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Qui pour Paris-Brest-Paris 2015 ?
Alain COLLONGUES a répondu à un(e) sujet de Pascal LUITEL dans Les évènements route
Ce n'était pas non plus le cas du randonneur allemand qui est arrivé le premier. Sans assistance, il a parfaitement géré de bout en bout en se tapant près de 700 bornes tout seul. Il a 38 ans, fait du vélo depuis 2011 et s'appelle Björn Lenhard. En plus il est très sympa et n'a pas la grosse tête. Si ça intéresse quelqu'un, je me suis farci la traduction de son compte-rendu. Attention ce n'est pas de l'ordinaire : La première fois que j’ai entendu parler de PBP, c’était en 2011. J’avais commencé à pratiquer le cyclisme et voulais être prêt pour la FichKona. Un ami me parla des brevets qu’il aimerait réaliser pour s’y préparer. C’est ainsi que j’allais à Bennewitz et fis le 200 et le 400. 2011 était une année PBP et les choses devinrent un peu folles. Pour moi les 600 kilomètres de la FichKona étaient un challenge suffisamment excitant et je ne pouvais imaginer en faire 1200 en un aller-retour de Paris à la côte Atlantique. Comment pouvait-on passer tant d’heures sur un vélo ? Que manger, que boire ? Et dormir ? Un tas de questions. Cependant j’étais fasciné depuis le début par tout ce que j’avais entendu sur PBP et j’étais accroché. Parce que PBP n’a lieu que tous les quatre ans, je disposais de beaucoup de temps pour m’y préparer. Tout se mit bien en place la dernière année, je fis beaucoup de brevets (dont un brevet de 1000 qui me permit de m’engager dans les tout premiers à PBP). Je tenais à partir dans les premiers du groupe A de façon à gagner du temps dans les contrôles sur mon tableau de marche. Grâce à mon expérience du 1000 et du 600, je commençai à élaborer un plan. Un plan très simple. Je pensais qu’il devait être possible de tenir une cadence moyenne de 30km/h roulant, un maximum de 15 minutes d’arrêt aux contrôles et de ne pas dormir du tout. Au total ça ferait 44h15’. Tant mieux si j’allais plus vite, mais au pire finir en moins de 48 heures. Naturellement je pensais à ce que j’allais emporter avec moi. Il y a 11000 mètres de dénivelé et tout ce que je porterai aurait un impact durant le parcours. Les prévisions météo étaient rassurantes, pas de pluie, de 10 à 23°C, un léger vent de Nord-Est. Que pouvais-je demander de plus? Je décidais de ne prendre ni veste imperméable, ni vêtements de rechange. En fait je ne voulais pas prendre la veste coupe-vent, mais je l’emportais quand même, quoique je n’en avais jamais eu besoin. Je pris le gilet de sécurité. Il y avait beaucoup de place dans mon sac de guidon (pour la nourriture) et dans mes poches. Ce que je mis dans le sac de guidon : une pompe, de la crème pour la peau de chamois, un téléphone portable, de la poudre isotonique pour les bidons, des cachets de sel et une baguette avec du Nutella. Je fixai deux piles pour la lumière et mon GPS Garmin sur la potence. Avant le départ de 16h, j’enfilai le gilet de sécurité parce que bientôt le jour baisserait et que je ne voulais pas perdre de temps. Il restait encore un peu de place dans mes poches malgré le coupe-vent, le carnet de route et un peu d’argent, alors je pris un autre bidon. Il ne faisait pas trop chaud et je pensai qu’il me permettrait d’atteindre le premier contrôle de Villaines-la-Juhel (220 km) sans avoir besoin de m’arrêter au premier ravitaillement du kilomètre 140. Nous sommes arrivés trente minutes en avance au Vélodrome et nous étions à la fin du groupe A (environ 250 personnes). Je n’étais pas ravi d’être ainsi derrière, mais je ne voulais pas piétiner pendant des heures avant le départ pour avoir un meilleur placement. Nous étions suffisamment énervés pour ne pas en plus avoir à se battre pour être devant. Encore quelques minutes pour aller aux toilettes et gonfler les pneus. Dix minutes avant le départ nous avons commencé à rouler jusqu’à la ligne. Je perdis Martin et Olaf pour la première fois. Après un bref discours nous sommes partis à 16h00. Si je m’en réfère à mes précédents, les départs ont toujours été calmes. Il y avait le signal et puis le peloton s’ébranlait. Sans pression, sans bagarre pour les meilleures positions. La plupart du temps je me retrouvais devant, dans le vent et ensuite on roulait à quelques-uns ou tout seul. Mais là que se passait-il ? Ça ressemblait à une course. Chamailleries et bagarres pour les positions – ce n’était pas ce que je voulais. Et je ne pense pas que ce soit ce qui convient à un brevet. Les vingt premiers kilomètres ont été bien stressants derrière la voiture ouvreuse. Je voulais juste ne pas me planter (il y avait plein d’ilots directionnels), pour le reste ça irait. Le peloton