Pascal LUITEL Posté le 5 juillet 2015 Share Posté le 5 juillet 2015 Moi ce sera mon 3e. Je pars le dimanche soir. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Pascal LUITEL Posté le 5 juillet 2015 Auteur Share Posté le 5 juillet 2015 bah une fois là-bas avec le vent d'ouest dans le dos t'as plus qu'à lire les aventures de Pif sur le vélo et tu rentres sans souci Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Pascal LUITEL Posté le 5 juillet 2015 Auteur Share Posté le 5 juillet 2015 Ne pas dormir la première nuit déjà vu qu'elle arrive très vite, rouler toute la journée d'après. puis tenter d'aller jusqu'à Brest pour un long repos au milieu ou la fin de la 2e nuit. Puis sur le retour 2 pauses de 3 h. Pour faire autour de 70 heures ou moins. Mais ça c'est la théorie. Tout dépend de la météo et du temps perdu à discuter, bouffer, pointer, la fatigue, les supportrices dénudées sur le bord de la route ... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Pascal LUITEL Posté le 5 juillet 2015 Auteur Share Posté le 5 juillet 2015 ou vêtues en balsamik Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Pascal LUITEL Posté le 5 juillet 2015 Auteur Share Posté le 5 juillet 2015 oui par tranches de 2 ou 3 h, mais j'avoue que c'est plus facile de s'endormir en regardant le Tour de France à la télé Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Patrick GIMENEZ Posté le 6 juillet 2015 Share Posté le 6 juillet 2015 Depart dimanche 19 heures plaque N263 premier PBP Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Jean-Claude SALLÉ Posté le 6 juillet 2015 Share Posté le 6 juillet 2015 Bravo et souhaits de réussite à Toi et Tous ceux qui vont participer à ce défi Sportif et Mental . Sachant que le maître môt de cette épreuve mythique est le dépassement de soi . Tous sont "gagnants" s'ils rallient Paris dans les délais . Mon expérience personnelle se limite à 2 participations : 2007 , météo excécrable 59h25 ; 2011 , 51h48 ; Pas le courage de repartir pour cette aventure cette année , pourquoi pas dans 4 ans si cela m'ai toujours possible ??.. pour aider plusieurs cyclos à le réussir . Sportivement Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Jaky BALLET Posté le 7 juillet 2015 Share Posté le 7 juillet 2015 ce n'est pas sur ce forum que l'on va trouver le maximum de gens qui font PBPsur velohorizontal, oui, là il y a de grands randonneurs Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Laurent POIRMEUR Posté le 8 juillet 2015 Share Posté le 8 juillet 2015 Départ dimanche à 19h pour mon 1er PBP,un peu d'appréhension mais une fois sur le velo vive la fete Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Patrick GIMENEZ Posté le 8 juillet 2015 Share Posté le 8 juillet 2015 on se verra peut être😄 !!!!!! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Pascal LUITEL Posté le 23 août 2015 Auteur Share Posté le 23 août 2015 voilà fini sous la pluie, c'était mon 3e, 20 ans après le 1er, comme quoi une pratique régulière du sport maintient en forme :-D Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Yannick LE BOULBIN Posté le 23 août 2015 Share Posté le 23 août 2015 Félicitations, sacré challenge. