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La Grande Boucle sous l'occupation.


Michel CREPEL

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Le Tour de France pendant le second conflit mondial.

A l’orée du XXème siècle, en 1903, plus précisément, le Tour de France, le « Barnum Vélocipède » voyait le jour, non sans quelques désagréments notoires, néanmoins. Si la 100ème édition se déroula, en juillet de l'année 2013, elle le doit essentiellement aux inopportuns et intempestifs conflits mondiaux, au nombre de deux, qui sévirent et meurtrirent, souvent bien malgré elles, les nations engagées, contraignants subséquemment, les « saute ruisseau » à plusieurs saisons de « congés sabbatiques ». Un petit tour d’horizon vélocipédique sur ce que furent ces années douloureuses de l'occupation Teutonne en France.

« Il faudra leur forger l'enthousiasme à ces jeunes, si nous voulons gagner le Tour en 1940... Car il nous faut vaincre, l'année prochaine !... ». Ces propos, optimistes qui auguraient un avenir souriant et prometteur, dans la bouche du « Boss » Henri Desgrange, à l'issue de ce Tour de France 1939, calamiteux pour les tricolores, remporté par le « Père Futé », Sylvère Maes devant le « Roi René », demeurèrent, à jamais, lettre morte. En effet, si cet ancien clerc de notaire, affable et visionnaire, devenu, presque par défaut, fondateur de la course la plus prestigieuse du monde cycliste et rédacteur en chef du quotidien sportif L'Auto, n’eut de cesse de nourrir de grandes ambitions pour les coureurs français, il n’imaginait certainement pas abandonner ces derniers si soudainement un 16 août de l’année 1940 dans sa villa Varoise à l’âge de 75 printemps. Pourtant, avant de se retirer, ce natif de l’arrondissement, des quatre Saints (Paul, Denis, Martin et Louis), le 10ème, avait malgré le déclenchement du conflit à l’automne 1939, l’espoir secret que rien ni personne ne pourrait endiguer la marche en avant de sa « Kermesse de Juillet ». 

Malgré cela, loin de toute considération d’ordre sentimentale, la seconde guerre mondiale implacable et impitoyable va interrompre la « Grande Boucle » et ses festivités jusqu'à l’horizon de l’année 1947, en plein cœur de l’inévitable et impérieuse reconstruction, au sein d’une Europe en lambeaux. Suite au décès du « Patriarche de la Petite Reine », c’est à la progéniture d’un de ses anciens amis et associés, Jacques Goddet qu’incombera la lourde tâche de reprendre les rênes du quotidien sportif, « L’Auto ». Un incommodant et pesant héritage pas simple à assumer pour ce natif des Halles au cœur de Paname et ce même si les responsabilités ne lui étaient pas étrangères, loin de là. Directeur de « L’Auto » depuis l’aube des « Années Folles » et du Tour de France, l’année du « Front Populaire » en 1936, l’ombre d’Henri Desgrange planait, malgré tout, insidieuse, lancinante et sournoise, au-dessus de son frêle crâne de trentenaire. Désormais seul aux manettes d’un énorme et incontrôlable vaisseau quelque peu aviné par les circonstances ponctuelles, ce pragmatique récalcitrant moins sensible aux traditions que ne l’était son prédécesseur, n’abordera pas les premières années de son mandat avec panache, c’est le moins que l’on puisse dire. 

Il est vrai que lorsque l’on connaît l’importance du terme nommant une belle et franche allure de bravoure dans le lexique de la « Petite Reine » cela n’annonce aucunement des lendemains enchanteurs. Il est certain que débuter dans un tel contexte nauséeux ne s’avère pas des plus aisés, certes et que penser des reproches qui lui furent adressés d’avoir abandonné son illustre quotidien, créateur et organisateur du désormais incontournable Tour de France, patrimoine de la nation de Voltaire, aux mains tentaculaires et perverses des occupants allemands alors que dans le même temps, comme le soutenait avec conviction le très regretté journaliste Pierre Chany (Pierre Chany, l'homme qui m’a narré les cinquante Tours de France auxquels il a été convié), pas moins de 98 % des Français en 1940, n’agissaient pas autrement. Jacques Goddet, durant ce second conflit planétaire, a tenté au mieux de gérer son capitale et faire fructifier ses affaires au même titre que Maurice Chevalier, Edith Piaf, Arletty, Joséphine Baker, Sacha Guitry ou Coco Chanel. Pourtant, l’énigmatique se mue en troublant lorsqu’ en de maintes occasions, Jacques Goddet, louera les mérites du « Maréchal ». 

