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C'est Noël.....rêvons un peu.


Yann TAHEL

Messages recommandés

Bonsoir à tous,

 

Et s'il nous était permis de rêver un peu à quelques jours de Noël...

La thématique est somme toute assez simple. Vous venez de mettre un terme à votre carrière et posez un regard sur votre parcours. Bien sûr, il y a quelques regrets mais finalement votre palmarès vous honore et vous permet sans emphase ni infatuation d'écrire que votre nom restera à la postérité de la légende du cyclisme.

La notule ne comporte que trois victoires essentielles.

Pour ma part ce serait :

- Un Paris-Nice : la première course importante d'une semaine qui lance la saison et également parce que j'adore l'arrière-pays de Fréjus à Nice.

- Un tour des Flandres : simplement car elle reste ma classique préférée et s'il faut en avoir une je la préfère à la "doyenne".

- Un tour de France : gagner dans son pays la course la plus importante du monde doit procurer des intenses moments d'émotions, de grands frissons dans les cols mythiques et elle reste accessible aussi bien à un grimpeur qu'un rouleur complet.

 

A votre tour de rêver un peu...

 

Yann

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-Record de l'heure qui tiendra près d'une décennie voire plus sans changement de réglement

-Milan San Remo en partant de loin

-Le Giro qui est le plus beau Grand Tour de tous

 

Ps: je ne suis pas italien mais belge, le Tour des Flandres fait rêver et c'est la gloire en Belgique mais San Remo a un plus beau parcours encore. En dynamique de course, je préfère même le E3 Harelbeke plutôt que le Ronde!

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De mon côté, je ne suis un coureur à étapes...suis pas construit pour ça....par contre un dur au mal oui et j'aime quand les éléments sont difficiles.

Donc :

a) Paris - Roubaix pour sa difficulté, les éléments, vent, pluie, poussière...une course de dur!

b) Tour des Flandes aussi des les aspects liés à la sélection "naturelle"

c) même si moins sexy, j'aime bien aimé l'année passée le Tour de Norvège, casse-patte à souhait

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La fiction qui suit (puisque le rêve est l'objet de ton post) n'aurait pu être réelle que si, outre des qualités cyclistes de très haut niveau, on part du principe qu'il n'y avait pas d'EPO ou produits du même genre jusqu'à la fin des années 90 (sinon le talent n'aurait pas suffi)

 

Une carrière amateur très correcte à la fin des années 80, coureur très régulier sans coups d'éclat, à l'aise sur les parcours accidentés mais manquant de punch pour faire la différence. Insuffisant pour décrocher des sélections nationales ou pour attirer l'attention des équipes pros françaises

Le tournant se situe en juillet 1989. Alors que je m'apprête à arrêter la compétition pour reprendre des études supérieures, lors d'un séjour en montagne en Italie autour de Bormio, dans une ascension du Stelvio ma route croise celle d'une jeune cycliste italienne, Elena. C'est le coup de foudre 💋

Je décide de partir vivre en Italie, chez elle au bord du Lac de Côme, et je repousse d'1 an mes projets d'études, le temps d'apprendre la langue, dans le but de m'inscrire à l'université de Milan

Une licence dans un petit club italien, quelques belles performances sur des courses très difficiles dans la région, notamment une victoire sur la course de côte d'Esino Lario, et Bruno Reverberi, le manager de la petite équipe italienne Italbonifica-Navigare, me propose un contrat professionnel de 2 ans

 

Me voici donc lancé dans le grand bain en 1991 à 24 ans, aux côtés de quelques coureurs confirmés comme Stefano Allocchio, Fabiano Fontanelli ou Massimo Podenzana, et d'un espoir du cyclisme italien, Stefano Zanini

2 premières années très correctes, sans victoire mais avec quelques belles places d'honneur (4e de la Settimana Bergamasca, 6e du Giro dell'Appennino, 5e des Tre Valli Varesine en 91, 4e du Tour du Trentin avec une 2e place derrière Chiappucci à l'Alpe di Pampeago, 3e du Giro dell'Umbria et 32e de mon premier grand tour, le Giro, en 92), décident mon manager à prolonger mon contrat jusqu'en 1994

L'année 1993 va me permettre de franchir un palier, avec en plus du Giro, une participation à la Vuelta, ces 2 grands tours la même année me permettant de prendre de la "caisse"