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Stéphane GRUYER Posté le 25 août 2015 Share Posté le 25 août 2015 Bonjour je l'ai fais pour la première fois cette année et j'étais pas vraiment au top , coup de bol méteo clémente,partis avec les 300 premiers à 16h00 54h32 dormis au retour 3h30 à loudéac et j'ai bien papoté avec les bénévoles au point de contrôle, bien géré, pas d'assistance,roulé avec des mobylettes suédois,anglais allemands français italiens du bonheur d'arriver à Brest avec la vue sur la rade. faut compter 300 euros pour ma part entre lhébergement 2 nuits chez l'habitant,le transport en voiture,la bouffe et boissson et autres barrres energetiques et restaurant epreuve quand même risqué à mon avis,je me suis retrouvé seul dans des grandes lignes droite avant Mamers avec des poids lourds mais dans l'ensemble ce sont eseentiellement des petites routes,pas rencontré des mecs bourrés en bagnoles le tronçon le plus dur est entre loudeac et brest et aussi entre mortagne au perche et longny au perche vivement 2019 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Georges MAILLET Posté le 15 septembre 2015 Share Posté le 15 septembre 2015 Dis donc, tu n'as pas traîné, Stéphane ... question coût, 300 € tous les 4 ans, il y a des dépenses plus contestables ... 🆒 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Bernard MOREAU Posté le 21 septembre 2015 Share Posté le 21 septembre 2015 Je viens de rencontrer la mère de l'un des randonneurs terminant 2ème de ce dernier P-B-P. Avec la copine du gars, elle assurait l'assistance - surtout ravitos - et elle m'a dit à quel point c'était affreux ces 2 jours sans dormir.Je ne sais pas si elle m'a dit "plus jamais ça", mais elle n'avait pas besoin de le dire : c'était évident à ses expressions.Certains "assistés" ne se rendent pas compte du calvaire qu'ils imposent à leur entourage, mais je sais que ce n'est pas le cas de ce cycliste qui normalement poursuit ses délires sans aucune assistance : ce P-B-P étant l'exception. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Bernard MOREAU Posté le 21 septembre 2015 Share Posté le 21 septembre 2015 OUPS Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alain COLLONGUES Posté le 22 septembre 2015 Share Posté le 22 septembre 2015 Ce n'était pas non plus le cas du randonneur allemand qui est arrivé le premier. Sans assistance, il a parfaitement géré de bout en bout en se tapant près de 700 bornes tout seul. Il a 38 ans, fait du vélo depuis 2011 et s'appelle Björn Lenhard. En plus il est très sympa et n'a pas la grosse tête. Si ça intéresse quelqu'un, je me suis farci la traduction de son compte-rendu. Attention ce n'est pas de l'ordinaire : La première fois que j’ai entendu parler de PBP, c’était en 2011. J’avais commencé à pratiquer le cyclisme et voulais être prêt pour la FichKona. Un ami me parla des brevets qu’il aimerait réaliser pour s’y préparer. C’est ainsi que j’allais à Bennewitz et fis le 200 et le 400. 2011 était une année PBP et les choses devinrent un peu folles. Pour moi les 600 kilomètres de la FichKona étaient un challenge suffisamment excitant et je ne pouvais imaginer en faire 1200 en un aller-retour de Paris à la côte Atlantique.Comment pouvait-on passer tant d’heures sur un vélo ? Que manger, que boire ? Et dormir ? Un tas de questions. Cependant j’étais fasciné depuis le début par tout ce que j’avais entendu sur PBP et j’étais accroché.Parce que PBP n’a lieu que tous les quatre ans, je disposais de beaucoup de temps pour m’y préparer. Tout se mit bien en place la dernière année, je fis beaucoup de brevets (dont un brevet de 1000 qui me permit de m’engager dans les tout premiers à PBP). Je tenais à partir dans les premiers du groupe A de façon à gagner du temps dans les contrôles sur mon tableau de marche. Grâce à mon expérience du 1000 et du 600, je commençai à élaborer un plan. Un plan très simple.Je pensais qu’il devait être possible de tenir une cadence moyenne de 30km/h roulant, un maximum de 15 minutes d’arrêt aux contrôles et de ne pas dormir du tout. Au total ça ferait 44h15’. Tant mieux si j’allais plus vite, mais au pire finir en moins de 48 heures.Naturellement je pensais à ce que j’allais emporter avec moi. Il y a 11000 mètres de dénivelé et tout ce que je porterai aurait