se calma quand nous avons quitté la banlieue parisienne. Mais nous allions trop vite. Chacun essayait toujours de remonter en tête et rajoutait de la pression. Ça n’avait rien à voir avec ce dont j’avais l’habitude quand je roulais en groupe. Il fallait faire très attention. Je décidais de passer devant (contre mes plans). Il ne fallut pas longtemps pour que je sois le premier. Le plus difficile était de ne pas retomber derrière. De temps en temps la vitesse augmentait dans ces premiers kilomètres et mon cœur montait à plus de 180 pulsations. Cependant mes jambes tournaient bien et je me sentais plutôt en forme. Juste avant d’atteindre Mortagne (nous devions être au 100ième kilomètre) je vis quelques cyclistes du groupe B rejoindre notre peloton (ils étaient partis quinze minutes après nous). Wow, jusqu’ici j’avais tenu une moyenne de 35km/h. Qu’est-ce qu’on allait faire avec ces gars-là. Ca promettait d’être amusant. Marko Baloh – il a bouclé cinq fois la Race Across America (RAAM) – était aussi avec nous. Robert me dit : «Essaie de le trouver et de coller à sa roue arrière». Je ne pensais jamais réussir à le trouver dans la foule. Nous avons un peu parlé jusqu’au ravitaillement de Mortagne. Là chacun devint un peu fou à vouloir se placer au mieux pour se ravitailler rapidement. Je repartis doucement et Martin put me rejoindre. J’étais content de le voir, j’aurais été ennuyé s’il avait fait une chute derrière. Il avait aussi un troisième bidon de sorte que nous pouvions sauter le ravitaillement. Bientôt le peloton accéléra encore. Plus d’une fois je me suis retrouvé devant dans le vent. Mes jambes étaient fortes et c’était facile. Moi et Mickael, un français qui en était à son premier PBP, on a fait le boulot devant. Son anglais et son allemand étaient assez corrects, alors on a pu un peu se parler. Sur la route du premier contrôle je me suis retrouvé à court d’eau. Heureusement pour moi, Martin en avait encore. Il me donna son troisième bidon ce qui m’aida beaucoup. Nous avons atteint le premier contrôle après 200 km à Villaines-la-Juhel. J’étais très étonné de voir que chacun semblait disposer de sa propre équipe d’assistance. Quand les cyclistes atteignaient le contrôle, les assistants leur prenaient le vélo des mains. Puis ils couraient dans leurs chaussures à cales jusqu’au contrôle pour faire tamponner le carnet. D’autres assistants remplissaient de nourriture leurs poches de maillot. Quand ils ressortaient les vélos étaient prêts et bien sûr les bidons remplis. Sauf mon vélo. J’étais ma propre assistance. Aucun risque pour moi de ne pas m’arrêter, je remplis seulement mes bidons. Quand je ressortis, il ne restait plus que mon vélo. Pratiquement personne dans la rue. Tant pis, j’avais déjà une heure d’avance sur mon plan de marche. Il y avait plein d’indications sur la route, mon GPS et mes lumières fonctionnaient bien, le temps aussi était parfait. Aucune raison de se tracasser. Je commençais à me dire que je m’en tirerais bien tout seul. J’étais de nouveau sur mon vélo et heureux de pouvoir rouler à ma vitesse. En peu de temps je rejoignis de plus en plus de cyclistes. On pourrait dire que j’étais une sorte de voiture-balai derrière le peloton. Quinze kilomètres plus loin je pus enfin apercevoir les feux rouges du peloton. Ça me motiva encore plus et je pus ainsi les rejoindre. Je n’en espérais pas tant. J’essayai de récupérer à l’arrière du peloton, mais je commençai à m’inquiéter car la vitesse était trop basse. Je retrouvai Mickaël et lui racontai mon aventure du contrôle. Il me dit que le peloton avait décidé de faire une pause de cinq minutes à Fougères. Chic, ainsi j’aurai la chance de repartir avec le groupe ! De nouveau chacun monta sur ses «hauts talons» pour obtenir le tampon suivant. Même scénario que la fois précédente. Il ne restait plus de baguette, juste quelques gels – j’avais besoin de manger. J’atteignis le point de ravitaillement et achetai quatre croissants – les gens étaient assez surpris. J’allais assez vite pour un gars sans assistance, mais il fallut quand même un peu de temps avant que j’obtienne ce que je voulais. Je casai mes croissants dans mon maillot, remplis mes bidons et repartis le plus vite possible. De nouveau j’étais le dernier. Bon, vous l’avez fait une fois, vous devez y arriver une seconde fois. J’étais réellement en colère. Je ne voulais pas refaire de nouveau la voiture-balai. Je fonçai dans la nuit. Je dépassai cinq gars qui n’avaient aucune chance de prendre ma roue. Chouette spectacle pour moi ! Quand je rejoignis le peloton, je me contentai de rester dans son sillage jusqu’à Tinténiac (km 363). J’étais plus calme maintenant. C’est plutôt stupide de rouler trop