Dans « L'Auto » du 4 novembre 1940, il se félicite du salace et pour le moins licencieux « bain de purification » que le pseudo chef de l'Etat, et instigateur en chef de la collaboration à outrance va, selon lui, affubler à la nation des « Droits de l’Homme ». En outre, l'une de ses rubriques généralement consacrée à l'actualité générale relaie avec assiduité et adulation, frisant le népotisme, des communiqués de la propagande allemande. En revanche, le nouveau « Boss » de la « Grande Boucle » réfutait toute notion de collaboration avec l’envahisseur et montrait alors une docilité à rebrousse poils. Ainsi, contrairement aux vœux express de ce dernier, Jacques Goddet refusa, non ostensiblement mais catégoriquement, un ersatz de la « Grande Boucle » sur les routes de la zone occupée, comme de la zone libre, l'occupant, des plus mielleux, en la circonstance, s'étant engagé à en autoriser le passage, en même temps qu'il promettait un accompagnement matériel difficile à obtenir et réunir au vu des conditions de guerre. Même les promesses de carburant, de véhicules, de matériel cycliste et de ravitaillement auront donc été inopérantes et n’auront pas réussi à infléchir la tendance et les préjugés fondés du nouveau « Patron » à l’égard de l’autorité prépotente Teutonne. 

Par ailleurs, au printemps 1942, pour tenter d’entretenir  la magie et la légende naissante « Tour de France » dans l'esprit vagabond et tourmenté d’un public chamboulé par les évènements, Jacques Goddet imaginera un jeu à ses lecteurs toujours assidus. Celui-ci consistera à élaborer puis confectionner l’ossature de l'équipe de France en faisant fi des atermoiements  inhérents à ce genre de sélections arbitraires comme si l’épreuve était sur le point de se dérouler. En aparté, cette même année 1942, du 28 septembre au 4 octobre, le gouvernement de Vichy lancera justement un palliatif à la « Kermesse de Juillet » sous la forme d’un « Circuit de France » mal saucissonné qui laissera un goût amère. Interdite, suite à un décret de 1943, cette épreuve de huit étapes de Paris à Paris passant par Le Mans, Poitiers, Limoges, Clermont- Ferrand, Saint-Etienne, Lyon et Dijon bénéficiera, néanmoins, d’un plateau de choix et d’acteurs reconnus tels Guy Lapébie, Louis Caput ou Raymond Louviot, pour ne citer que les plus représentatifs. 

Malgré la fin de ce second conflit planétaire, scellée grâce à quelques quarante kilotonnes conjoints de « Little Boy » et « Fat Man » qui conduisit, in extenso à la reddition puis la capitulation Nippone du 2 septembre 1945, Jacques Goddet devra tout de même prendre son mal en patience jusqu’en 1947 pour voire enfin le bout du tunnel et l’accouchement dans la douleur, certes mais sans le concours des forceps, cependant, de la grande sœur à la 33ème édition de la « Grande Boucle ». Pour la circonstance et ne rechignant pas devant les effets du renouveau, très à la mode en cette aurore du « Baby-Boom », le Tour de France bénéficiera d’un nouvel écrin ou allié, aux choix, en l’occurrence, le journal « L'Equipe ». L’emblématique quotidien sportif reprend le flambeau de « L'Auto », mis sous séquestre pour avoir paru sous l'Occupation. Une sanction qui a concerné tous les biens du journal, dont le Tour de France, la pierre angulaire de l’édifice. En 1946, les journaux communistes « Sports » et « Ce soir » qui avaient émergés au lendemain du conflit, ont bien tenté, en vain, de s’immiscer puis de se frayer un chemin dans la brèche entrouverte. S’en suivit une « guéguerre » d’influence, les uns donnant naissance à la « Ronde de France », une épreuve éphémère, du 10 au 14 juillet, tandis qu’une semaine plus tard, du 23 au 28 juillet, « L'Equipe » répliquait farouchement avec la course « Monaco-Paris ». 

La réussite immédiate de cette dernière ajoutée aux origines particulières de ce journal, lui permettront d'obtenir le droit de relancer la « Grande Boucle » aux côtés du « Parisien libéré ». Pourtant, à cette époque, les difficultés matérielles et autres qui touchent encore de plein fouet le pays à peine sorti du chaos, engendre la défiance de la « FFC » Fédération Française de Cyclisme, qui n'autorise et encore, que parcimonieusement, des courses de cinq étapes tout au plus. Jacques Goddet qui fut, le 16 et le 17 juillet 1942, l’administrateur impuissant du « Vel d’Hiv », l’enceinte de Grenelle dans laquelle se déroula la sinistre rafle à savoir, la plus grande arrestation de Juifs réalisée en France par des Français, sous les ordres et la complaisance bienveillante des autorités de Vichy, insiste sur son soulagement de voir enfin le chapitre de l’hégémonie « Nazie and Co » se refermer pour le compte en 1947 : « Alors que notre pays, brisé par tant de dures années, supportant les convulsions qui le secouent, le Tour de France, cette grande fête populaire reprend sa place. (…) Son existence même évoque intensément l’idée de paix », écrit-il dans « L’Equipe » du 25 juin.