un impact durant le parcours. Les prévisions météo étaient rassurantes, pas de pluie, de 10 à 23°C, un léger vent de Nord-Est. Que pouvais-je demander de plus?Je décidais de ne prendre ni veste imperméable, ni vêtements de rechange. En fait je ne voulais pas prendre la veste coupe-vent, mais je l’emportais quand même, quoique je n’en avais jamais eu besoin. Je pris le gilet de sécurité.Il y avait beaucoup de place dans mon sac de guidon (pour la nourriture) et dans mes poches. Ce que je mis dans le sac de guidon : une pompe, de la crème pour la peau de chamois, un téléphone portable, de la poudre isotonique pour les bidons, des cachets de sel et une baguette avec du Nutella. Je fixai deux piles pour la lumière et mon GPS Garmin sur la potence. Avant le départ de 16h, j’enfilai le gilet de sécurité parce que bientôt le jour baisserait et que je ne voulais pas perdre de temps. Il restait encore un peu de place dans mes poches malgré le coupe-vent, le carnet de route et un peu d’argent, alors je pris un autre bidon. Il ne faisait pas trop chaud et je pensai qu’il me permettrait d’atteindre le premier contrôle de Villaines-la-Juhel (220 km) sans avoir besoin de m’arrêter au premier ravitaillement du kilomètre 140. Nous sommes arrivés trente minutes en avance au Vélodrome et nous étions à la fin du groupe A (environ 250 personnes). Je n’étais pas ravi d’être ainsi derrière, mais je ne voulais pas piétiner pendant des heures avant le départ pour avoir un meilleur placement. Nous étions suffisamment énervés pour ne pas en plus avoir à se battre pour être devant. Encore quelques minutes pour aller aux toilettes et gonfler les pneus. Dix minutes avant le départ nous avons commencé à rouler jusqu’à la ligne. Je perdis Martin et Olaf pour la première fois. Après un bref discours nous sommes partis à 16h00. Si je m’en réfère à mes précédents, les départs ont toujours été calmes. Il y avait le signal et puis le peloton s’ébranlait. Sans pression, sans bagarre pour les meilleures positions. La plupart du temps je me retrouvais devant, dans le vent et ensuite on roulait à quelques-uns ou tout seul.Mais là que se passait-il ? Ça ressemblait à une course. Chamailleries et bagarres pour les positions – ce n’était pas ce que je voulais. Et je ne pense pas que ce soit ce qui convient à un brevet. Les vingt premiers kilomètres ont été bien stressants derrière la voiture ouvreuse. Je voulais juste ne pas me planter (il y avait plein d’ilots directionnels), pour le reste ça irait. Le peloton se calma quand nous avons quitté la banlieue parisienne. Mais nous allions trop vite. Chacun essayait toujours de remonter en tête et rajoutait de la pression. Ça n’avait rien à voir avec ce dont j’avais l’habitude quand je roulais en groupe. Il fallait faire très attention. Je décidais de passer devant (contre mes plans). Il ne fallut pas longtemps pour que je sois le premier. Le plus difficile était de ne pas retomber derrière. De temps en temps la vitesse augmentait dans ces premiers kilomètres et mon cœur montait à plus de 180 pulsations. Cependant mes jambes tournaient bien et je me sentais plutôt en forme.Juste avant d’atteindre Mortagne (nous devions être au 100ième kilomètre) je vis quelques cyclistes du groupe B rejoindre notre peloton (ils étaient partis quinze minutes après nous). Wow, jusqu’ici j’avais tenu une moyenne de 35km/h. Qu’est-ce qu’on allait faire avec ces gars-là. Ca promettait d’être amusant. Marko Baloh – il a bouclé cinq fois la Race Across America (RAAM) – était aussi avec nous. Robert me dit : «Essaie de le trouver et de coller à sa roue arrière». Je ne pensais jamais réussir à le trouver dans la foule. Nous avons un peu parlé jusqu’au ravitaillement de Mortagne. Là