Je termine le Giro à la 25e place, et la Vuelta à la 53e après avoir perdu beaucoup de temps suite à une chute la 1ère semaine

2 équipes françaises (Chazal et Novemail) me contactent, mais je reste fidèle à mon contrat pour la saison 94

 

Début 1994, plusieurs bons résultats, notamment une 9e place sur Tirreno-Adriatico, une 6e place sur la Flèche Wallonne, et une nouvelle 4e place sur le Tour du Trentin, me mettent en confiance, j'ai vraiment l'impression d'avoir passé un cap

Me voici au départ du Giro, dont le grand favori est Miguel Indurain, vainqueur en 92 et 93, mais qui doit faire face à quelques jeunes ambitieux, Berzin, Pantani ou Tonkov

Ce Giro débute tranquillement, et après avoir pris la 15e place à Campitello Matese, à quelques secondes des meilleurs, personne ne prête attention à une échappée de 5 coureurs lors de la 6e étape qui s'achève à Caserta, 7' devant le peloton

Me voici 3e au général derrière l'italien Marco Saligari et le danois Rolf Sörensen, avec 6' d'avance sur les favoris

Le chrono de Follonica (8e étape, 44 km) permet à Sörensen de prendre le maillot rose, quant à moi j'ai limité les dégâts en ne perdant que 3' sur Berzin et Indurain

Après plusieurs étapes de transition, arrive la mythique 15e étape, Merano-Aprica, avec l'ascension du Stelvio par Prato et du Mortirolo. Tout le monde s'attend à voir craquer les rescapés de l'échappée fleuve de la 6e étape. De fait, Sôrensen s'effondre, Pantani fait un numéro dans le Mortirolo et gagne l'étape, mais derrière je réussis à m'accrocher à la roue d'Indurain, Berzin et Chiappucci, pour endosser le maillot rose à Aprica 😄, avec 3' d'avance sur Berzin et Indurain, et 4' sur Pantani

La 18e étape est un chrono difficile entre Chiavari et le Passo del Bocco, 20 km dans la vallée, une ascension de 10 kms, pour finir par une petite descente. Le maillot rose me donne des ailes, je ne perds que 2' sur Berzin vainqueur de l'étape et conserve le maillot pour 59"

La 20e étape est le moment clé de ce Giro : Cuneo-Les Deux Alpes, 201 km via l'Agnello, l'Izoard et le Lautaret. Pantani, Tonkov, Indurain et Berzin m'attaquent à tour de rôle dans l'Izoard, mais je reviens à chaque fois et me paie même le luxe de passer en tête au sommet, battant Pantani au sprint. Suit une montée plus tranquille du Lautaret, et on attaque la montée sur Les Deux Alpes. Très tôt, Pantani démarre, je saute dans la roue. Oh surprise 😲, Indurain et Berzin sont lâchés. 4 fois, 5 fois, Pantani attaque, mais je ne lâche pas 1 mètre. Et à 2 kms du sommet, c'est moi qui démarre pour aller gagner en solitaire avec 15" d'avance, première victoire de ma carrière pro, le maillot rose sur les épaules

Les 2 dernières étapes ne changeront plus rien, je termine en rose à Milan, à 27 ans, avec 1'45" d'avance sur Berzin, 2' sur Pantani et 3' sur Indurain. Probablement la plus grande surprise de l'histoire du Giro

 

Cet exploit m'ouvre les portes de l'équipe de France pour le Championnat du Monde d'Agrigente en qualité de co-leader avec Virenque et Leblanc

Par une châleur suffocante en ce 28 août, sur un circuit difficile, et après que Luc Leblanc ait été éliminé sur chute en début de course, je me retrouve échappé dans le dernier tour avec l'italien Francesco Casagrande et le russe Dimitri Konyshev

Dans la dernière côte, craignant la pointe de vitesse du russe, j'attaque une première fois pour faire craquer Konyshev. Le sprint se joue donc à deux, Casagrande trop nerveux devant son public commet l'erreur de lancer le sprint de loin, et je le passe facilement pour endosser le maillot arc-en-ciel 🆒. Sur le podium, je pleure en écoutant la Marseillaise, et en même temps je me dis que tout ça est arrivé trop vite, est trop grand pour moi

 

