une équipe de DN1 dont ceux qui n'ont pas d'engagement viendront rouler avec nous le dimanche matin à partir de mars. Quelqu'un sait à quoi correspondent certaines catégories de courses, notamment "elite nationale", 1.2, 2.2, etc. ?
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

C'est pas étonnant. Rien que sur ce forum (entre autres, c'est pareil ailleurs), si tu a le malheur de dire que tu fais du fractionné/tu as un capteur de puissance/un gps/tu roules bcp/etc, tu as la moité des gars qui te tombent dessus en te foutant de ta gueule, et en te disant que rien ne vaut de rouler sans compteur aux sensations en admirant le paysage.

Il suffit aussi de comparer la taille des sections entrainement et matériel.

En France on aime pas les perfectionnistes/amoureux de la technique/de la théorie/de l'entrainement, la différence est assez flagrante avec les forums anglos saxons!!

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Voici la hiérarchie des courses :

-World Tour

-Classe H.C

-Classe 1.1 et 2.1 (1.1 pour courses d'un jour, 2.1 pour course par étapes)

-Classe 1.2 et 2.2 (les équipes World Tour ne peuvent participer, les équipes de DN1 peuvent participer sur invitation, les équipes de DN2 peuvent participer uniquement si organisé dans leur Comité d'origine)

-Classe Elite Nationale (pour les coureurs de 1ere et 2eme catégorie, + les coureurs des équipes Continentales françaises)

-1/2/3 (pour les coureurs de 1ere, 2eme, 3eme catégorie, + les Juniors sauf si indication contraire, + PC si spécifié)

-2/3 (pour les coureurs de 2eme, 3eme, Juniors et PC)

-3 (pour les coureurs de 3eme, Juniors et PC)

-D1

-D2

-D3

-D4

 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Sur le contre-la-montre : 

Pour perfer en contre-la-montre, il faut un gros moteur, c'est une évidence. Après concernant les espoirs, comme certains atteignent leur maturité physique plus tôt que d'autres, on peut nuancer le propos. Quelqu'un de très fort à 20 ans peut stagner et se faire dépasser 5 ans plus tard par ceux de sa génération.

Il n'en demeure pas moins que le contre-la-montre n'est pas très travaillé en France. En junior, on interdisait les guidons de triathlète jusqu'à récemment! (ça a changé il y a un an ou deux). Impossible de travailler sa position avant de passer espoir, sauf pour les deux ou trois coureurs sélectionnés pour disputer le Championnat du Monde!

Sur le reste :

On dit la même chose. Je ne vois pas en quoi la France serait en retrait au niveau des espoirs. On a beaucoup de jeunes pro (Conti pro / WT), et le niveaux des amateurs DN1 par rapport aux conti tout court n'est pas ridicule. Les dernières saisons de l'équipe de France Espoir en Coupe des Nations sont très bonnes. Pour autant, on ne peut pas dire que la France "écrase" cette catégorie. Mais il y a à l'étranger d'autres références qui valent largement nos DN1. Rabobank Development Team, par exemple... système différent. Et c'est pour ça que je dis, niveau espoir, la France c'est top 3 / top 5.

Mais ce n'est pas un hasard si la Fédé cherche à faire évoluer le système. On demandait à une équipe pro de "parrainer" une DN, pour avoir une réserve, et faire bénéficier aux jeunes amateurs d'une partie des moyens des pros. Le système français essaie donc d'évoluer, c'est bien que tout le monde se rends compte qu'il n'est pas idéal.

Sur le problème de budget : au niveau world tour, c'est une évidence. Après on a une certaine stabilité dans les équipes au niveau des partenariats (FDJ, AG2R), qui sécurise certaines structures et compense une manne financière plus restreinte.

 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Le contre-la-montre n'est pas travaillé en France. C'est une question de culture, pas de moteurs.

Quant au guidon de triathlète, tu te trompes pour les juniors. C'était sans doute (et c'est sans doute) le cas sur certaines courses, peut-être par soucis d'équité entre les concurrents. Mais sinon, les bons juniors avaient et ont l'occasion de rouler avec du matériel spécifique. C'est juste une question de culture encore une fois.

Enfin, concernant les équipes pro françaises, notons aussi qu'en plus d'une certaine stabilité, c'est un des rares endroits au monde où les charges sociales sont vraiment versées. Par exemple, quand un coureur touche 500 000 euros par an en France, en réalité ça coûte le double à son équipe (charges salariales et patronales en plus). Quand un coureur touche la même somme à l'étranger, il doit se débrouiller pour retirer ses charges, puisqu'il est considéré alors comme travailleur indépendant.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Bon Vaughters voudrait pouvoir rendre crédible un futur "miracle Rolland", qu'il ne s'y prendrait pas autrement...

Dans l'éventualité où notre petit PR se mettrait soudainement à enterrer les vaches espagnoles (à nouveau) et les brindilles kényanes, au moins son DS pourra dire : "Mais ne soyez pas incrédules, c'est sa nouvelle méthode d'entraînement vous dis-je !!".

Bref, on peut déjà supposer que Pierre Rolland n'aura plus de souci avec son taux de cortisolémie.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Bernard Hinault, il y a à peine trente ans, erre toujours dans les sphères du peloton Français ! Et j'ose espérer que lorsque l'on possède un monument de la sorte au sein de sa propre famille, on aspire à lui ressembler ! Et bien, non , je me trompe ! Au lieu de le critiquer sur ses remontrances quelques peu  acariâtres et pas toujours bienvenues, j'en conviens, à l'égards des jeunes, ces derniers seraient plus avisés de le respecter, déjà, et d'une et de tenter de lui ressembler, ne serait ce que dans sa façon d'appréhender son métier, ensuite ! Lorsqu'on voit l'admiration que vouent, toujours, les Belges pour Merckx et les Italiens pour Coppi, je me demande si Anquetil et Hinault n'auraient pas été mieux lôtis s'ils avaient vu le jour à Liège ou à Pescara ! Combien ai je entendu des jeunes et même moins jeunes traiter le "Blaireau" de "Vieux cons" ! 😉

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Je suis d'accord avec toi et je vais aller plus loin. Au départ, il y a un problème linguistique, je m'explique. Depuis 30 ans, les avancées technologiques ont été anglo-saxonnes. Meme chose pour les centres de recherche sur le sport qui ont bénéficié du rush dans le sport aux États-Unis avec un développement exponentiel du matériel et des moyens de jauger l'entrainement.

Les français, étant rarement bilingues, ont bien du mal à s'adapter a ces nouveautés, dans un langage qu'ils ne possèdent pas. La plupart des nouvelles méthodes d'entrainement sont basées sur les recherches anglo-saxonnes et les instruments qui permettent de les appliquer.

Alors que nos vaillants forumeurs rêvent de moyenne et de sensations, l'ensemble de la communauté cycliste qui parle anglais est passée depuis longtemps aux notions de puissance: P.max, FTP , anaerobic treshold, NP, EF etc..., des données relativement simples quand on a le capteur de puissance et un minimum de connaissances de cette nouvelle culture. Le capteur de puissance et les notions qui en découlent ne fontt pas rouler plus vite, mais permettent de ne pas rouler dans le vide, sans effet sur l'organisme.

C'est la réalité du cyclisme moderne. Les equipes françaises le plus souvent dirigées par d'anciens coureurs, élevés en francais et dans la tradition ne sont plus sur la même planète que les anglo-saxons,, le plus souvent gérées par de scientifiques issus des universités et aidés par les grands noms du nouveau business , comme Garmin.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites





×
×
  • Créer...