chacun devint un peu fou à vouloir se placer au mieux pour se ravitailler rapidement. Je repartis doucement et Martin put me rejoindre. J’étais content de le voir, j’aurais été ennuyé s’il avait fait une chute derrière. Il avait aussi un troisième bidon de sorte que nous pouvions sauter le ravitaillement. Bientôt le peloton accéléra encore. Plus d’une fois je me suis retrouvé devant dans le vent. Mes jambes étaient fortes et c’était facile. Moi et Mickael, un français qui en était à son premier PBP, on a fait le boulot devant. Son anglais et son allemand étaient assez corrects, alors on a pu un peu se parler. Sur la route du premier contrôle je me suis retrouvé à court d’eau. Heureusement pour moi, Martin en avait encore. Il me donna son troisième bidon ce qui m’aida beaucoup. Nous avons atteint le premier contrôle après 200 km à Villaines-la-Juhel. J’étais très étonné de voir que chacun semblait disposer de sa propre équipe d’assistance. Quand les cyclistes atteignaient le contrôle, les assistants leur prenaient le vélo des mains. Puis ils couraient dans leurs chaussures à cales jusqu’au contrôle pour faire tamponner le carnet. D’autres assistants remplissaient de nourriture leurs poches de maillot. Quand ils ressortaient les vélos étaient prêts et bien sûr les bidons remplis. Sauf mon vélo. J’étais ma propre assistance.Aucun risque pour moi de ne pas m’arrêter, je remplis seulement mes bidons. Quand je ressortis, il ne restait plus que mon vélo. Pratiquement personne dans la rue. Tant pis, j’avais déjà une heure d’avance sur mon plan de marche. Il y avait plein d’indications sur la route, mon GPS et mes lumières fonctionnaient bien, le temps aussi était parfait. Aucune raison de se tracasser. Je commençais à me dire que je m’en tirerais bien tout seul. J’étais de nouveau sur mon vélo et heureux de pouvoir rouler à ma vitesse. En peu de temps je rejoignis de plus en plus de cyclistes. On pourrait dire que j’étais une sorte de voiture-balai derrière le peloton. Quinze kilomètres plus loin je pus enfin apercevoir les feux rouges du peloton. Ça me motiva encore plus et je pus ainsi les rejoindre. Je n’en espérais pas tant.J’essayai de récupérer à l’arrière du peloton, mais je commençai à m’inquiéter car la vitesse était trop basse. Je retrouvai Mickaël et lui racontai mon aventure du contrôle. Il me dit que le peloton avait décidé de faire une pause de cinq minutes à Fougères. Chic, ainsi j’aurai la chance de repartir avec le groupe ! De nouveau chacun monta sur ses «hauts talons» pour obtenir le tampon suivant. Même scénario que la fois précédente. Il ne restait plus de baguette, juste quelques gels – j’avais besoin de manger. J’atteignis le point de ravitaillement et achetai quatre croissants – les gens étaient assez surpris. J’allais assez vite pour un gars sans assistance, mais il fallut quand même un peu de temps avant que j’obtienne ce que je voulais. Je casai mes croissants dans mon maillot, remplis mes bidons et repartis le plus vite possible. De nouveau j’étais le dernier. Bon, vous l’avez fait une fois, vous devez y arriver une seconde fois. J’étais réellement en colère. Je ne voulais pas refaire de nouveau la voiture-balai. Je fonçai dans la nuit. Je dépassai cinq gars qui n’avaient aucune chance de prendre ma roue. Chouette spectacle pour moi ! Quand je rejoignis le peloton, je me contentai de rester dans son sillage jusqu’à Tinténiac (km 363).J’étais plus calme maintenant. C’est plutôt stupide de rouler trop fort et je restai derrière comme si je ne pouvais pas rouler aussi vite que les autres.Au contrôle suivant j’achetai de la nourriture. De nouveau beaucoup de gens étaient surpris qui ne m’attendaient pas. Même ceux de l’extérieur commençaient