Je suis d'accord avec toi. C'est plus que limite de parler de somatisation quand on n'a pas éliminé le reste avec certitude : tu appuies exactement sur le point faible (crucial) de mon "argumentaire " car je me refuse de faire ça avec les patients quotidiennement. Cependant la somatisation, in fine, quand tu élimines les diagnostics différentiels, représente la caisse de résonnance symptomatique la plus bruyante et majoritaire, entre autres pour les lombalgies. Pour Thibaut Pinot, il y a des contusions indéniables mais sans complications (au risque de choquer encore, il n'y avait aucune indication d'IRM coûteuse, car sacrum fracturé ou simplement contus ça ne changeait strictement rien à l'attitude thérapeutique et pratique qui était : avec les antalgiques que je te peux te proposer, peux-tu continuer ou pas ?). Le fait que ça lui a permis de rouler 6 jours auparavant à allure professionnelle, avec tous les soins auxquels il accède tous les jours, puis que ça ce soit bloqué soudainement, m'a questionné et m'a laissé penser que la participation psychologique n'était pas nulle, peut-être même prépondérante. Sans doute ai-je tort. Il a déjà eu des jours off en Grand Tour et j'aimerais juste pouvoir l'entendre dire un jour : "j'ai eu une défaillance, c'est comme ça je ne suis pas une machine " et ça me le rendrait encore plus sympathique, car certaines histoires ressassées de mystérieux virus et autres mononucléoses me semblent être parfois des prétextes un peu fallacieux, à la limite du charlatanisme. Ça n'est peut-être pas le cas cette fois-ci, mais le milieu cycliste ne peut s'empêcher de souvent jouer avec la crédulité du grand public en matière médicale quand il s'agit de tenter d'expliquer des états de forme ou de méforme. D'où certains de mes a priori, qui parfois m'égarent probablement .