Olivier LEBOEUF Posté le 20 mai 2012 Share Posté le 20 mai 2012 ma plus belle sortie jusqu'à présent...Vendredi soir, je trouve une place pour mon motor home sur l'aire de camping cars d'Allanche. Ben oui, mon ford transit typé manouche fait un peu tache parmi ces camping cars à 50000euros... Je me douche, prépare mon vélo, je mange, et je prépare méticuleusement ma sortie de demain (samedi). J'ai fait la Walkowiack jeudi avec mon EXS monocoque, les neutrons, plateaux 38/52, mais trop mal au dos. Le vélo est trop raide à mon gout. Je prends donc "l'ancien" EXS, carbone raccords alu et les ksyrium ssc. J'ai aussi choisi de passer au compact et installé le matin un 34. Testé autour de Clermont, ca devrait me mettre un peu plus à l'aise quand ca grimpe dur. Je repasse également aux plateaux ronds (en O'symetric depuis 3 ans). Ces choix validés, je vais au dodo...Samedi matin, réveil à 5h. Fait froid. Je prends mon temps et repousse un peu mon heure de départ. Pas avant 6h30. Je me prépare, hésitation sur les vetements, est ce que j'ai assez à manger, etc... à 6h50, je m'élance, direction Murat par Ségur les Villas. Première montée en sortant d'Allanche, c'est l'heure de la traite, les éleveurs s'affairent dans les champs pour nous faire du bon ptit fromage par la suite... Deux petits cols sur la route permettent de se réchauffer rapidement. Dans la montée du col d'Entremont, le temps se couvre d'un seul coup et je prends une petite averse. Traversée de Murat très prudente car la route est détrempée... Moi aussi du coup. Ca commence bien! Je vire en direction du col de Prat de Bouc, que j'avais noté sur mon "road bouc" comme Plomb du Cantal. J'ai un doute, mais heureusement je me souviens des commentaires des deux blair... pardon commentateurs de F2 sur le dernier tour....Je grimpe tranquillement ce col, je profite du paysage, je me réchauffe. Nouveau doute : j'ai oublié de changer de K7!!!! je suis parti avec la 12/23... Je sens que je vais regretter cet oubli sur la fin de mon parcours! Bon je me laisse pas abattre et me concentre sur ma montée. Au sommet, je ne m'attarde pas, temps couvert, un ptit courant d'air... je prends une photo et je file... Je profite du passage du tour 2011 et du bon revetement pour filer vers Pierrefort. Je retrouve le soleil dans la descente, ca fait du bien. Les paysages sont superbes, de jolies vaches dans les champs, slalom entre les bouses parfois. Première pause de 5min à Pierrefort pour manger un peu. Je reprends la route, il fait un peu plus doux. La route méandre et va etre longue jusqu'à la montée vers le col de Curebourse. J'alterne vent de dos, vent de face. Je croise de bien jolies mais vieilles voitures, qui ont du connaitre leurs heures de gloire sur les circuits auto il y a quelques décennies. Elles arrivent par 2 ou 3 et j'attends leur pétarade avec un peu d'impatience à vrai dire. Ca rompt un peu la monotonie. Un vieux camion citroen annonce malheureusement la fin du convoi. Je continue à avancer, et suis vraiment impatient de bifurquer vers Vic sur Cère. Je tourne enfin vers Pailherols, et vent de dos, j'entame la montée vers Curebourse. Très roulante!! Je m'arrete me découvrir car je commence à avoir chaud. C'est bien rare cette année... Jusqu'à présent, les grimpettes n'ont pas eu raison de ma grande carcasse... Je bascule rapidement vers Vic. Méfiance, car gravillons, alternance de route sèche et humide... A vic, j'entame la montée vers St Jacques de Blats. Toujours vent de dos dans cette vallée. J'avais décidé de faire halté à Thiezac. J'ai déjà parcouru une centaine de kilomètres. A Thiezac, je croise d'autres siphonnés, ceux là sont à