à me prêter attention : « il y a un gars sans assistance ». Un Belge qui assistait un cycliste me dit de l’attendre pour que nous roulions ensemble. Désolé mais je n’ai besoin de personne pour me laisser faire le sale boulot et sucer ma roue. Les gens applaudirent lorsque je repartis en chasse du peloton. Une nouvelle fois je le rejoignis et me retrouvai encore à mener. Mes jambes faisaient ce qu’elles avaient à faire, alors pourquoi ne pas augmenter la vitesse ? À Quédillac, après 389 km, il y avait un contrôle secret. J’entrai chercher le tampon et rapidement me remis en route. Parce que j’étais entré et sorti le premier je souhaitais laisser la main. Plusieurs fois il arriva que personne ne veuille mener lorsque je voulais me reposer ou que la vitesse descendait trop. Encore quelques kilomètres et je décidai d’attendre. Jusqu’au contrôle de Loudéac il y eut quelques fuyards mais nous les rattrapions toujours. Dix kilomètre avant Loudéac il y eut une dernière échappée. Deux gars furent vite devant nous. Le peloton s’en aperçut et remit de la pression. Il y avait une garde belge et quand je n’étais pas devant personne ne pouvait rouler avec eux. J’avais tant d’énergie et de vitesse que je laissai tout le monde derrière. Je me demandais que faire. Attendre le peloton ou essayer de rejoindre les deux gars devant. Je décidai de les rejoindre. Je fis ainsi quelques kilomètres jusqu’à ce que Marko Baloh et deux autres me rattrapent. Chic, pourquoi avez-vous mis si longtemps à revenir sur moi ? Nous, les quatre gars, on avançait encore et encore. Mes pulsations s’accélérèrent. C’était bien le sentiment d’être en course. Nous avons fini par revoir les échappés dans Loudéac. Le peloton arriva une ou deux minutes plus tard. Peut-être bien d’inutiles efforts, mais que c’était bon !Dans Loudéac ce fut la procédure habituelle. Chacun était prêt à repartir. Sauf moi. Encore une fois je les suivis. J’étais content parce qu’après seulement quelques kilomètres le peloton s’arrêta pour une courte pause. Je m’étais tellement dépêché pour les rejoindre – et maintenant je devais attendre. Je pensai de nouveau à filer tout seul puisque personne ne m’avait attendu. Pourquoi attendrai-je ? Je le fis quand même. Trop de respect pour toute la distance qui restait encore à couvrir. Nous sommes arrivés à Carhaix (km 526). Encore et encore je me suis retrouvé devant dans le vent. Tout allait bien et j’étais heureux. Mais on pouvait voir de la douleur sur les autres. Tenir notre vitesse élevée n’était pas si facile pour tout le monde. Dans Carhaix j’avais juste besoin de recueillir le tampon et de remplir mes bidons, il me restait encore à manger. Super, pour ne pas me retrouver derrière !Nous étions revenus sur la route – il devait y avoir encore 20 ou 30 gars. Moi devant. Les gens qui me connaissent savent que j’ai du mal à reprendre ma vitesse après un arrêt. Pareil ici. Je ne pouvais pas aller plus vite. Nous avons traversé quelques villages, pris des routes assez escarpées, sans feux rouges, ni signalisations, ni passages à niveau. Après quelques minutes je me suis retourné et il n’y avait personne ! Que s’était-il passé ? Ne pouvaient-ils plus ou ne voulaient-ils plus ou était-ce un accident ? Je ne pouvais pas le savoir. Je décidai de continuer. De mon point de vue c’était juste qu’on m’avait donné congé. Était-ce le signe ? J’étais tout seul sur la route de Brest. Un beau spectacle à voir. Puis une longue descente depuis la seule réelle difficulté (disons 300 mètres de haut). Je continuais à me retourner mais personne ne venait. La voiture ouvreuse devant et je suivais. Avant Brest il y eut des gens d’une chaîne de télévision qui me filmèrent jusqu’à ce que j’arrive au