Alors que les incontournables cartes d’alimentation restreignent encore et toujours le quotidien sommaire et désargenté des familles Françaises, le public friand de vélocipède peut au moins se consoler en s’époumonant et en vociférant à satiété à l’occasion du retour de sa « saga » préférée de l’été. Parmi les spectateurs alléchés par ce spectacle estival haut en couleurs et qui répondent aussitôt présents au départ du Palais Royal, l’illustre puncheur, alias le « Bombardier Marocain » Marcel Cerdan encourage avec vigueur et teinté d’une certaine consanguinité, les « saute ruisseau » rompu aux mêmes combats épiques que lui. Ce Tour du renouveau consacrera, malgré l’épisode Fachleitner, « Tête de Cuir » Jean Robic, un des « Menhir Armoricain » les plus emblématiques du cyclisme en compagnie du « Boulanger de St Méen » et du « Blaireau ». Sous l'Occupation, nombre de coursiers français survivaient bon an mal an en usant, comme beaucoup d’autres pans de la société, du marché noir. Du moins selon Emile Besson, journaliste émérite de « L’Humanité », un des premiers à avoir fait connaître la « Course de la Paix » en France et ce dès 1953 et qui s’exprime dans un recueil d’entretiens (J’écris ton nom, Tour de France, 2002) : « Ils sprintaient comme des chiffonniers pour des œufs, des jambons et du saucisson qu’ils se dépêchaient de revendre. ». 

Pour autant, des « fuoriclasses » de la trempe de Louison Bobet ou de Gino Bartali se sont, ô combien, distingués en participant à des actes de bravoure au sein de la résistance dans leurs nations respectives. Lauréat du Tour de France, le Breton (1953, 1954, 1955) tout comme le Toscan (1938 et 1948), brilleront, également, de toute leur classe lors de joutes stratosphériques et acharnées sur les routes prestigieuses, et moins périlleuses mais toutes aussi piégeuses de France et de Navarre. 

Michel Crepel

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Absolument, Philippe !

"Du 3 septembre 1939 (déclaration de la guerre) au 25 août 1944 (libération de Paris), le cyclisme a vécu de belles années. La bicyclette n'était plus la petite reine mais la reine des transports. Dans les rues, sur les routes, les vélos remplaçaient les autos, pour le ravitaillement ou le marché noir, ça roulait... Loin des conflits et des malheurs, les champions de la route - le Français Émile Idée, le Belge Marcel Kint - s'affrontaient dans Paris-Roubaix, Paris-Tours et même dans un ersatz de Tour de France. Des coureurs amateurs apparaissaient : Robic, Bobet, Géminiani. Les vélodromes - plus de 160 en France - ne désemplissaient pas. Au Vel' d'Hiv', à Paris, on applaudissait le Français Toto Gérardin et le Hollandais Van Vliet. Les journaux collaborationnistes apportaient leur concours aux manifestations, sans rien dire des tragédies que connaissait par ailleurs le cyclisme. Pas un mot sur le Vel' d'Hiv' du 16 juillet 1942, le jour où la police française a enfermé 8 000 Juifs sur ordre de l'autorité d'occupation. Pas un mot non plus sur les parcours héroïques de coureurs qui les ont conduits à la libération de la France ou... de la Roumanie. Ou au camp de Mauthausen... Jean Bobet nous raconte une histoire hallucinante mais véridique, qui permet de mieux comprendre ce que fut la France au quotidien sous l'occupation nazie."😉

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Tu n'as rien pratiqué de ta vie mais tu sais ce que c'est, ca te va bien....

"Devenu" C'est simple regarde un coureur qui a faim et un coureur qui n'a jamais eu faim et tu vas comprendre....enfin, peut-être si tu n'as pas niqué tous tes neurones dans tes derniers emballages pour des prunes.

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Tu sais ce que cela signifie (c'est ton cas) mais ça s'arrête là. Comme faire croire que tu as été coureur, c'est quelque chose que tu n'as pas été ni fait et c'est justement là que ton brouillon d'écriture deviens un bouillon ,mais ça se cultive et là tu deviens costaud. Jojo le costaud des batignolles....

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Même les pros font autre chose, du triathlon, des marathons, des courses a pied de montagne, des courses a pied tout court. Des cyclos pour faire du blé, peut-être et encore que....mais du vélo qu'apres des ennuis de santé ou d'articulations.

Mais que tu continues a faire de la bécane, ça ne m'emmerde pas, au contraire, ça me prouve que tu ne t'es pas esquiché et confirme que cycliste tu n'as jamais été que les tripes tu ne l'es a jamais sorties. Par contre je ne vois pas pourquoi tu écris que je dénigre les courses car je sais que trop bien ce qu'elles représentent, mais ne suis pas d'accord avec certains concepts de base sur le principe de ce sport et de se sport en particulier.

Quand a la conscience de conseiller a son fils de ne pas faire du vélo, tu n'as qu'a regarder les infos du sport aujourd'hui pour comprendre pourquoi....surtout si on veut devenir un champion....là je m'égare tu ne peux pas comprendre. Enfin fais moi un signe si tu t'en doutes mais je comprendrais que tu te taises.

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Oui mais c'est sur, il y a beaucoup de pros qui continuent le vélo, mais je pense qu'il y en a beaucoup plus qui passent a autre chose. Ca doit saturer 10 a 15 ans de ce métier et s'ils arrêtent c'est certainement qu'ils sont au bout du rouleau sinon, ils continuent ou ils stoppent pour d'autres raisons......comme Ulrich d'ailleurs😉 

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