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Après ma premièer course


Christian GILLON

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J’ai déjà participé à des cyclos, mais là ce n’est pas pareil. On rentre dans la Cour des grands. Ce que je vais vous raconter c’est une vraie course avec des chronométreurs officiels et plein de commissaires envoyés par la fédération, avec des coupes à l’arrivée et gars qui sont contents d’avoir gagné et essaieront de faire mieux la prochaine fois…

 

Bref, c’est la première fois que je participe à une vraie course.

 

5h30 le réveil sonne. C’est normal on est dimanche ! Chacun sait que le dimanche c’est pas le jour des grasses matinées, tout au moins pas pour les petits vélos !

 

Un petit déjeuner rapide et me voilà prêt.

 

Gérard qui me sert de chauffeur me récupère au coin de la rue et nous voilà partis, pour une heure de route. Et oui, le vélo ça se mérite !

 

Nous voilà sur place, les premiers . Heureusement le bistro local ouvre tôt et sert un bon café. Petit à petit les autres arrivent, il ne manque que l’antique fourgon du club  qui tarde à rejoindre le départ.

 

Il arrive enfin et nous pouvons nous mettre à l’ouvrage : déchargement des tables et chaises. Mise en place du ravitaillement, des barrières de sécurité que la commune a gentiment laissées à  quelques centaines de mètres et qui seront découvertes par hasard, des banderoles, de l’arche d’arrivée, vous croyez quand même pas que cela se fait tout seul.

 

Les premiers coureurs arrivent et font les formalités d’engagement, les commissaires mettent en place le dispositif de chronométrage, la sono est montée le speaker peut saluer le soleil et les participants.

 

Ça y est le départ est dans 20 minutes je peux me mettre en place.

 

Eh, oui ! Vous ne croyiez quand même pas que j’étais un coureur ? non, eux c’est l’aristocratie ! ils se lèvent plus tard.

 

Nous les petits, les obscurs,  les sans grade nous ne sommes que de modestes bénévoles. La plèbe. Ceux que l’on abandonne avec un gilet fluo sur le bord d’une route pour tenter de calmer les automobilistes impatients.

 

On me dépose avec un copain à un carrefour perdu dans la montagne, où les concurrents en montée devront passer d’une branche de  «Y »à l’autre,  et,  nous deux devront bloquer les voitures descendant de cette branche ou venant de la base du « Y » pour permettre de prendre le virage en toute sécurité.

 

D’autres groupes sont disséminés tout au long du parcours, et là aussi des gars ou des femmes vont passer leur dimanche matin sous un soleil de plomb en attendant le bref passage des cadors.

 

Il y a 2, 3,ou 4 tours de circuits selon les catégories et nous les guettons, annoncés par la voiture ouvreuse ou les motards. Il y a même un ardoisier, quand je vous disais que c’était sérieux !

 

Le temps va s’égrener lentement, c’est long l’attente entre deux passages quand on est au milieu de nulle part.

 

Un souvenir amusant : Cet automobiliste qui me demande comment aller chez Huguette, je me demande encore qui c’est celle là et où peut être sa maison, à mon carrefour il n’y avait pas le moindre signe de vie à des kilomètres à la ronde.

 

Plus énervant le motard qui descendant  ma fameuse branche de Y ne daignera pas s’arrêter malgré mes cris et gestes et se retrouvera dans le virage en même temps que les coureurs qui montent en contre sens, ce sera le seul abruti de la journée, les voitures acceptant de bonne grâce de perdre quelques minutes arrêtées sur le bas coté.

 

Une pensée émue pour le minime à la ramasse qui en passant devant moi me demande si les autres sont loin devant, il a l’air tellement désespéré avec sa petite vois épuisée et son vélo qui a l’air trop grand pour lui  que je lui mens ouvertement en criant «  courage, moins de 1’  » alors qu’il faut bien compter le double. Il se met en danseuse et attaque bravement la montée. C’est beau l’optimisme de la jeunesse !

 

Voilà c’est fini, plus personne ne passe devant nous, cela fait 3 heures que nous cuisons au soleil. La voiture balai estime que nous sommes à point et nous relève de nos obligations. Nous embarquons à la poursuite de trainards éventuels en libérant les autres signaleurs au fur et à mesure de la progression.

 

Les deux derniers kilomètres se feront au ralenti derrière un isolé, cramé par la dernière montée. Moi qui passe mon temps à redouter les voitures balai, je découvre ce que ça fait d’être de l’autre coté du pare-brise. Ça y est, il passe la ligne d’arrivée, la course est terminée. Tout au moins pour les sportifs qui récupèrent, nous il nous reste à démonter et ranger tout le bazar qui repartira dans notre fourgon poussif.

 

Heureusement avant de partir il y aura un repas du club pour la trentaine de bénévole qui a participé à tout ça, après tout c’est un peu à cause de cela que nous sommes tous venus.

 

 

 

Je suis conscient qu’il n’y a rien de particulièrement passionnant dans ce récit mais j’avais juste envie de parler de ceux que l’on n’évoque que rarement  dans ces messages, ceux que les coureurs ne voient même pas et ignorent de leur splendeur de champions.

 

Si les clubs ont des coureurs, ils fonctionnent aussi avec la « face cachée de l’iceberg »

 

La prochaine fois que vous verrez un organisateur, un chronométreur, un commissaire, un signaleur…..bref un pingouin en gilet fluo au bord de votre route, pensez que c’est grâce à eux que vous pouvez donner libre cours à votre passion

 

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Y'a pas mal de coureurs (pas tous certes) qui disent bonjour aux mecs des carrefours lors de leur tour d'échauffement. Et parfois merci si on refait un tour après la course. Tout le monde n'est pas "isolé dans sa splendeur de champion". 

Tu sais, on le sait bien que les signaleurs sont importants. Il ne faut pas croire que vous êtes méprisés par les coureurs...

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