contrôle. Beaucoup de conducteurs et de personnes dans les rues s’agitaient et m’acclamaient. C’était un sentiment fort d’être le premier. Qu’importe comment serait le retour, c’était le plus extraordinaire 600 que j’avais jamais fait.J’avais prévu d’arriver à Brest à 13h43. J’y étais à 11h34. Plus de deux heures d’avance et une moyenne de 32 km/h.Je ne pouvais pas échouer à finir en 44 heures – c’était mon planning original. Au contrôle de Brest, même tableau que d’habitude. Des gens très étonnés de voir un cycliste sans assistance. Le point de ravitaillement était assez éloigné, alors je courus. À partir de maintenant le temps jouait contre moi. Mais que devais-je faire ? J’avais besoin de nourriture. Je pris quelques croissants, des bananes et un coca que je mis sur mon vélo. La télévision me filmait. Les gens autour de moi étaient stupéfaits. Quand je repartis le peloton atteignait le contrôle. Ce fut la dernière fois que je les vis. C’est seulement à Paris que j’en revis quelques-uns. Je continuai, quittant Brest par une autre route. Après quelques minutes j’étais de retour sur la route que j’avais prise en allant à Brest. Maintenant je voyais le flux montant. Je croiserai environ 6000 cyclistes dans la journée. Pratiquement j’ai vu tout le monde, du second au tout dernier de la nuit. Il y avait toutes sortes de vélos : des pliants de 20 pouces, des mountain bikes de 26 pouces, des randonneuses, des vélos de ville, des tandems, des vélos couchés, des cigares (vélos couchés carénés et à trois roues) et quelques-uns qui ressemblaient à des marcheurs sur deux roues. Tout, de la nouveauté à l’antiquité, sans oublier les vêtements. Presque tous disaient « Hi », saluaient ou levaient le pouce. C’était une excellente motivation. Naturellement je disais « Hello » aussi souvent que je le pouvais. Mais pour être honnête au bout de quelques temps ça devenait plutôt ennuyeux, si vous imaginez 6000 personnes auxquelles je devais dire « Hi ». Je fus content de retourner dans la nuit de sorte que je n’avais plus à dire « Hello ». Bientôt après que les deux routes se soient rejointes, je vis Martin en tête d’un groupe qui venait vers moi. Nous avons essayé tous les deux de sortir quelques mots mais nous ne pouvions pas comprendre grand-chose. Je fus heureux de le voir à ce moment-là. S’il continuait, il pouvait finir en moins de 50 heures. Après quelques minutes je croisai Olaf. « Tu es le premier ? » me demanda-t-il. Je criai un « Ouiiiiiiiii » en retour. Maintenant le temps s’enfuyait. La voiture ouvreuse devant. De temps en temps quelques motocyclistes passaient et me demandaient si tout allait bien. L’un d’eux prit le temps du peloton derrière moi. Durant toute la journée j’avais eu de 18 à 22 minutes d’avance. Maintenant il y avait beaucoup plus de monde aux contrôles. Beaucoup de cyclistes étaient encore en direction de Brest. Certains étaient seulement assis, d’autres dormaient, mangeaient, ou faisaient une pause. C’était le moment où les gens des contrôles attendaient la masse des cyclistes. J’étais content qu’il y en eût pour m’escorter au contrôle et au ravitaillement, de sorte que je n’avais pas à faire la queue. J’espère n’avoir pas été impoli. À part un cycliste allemand que ça n’amusa pas, chacun était compréhensif. S’il y a quelqu’un qui a été heurté par mon comportement, je voudrais lui dire que j’en suis désolé ! Maintenant beaucoup de gens m’aidaient à remplir mes bidons ou seulement à garder mon vélo pour une seconde. J’étais au milieu d’une foule. Les gens posaient des questions, regardaient mon vélo et prenaient des photos. Partout où je m’arrêtais personne n’en croyait ses yeux. J’aurais voulu rester davantage mais la pendule tournait toujours. Tout le temps