pied, visiblement très éprouvés par leur trail... A la boulangerie, je me laisse tenter par quiche lorraine et tarte myrtille. Tres bon choix!!! Je repars. J'ai 30 min d'avance sur ma feuille de route.Je repars, mais ca grimpe sec en sortant de Thiezac et ca me remet à ma place!!! Ca commence aussi à chauffer sous le casque. Je m'arrete à St Jacques des blats pour me découvrir avant d'entamer la montée vers le col du Perthus. Les deux premiers kilomètres sont durs à avaler. Et là je commence à regretter amèrement mon 25... Je croise à nouveau les coureurs/marcheurs. Au sommet aussi... eux aussi font des bornes et de la grimpette... La descente vers Mandailles se fait avec prudence. la route n'est pas bonne surtout en arrivant sur Mandailles. Je vire à gauche direction Salers par Les cols de Bruel et Legal. Je les avais grimpés il y a quelques années. Le vent a forci et me gène pas mal sur cette partie. En fait j'ai hate de grimper le col de Neronne et redescendre sur Salers. Après le col de Legal, je fais une descente très rapide pour rejoindre saint Paul de Salers. Il faudra que je pense à ravitailler en eau. Je commence à avoir soif de "non sucré". L'approche du col est longue, et je prends parfois des rafales de vent dans la figure. En fait, le vent n'est pas constant (force et direction). J'aperçois en haut la route qui me mènera ensuite à Salers : elle parait bien haute!!! Et à mesure que j'approche du fond de la vallée, je me souviens que la fin de la montée va etre un peu plus sévère... Encore une fois, ça chauffe sous le casque. Quelques gouttes de pluie en arrivant au col... Le vent est variable, le temps aussi. Je me couvre avant d'attaquer la descente vers Salers, prochaine halte. Je descends rapidement, vent de dos la plupart du temps, mais des rafales de coté me rappellent à l'ordre et m'incitent à plus de prudence... Les voitures aussi quand la route rétrécit... A Salers, j'attaque mon unique secteur pavé de la journée!!! Fait ch... la superette ouvre à 15h30, il est 15h. Suis à sec, donc je décide de m'arreter manger un peu. Je tente un bourliou rhubarbe avec eau gazeuse. Prometteur mais réchauffé au micro ondes, cette crepe auvergnate est insipide... ca sent le village à touristes à plein nez!!! Bon à 15h30 le rideau se lève, je ravitaille un peu et repars rapidement.Direction Anglards de Salers. Juste avant d'arriver au village, montée d'un kilomètre, un cycliste me double, m'incite à prendre sa roue... j'y arrive un instant avant de le laisser partir... La veille j'ai déraisonnablement joué avec un scooter pour ma sortie de récup, à 45/50... Là je le laisse partir. Et puis j'ai déjà un bon 160kms dans les canes!!! Je descends vers la vallée du Mars que je vais ensuite remonter pour reprendre le col de Neronne. Encore une fois, l'approche est longue!!! peu pentue mais vent de face, fatigue, les pourcentages ne sont pas élevés mais donnent l'impression qu'on est dans les 7/8 tout le temps... Je commence à ressentir un peu de lassitude. J'essaie de me souvenir des images du matin, la montée de Neronne qui permet d'admirer le paysage, les plateaux après le Prat de Bouc... et puis je lève la tete. Il reste de la neige en haut, face nord... Enfin, le Falgoux marque le début de ce qui va etre l'enfer... Une petite descente, un virage à droite et j'attaque ma deuxième ascension de Neronne... Je savais ce coté plus dur, mais là j'en bave!!! Aucun répit dans cette montée. Et le 23 est beaucoup trop petit pour me permettre de relancer. Je me mettrais des claques si je pouvais lacher le cintre!!! la montée me parait interminable, j'ai l'impression de passer 3 fois aux memes endroits!!! dur