A l'intersaison, malgré des propositions de Castorama, Festina et Gan, comme je veux rester avec Elena en Italie, je signe chez Lampre

1995 sera encore une très belle année, je termine 2e de la Flèche Wallonne derrière Laurent Jalabert, 5e du Giro avec une victoire d'étape à Gressoney-Saint-Jean, ma seule victoire avec le maillot arc-en-ciel, et une 9e place sur mon premier Tour de France

La suite sera plus difficile, quelques victoires sur des courses de moindre importance (notamment le Tour du Trentin 96), et une victoire d'étape quand même à l'Alpe d'Huez sur le Tour 97 avec le maillot à pois sur les épaules, que je ramènerai à Paris (11e au classement final)

Après une année 98 très moyenne, je décide d'arrêter ma carrière à 32 ans après le Giro 1999, que je termine à la 16e place, après avoir gagné suite à une échappée matinale l'étape d'Aprica via le Gavia et le Mortirolo, 5 ans après y avoir endossé le maillot rose. La boucle est bouclée, il est temps pour moi de passer à autre chose

 

Voilà, désolé d'avoir fait un peu long, mais je me suis bien amusé à imaginer cette fiction 😉

Donc tu l'auras compris, pour mes 3 courses favorites, que j'aurais aimé gagner :

1) Le Giro

2) Le Championnat du Monde

3) L'Alpe d'Huez avec le maillot à pois sur le dos

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La fiction qui suit (puisque le rêve est l'objet de ton post) n'aurait pu être réelle que si, outre des qualités cyclistes de très haut niveau, on part du principe qu'il n'y avait pas d'EPO ou produits du même genre jusqu'à la fin des années 90 (sinon le talent n'aurait pas suffi)

 


Merci Guillaume pour cette superbe narration. Ta rhétorique me convient parfaitement et les références citées supra m'incitent à penser que tes connaissances dans ce domaine sont conséquentes. Pour ma part, je reste un néophyte mais je déduis à ton récit que tu apprécies l'Italie et que ton domaine de prédilection reste la montagne avec un profil de grimpeur. Qui plus est, ton palmarès onirique semble cohérent avec tes contributions que j'ai pu lire parfois.

Le seul bémol émanerait de ton introduction avec cette référence au dopage (la première réponse du sujet le mentionnait déjà !). J 'ai l'impression que notre sport restera à jamais "marqué au fer rouge", qu'il subsiste systématiquement un doute derrière chaque performance et qu'il est ardu de se débarrasser de ses démons.

Pour ma part, je préfère regarder vers l'avenir avec l'espoir en filigrane que les "brûlots" sont derrière nous mais c'est sans utopisme car le sport professionnel n'est qu'un juste reflet de notre société actuelle rivée sur le court terme, le profit et surtout l'égocentrisme.

En conclusion , j'aurai pris plaisir à être ton directeur sportif

 

Bonne soirée

Yann

 

 

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"Le seul bémol émanerait de ton introduction avec cette référence au dopage"

 

Si j'ai fait cette référence, c'était justement pour éviter les remarques du genre "pour faire une telle carrière à cette époque, tu aurais dû sacrément te charger"

Sinon, sur l'époque actuelle tu remarqueras au fil du temps que c'est un sujet que je n'aborde jamais, à part pour prendre la défense des coureurs accusés sans preuve (comme lors du Froome-bashing de l'été dernier)

D'ailleurs, tu dis que le sport professionnel n'est que le reflet de notre société, mais dans notre société il y a plein de gens honnêtes, je préfère partir du principe que dans le sport de haut niveau le pourcentage doit être sensiblement le même

A+

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Etre le premier à rempoter les trois "montres" la même année, le "Ronde", l'"Enfer" et la "Doyenne" !

 

Personnellement je pensais qu'au moins le très grand Eddy avait réussi cet exploit mais mes connaissances sont relativement limitées dans ce domaine.

Par contre, et je crois savoir que tu es bien placé pour me répondre, pourrais-tu m'indiquer quel coureur s'est le plus rapproché de cet exploit (par exemple deux fois premier et second sur la troisième) ?

Avec le cyclisme moderne, le nivellement par le haut et les prises de risques moindres de nos jours, je crois que ton triptyque restera encore bien longtemps du domaine du rêve.....d'autre part, c'était le sujet 😉

 

Bonne soirée

Yann

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