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Question journalistique.


Invité

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Bon, Joachim, je prends mon micro et je me lâche :

"Monsieur Contador, bravo pour votre victoire sur ce Giro.

Avez-vous eu des craintes de voir la victoire vous échapper en constatant l'omniprésence de léquipe Astana ?... Egalement comment jugez-vous la façon de courir de Fabio Aru qui a vraiment beaucoup de panache mais peut-être qu'à contrario n'est-ce pas également le défaut de sa jeunesse ?...

Avec ce maillot rose sur les épaules, vous voilà donc rassuré avant le Tour de France...

Mais justement, sur ce prochain Tour de France, quel sera, selon vous, votre principal concurrent ?...

N'avez-vous pas peur de manquer d'équipiers capables de vous accompagner plus loin dans les étapes de montagne ? sur ce Giro, vous vous êtes souvent retrouvé bien seul à l'avant, dès que la route s'élevait vraiment...

Quel est votre programme jusqu'au 4 juillet ?...

Ah si, encore une dernière petite question : si vous n'en aviez qu'un à choisir laquel serait votre maillot préféré ?... le rose, le jaune ou le rouge ??....

Merci Alberto..."

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Eh ben, t'as pas beaucoup de candidats. Pour se foutre de la gueule de ceux qui s'exposent, il y a du monde pourtant.

Le problème, c'est que dans le sport, tu veux poser quoi comme questions "intelligentes" ? C'est toujours un peu la même chose. Au fond, ça n'a pas grand intérêt les interviews dans le sport, il faut être là, c'est tout, capter ce qui se passe.

Mais surtout pas de technique. Surtout pas de truc du genre "mais si vous aviez fait rouler vos équipiers au km 37, Machin n'aurait pas pris 5 secondes de bonifs" et patati et patata..." Ca deux jours plus tard, personne ne s'en souvient. Il faut se décrocher de l'actualité. Penser à ce qui peut rester, ce qui pourra être diffusé dans dix ou quarante ans pour retracer l'événement.

Dans les circonstances que tu décris, il y a une seule forme de "bonne question", c'est la question ouverte, du genre : " à l'instant présent, vous pensez à quoi ?" et roule ma poule, tu fais confiance au client et tu rebondis sur ce qu'il te dit. S'il est mauvais, il serait mauvais à n'importe quelle question. S'il est bon, en ne le dirigeant pas, tu peux sortir des choses profondément humaines, de l'inattendu, de l'émouvant...

 

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