j’essayais de calculer où j’en étais et où ça finirait. Je ne pouvais plus rouler aussi vite que je l’avais fait en allant sur Brest. Les derniers 400 kilomètres étaient assez difficiles avec un vent contraire du Nord-Est. Pas un vent très fort, mais suffisant pour le sentir. La fin se fit dans l’urgence. J’eus quelques grandes aventures dans les contrôles. Beaucoup de gens debout sur les trottoirs m’acclamaient. Les villages étaient décorés de toutes sortes de bicyclettes, des grandes et des petites. Là on peut voir que les Français ont une relation totalement différente à leurs vélos. Nous avons pris des petites routes mais je n’ai jamais rencontré de conducteurs grossiers, bien qu’ils durent s’armer de patience. Au fur et à mesure de la journée il m’apparut que les cyclistes croisés allaient de plus en plus lentement. On pouvait lire la fatigue sur leurs visages et même quand ils pédalaient ce n’était pas fluide. Je vis des gens qui étaient partis juste une heure après moi - et ils roulaient encore vers Brest. J’essayais de calculer quand ils finiraient. C’était déjà une épreuve pour moi, alors imaginer de mettre deux fois plus de temps ? A tous je dis : bravo !Je suis arrivé de nuit au contrôle de Fougères. C’était calme après le passage du flux montant. Mais les gens semblaient de plus en plus s’intéresser à moi, comme si ma réputation m’avait précédé. Par chance c’était le seul contrôle où je pus acheter un sandwich. J’étais perdu dans mes pensées, aussi n’en achetais-je qu’un seul – après tant d’heures je ne pouvais plus envisager de manger d’autres croissants ou des bananes. Ç’aurait pu être une erreur fatale, car au contrôle suivant il ne restait plus rien à manger. Mais je m’en sortis. J’avais encore quelques gels, un biscuit sec et un dernier coca. Pas de problème pour rester éveillé une nuit de plus. Je n’ai jamais connu de micro-sommeil ou d’inattention. Je ne risquais pas de boire du Red Bull comme je l’avais fait lors du dernier brevet de 1000 – simplement parce qu’il n’y avait pas de Red Bull ! J’avais juste mes derniers gels qui contenaient un peu de caféine. Je ne sais pas s’ils ont agi sur moi et je ne le saurai jamais. Simplement par précaution j’ai roulé au milieu de la route. Le revêtement y est meilleur et au cas où je m’assoupissais, j’avais plusieurs mètres avant de finir dans les buissons. J’imagine qu’il restait encore suffisamment d’adrénaline dans mon corps pour ne pas être réellement fatigué. Il n’y avait pas de motocyclistes, juste la voiture devant de sorte que personne ne pouvait me dire quelle était mon avance. Je me retournais plus d’une fois pour deviner s’il y avait des lumières. Mais il n’y en avait aucune.Le jour de leva de nombreux kilomètres avant que j’atteigne Dreux – le dernier contrôle. Il faisait assez froid (environ 8°C) et c’est le seul moment où j’ai pensé à enfiler ma veste coupe-vent. Mais je ne voulais pas perdre de temps et je n’en fis rien. Ne pourrai-je pas encore prendre du temps avant que le soleil se lève ? J’essayais d’oublier le froid pour ne penser qu’au Vélodrome et à arriver le premier. J’y avais pensé avant, mais je ne pouvais imaginer y arriver tout seul. De nouveau je me retournai, anxieux de sentir quelqu’un juste derrière moi. Et je vis des cyclistes ! Hallucinations. Je n’avais jamais connu cela auparavant. Je vis deux cyclistes blancs, dix secondes plus tard il n’y avait plus qu’un cycliste vert. Probablement des panneaux de signalisation. Les hallucinations durèrent jusqu’à ce que je franchisse la ligne d’arrivée. Je dus aussi m’arrêter quelques fois pour aller aux toilettes – alors je scrutais la route en profondeur. Absolument pas de cycliste, le calme revenait. À Dreux je tamponnai et