dur. Mais si j'imaginais la suite, je la referais en me disant "quel plaisir de monter à 10km/h!!!". Enfin j'aperçois le panneau stop à 150m... Je sais que j'ai un peu de répit avant de monter le Pas de Peyrol.La première partie de la descente est compliquée ; j'arrive pas à prendre de vitesse, pas assez de pente et vent de face. J'ai l'impression de ne plus avoir de force... Sur les deux derniers kms, ca va mieux. Le début de la montée n'est pas très pentu et me redonne confiance. J'ai un souvenir d'une fin de montée compliquée... Vaut mieux en garder un peu. Je monte en tournant bien les jambes. Et d'un seul coup, j'entrevois le petit pont qui marque le début de la fin!!!! La vraie montée commence. La route se cabre, et me voila scotché au bitume sur les deux derniers kilomètres. Toujours la meme envie de me baffer, mais non seulement je peux toujours pas lacher le guidon, mais en plus, ca me ferait perdre de précieuses forces! Je m'accroche, mais dur dur!! Mon compteur oscille entre 6 et 7km/H. 8/9 quand j'arrive à relancer... J'aperçois enfin le virage qui marque le dernier km. Je sais malheureusement que je vais prendre le vent sur cette section. Aie!! Je m'accroche... J'aurais bien voulu m'accrocher à des motos qui font fi de la pente!!! Enfin je vire à gauche pour 500 mètres interminables le long des parkings. Je m'arrache! Enfin le sommet. Grosse pause, je mange un peu, je me couvre pour la descente. Il me reste pas loin de 40kms pour rentrer, et il est 18h15 déjà.J'entame la descente un peu de neige sur les cotés, je vire à gauche direction le Claux, Vallée de Cheylade. Je suis frigorifié sur les premiers kms de la descente. Dès que la route le permet, je pédale à bloc pour me réchauffer. J'ai du mal aussi à tenir assis... irriations... A la sortie de Cheylade, je tourne à droite vers Ségur. Puis encore à droite. Ca monte. Je croise un convoi de 2CV. Comme le matin, ca rompt la monotonie. Je sais qu'il me reste une heure environ de selle, mais dur dur. J'ai le vent bien en face pour terminer. J'aime bien ces paysages sur les plateaux, ca a des airs d'Ecosse ou d'Irlande. Le temps aussi! Je pense aussi à la douche que je vais prendre en arrivant, à une bonne soupe, une bière rapportée de Belgique en mars dernier... et je me dis... c'est bientot fini... Comme je l'ai lu ici, entendu ailleurs : c'est dans la tete. Bon un peu dans les jambes aussi! J'entame la montée après Ségur sous une bonne pluie. Je sais à ce moment que j'ai réussi. Je roule calcule ma moyenne avec arrets, j'aurai dépassé les 13h... Le verdict du compteur, on verra à Allanche. Je fais la dernière descente très rapidement et j'aperçois enfin mon village départ/arrivée. Je rejoins mon ptit camion. Voila, au compteur 255kms (contre 260 sur openrunner et 5100 de D+) en 13h10 avec arrets. Fatigué mais heureux... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Sylvain KARLE Posté le 21 mai 2012 Share Posté le 21 mai 2012 Super ce Cr bien détaillé ,sacré journée de velo ,bravo ......... Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Christian GILLON Posté le 21 mai 2012 Share Posté le 21 mai 2012 y a pas à dire le vélo c'est dur....mais c'est tellement sympa de lire des récits comme le tien. bravo et bonne (prochaine) route Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Guy MANEVAL Posté le 21 mai 2012 Share Posté le 21 mai 2012 Bravo Olivier. Quel périple !La montée du Pas de Peyrol par son côté le plus dur avec ce que tu avais déjà dans les jambes : je dis chapeau !En tous cas, tu viens de nous faire partager un bien beau moment. Merci 😄. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Messages recommandés