pris deux croissants, même s’ils m’écœuraient. Les gens m’acclamaient, normalement le contrôle aurait dû n’ouvrir que dans deux heures. Remonté sur le vélo il me restait 64 kilomètres à parcourir. Une partie assez plate en approchant de la banlieue parisienne. La voiture était encore devant moi et m’aidait à passer. Mon énergie était revenue, il faisait chaud et j’aimais la route. Encore et encore des tas de gens qui n’en croyaient pas leurs yeux. Puis je me mis à penser à ce qui pourrait coincer. « Espérons aucune panne, essayons juste de continuer ». Enfin je pus voir le panneau me disant qu’il ne restait que dix kilomètres. Je passai les derniers feux rouges et les ronds-points. Après je dus traverser un parc des sports.Et alors : il est là, le Vélodrome ! La ligne d’arrivée était assez petite. Mais une foule de gens, la télévision, les photographes. Chacun m’acclamait. Je m’arrêtai et la première chose fut d’enlever mes chaussures. Quelques personnes me félicitèrent et me prirent en photo. Maintenant il fallait que j’entre dans le Vélodrome pour le dernier tampon. J’y pénétrai – un peu vide comparé aux jours précédents. Seulement quelques bénévoles heureux de me voir. Je m’assis, sans rien faire d’autre que de manger. La première fois après 42 heures et 26 minutes ! Maintenant j’avais le temps, pas besoin de se presser. C’était un sentiment bizarre. Un homme de Grande-Bretagne s’assit près de moi. Nous avons un peu parlé, tandis je mangeais des pâtes avec du poulet. Délicieux comme le diable. Comme je finissais de manger, quelques cyclistes arrivèrent. Je leur parlai. Encore quelques photos, des mains à serrer, des gens pleins d’admiration. Ils me demandèrent comment j’avais pu faire ça tout seul et s’il n’y avait pas une forme d’assistance cachée.Je marchai vers mon site de camping avec les mains brûlantes et les pieds d’un clochard. Douze kilomètres, mais il me fallut presque 45 minutes. Mon idée était de prendre une douche, de manger un morceau et puis de regarder les messages sur mon téléphone portable. Mais après 56 heures sans dormir, mon corps avait besoin de repos. Je finis dans mon sac de couchage – heureux, mais je m’endormis aussitôt. Paris-Brest-Paris, quel événement formidable. Bien organisé, aucune négligence. Si vous prenez la mauvaise entrée il y a toujours quelqu’un pour vous guider vers la bonne. La route était parsemée de panneaux, en haut et en bas tout le temps – c’est ce que j’aime. Merci beaucoup !!Pour répondre à la question sur les projets futurs et sur ce que je voudrais faire ensuite : Oui, j’ai quelque chose en tête. Un truc qui est beaucoup plus long que PBP et dont j’ai toujours rêvé. Maintenant je pense que je pourrai le faire. J’ai juste besoin de réfléchir à ce dont j’aurai besoin.Je voudrais participer à la Race Across America (RAAM) dans 3 ou 5 ans. 4800 km tout seul, tout droit à travers les Etats-Unis d’Ouest en Est. Pour m’y préparer j’aimerais faire des événements semblables en Europe, jusqu’à 3000 kilomètres.Björn LENHARD Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Bernard MOREAU Posté le 22 septembre 2015 Share Posté le 22 septembre 2015 Bravo Alain pour ta traduction. Très fluide. C'est du boulot!! Merci de l'avoir partagée 😄. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Isabelle CATHALA-BOTELLA Posté le 22 septembre 2015 Share Posté le 22 septembre 2015 Merci pour cette traduction🆒" Ce n'est pas de l'ordinaire!" 😉 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Carlos ALVES Posté le 22 septembre 2015 Share Posté le 22 septembre 2015 Merci Alain de nous faire vivre ces moments exceptionnels. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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