fort et je restai derrière comme si je ne pouvais pas rouler aussi vite que les autres. Au contrôle suivant j’achetai de la nourriture. De nouveau beaucoup de gens étaient surpris qui ne m’attendaient pas. Même ceux de l’extérieur commençaient à me prêter attention : « il y a un gars sans assistance ». Un Belge qui assistait un cycliste me dit de l’attendre pour que nous roulions ensemble. Désolé mais je n’ai besoin de personne pour me laisser faire le sale boulot et sucer ma roue. Les gens applaudirent lorsque je repartis en chasse du peloton. Une nouvelle fois je le rejoignis et me retrouvai encore à mener. Mes jambes faisaient ce qu’elles avaient à faire, alors pourquoi ne pas augmenter la vitesse ? À Quédillac, après 389 km, il y avait un contrôle secret. J’entrai chercher le tampon et rapidement me remis en route. Parce que j’étais entré et sorti le premier je souhaitais laisser la main. Plusieurs fois il arriva que personne ne veuille mener lorsque je voulais me reposer ou que la vitesse descendait trop. Encore quelques kilomètres et je décidai d’attendre. Jusqu’au contrôle de Loudéac il y eut quelques fuyards mais nous les rattrapions toujours. Dix kilomètre avant Loudéac il y eut une dernière échappée. Deux gars furent vite devant nous. Le peloton s’en aperçut et remit de la pression. Il y avait une garde belge et quand je n’étais pas devant personne ne pouvait rouler avec eux. J’avais tant d’énergie et de vitesse que je laissai tout le monde derrière. Je me demandais que faire. Attendre le peloton ou essayer de rejoindre les deux gars devant. Je décidai de les rejoindre. Je fis ainsi quelques kilomètres jusqu’à ce que Marko Baloh et deux autres me rattrapent. Chic, pourquoi avez-vous mis si longtemps à revenir sur moi ? Nous, les quatre gars, on avançait encore et encore. Mes pulsations s’accélérèrent. C’était bien le sentiment d’être en course. Nous avons fini par revoir les échappés dans Loudéac. Le peloton arriva une ou deux minutes plus tard. Peut-être bien d’inutiles efforts, mais que c’était bon ! Dans Loudéac ce fut la procédure habituelle. Chacun était prêt à repartir. Sauf moi. Encore une fois je les suivis. J’étais content parce qu’après seulement quelques kilomètres le peloton s’arrêta pour une courte pause. Je m’étais tellement dépêché pour les rejoindre – et maintenant je devais attendre. Je pensai de nouveau à filer tout seul puisque personne ne m’avait attendu. Pourquoi attendrai-je ? Je le fis quand même. Trop de respect pour toute la distance qui restait encore à couvrir. Nous sommes arrivés à Carhaix (km 526). Encore et encore je me suis retrouvé devant dans le vent. Tout allait bien et j’étais heureux. Mais on pouvait voir de la douleur sur les autres. Tenir notre vitesse élevée n’était pas si facile pour tout le monde. Dans Carhaix j’avais juste besoin de recueillir le tampon et de remplir mes bidons, il me restait encore à manger. Super, pour ne pas me retrouver derrière ! Nous étions revenus sur la route – il devait y avoir encore 20 ou 30 gars. Moi devant. Les gens qui me connaissent savent que j’ai du mal à reprendre ma vitesse après un arrêt. Pareil ici. Je ne pouvais pas aller plus vite. Nous avons traversé quelques villages, pris des routes assez escarpées, sans feux rouges, ni signalisations, ni passages à niveau. Après quelques minutes je me suis retourné et il n’y avait personne ! Que s’était-il passé ? Ne pouvaient-ils plus ou ne voulaient-ils plus ou était-ce un accident ? Je ne pouvais pas le savoir. Je décidai de continuer. De mon point de vue c’était juste qu’on m’avait donné congé. Était-ce le signe ? J’étais tout seul sur la route de Brest. Un beau spectacle à voir. Puis une longue descente depuis la seule réelle difficulté (disons 300 mètres de haut). Je continuais à me retourner mais personne ne venait. La voiture ouvreuse devant et je suivais. Avant Brest il y eut des gens d’une chaîne de télévision qui me filmèrent jusqu’à ce que j’arrive au contrôle. Beaucoup de conducteurs et de personnes dans les rues s’agitaient et m’acclamaient. C’était un sentiment fort d’être le premier. Qu’importe comment serait le retour, c’était le plus extraordinaire 600 que j’avais jamais fait. J’avais prévu d’arriver à Brest à 13h43. J’y étais à 11h34. Plus de deux heures d’avance et une moyenne de 32 km/h. Je ne pouvais pas échouer à finir en 44 heures – c’était mon planning original. Au contrôle de Brest, même tableau que d’habitude. Des gens très étonnés de voir un cycliste sans assistance. Le point de ravitaillement était assez éloigné, alors je courus. À partir de maintenant le temps jouait contre moi. Mais que devais-je faire ? J’avais besoin de nourriture. Je pris quelques croissants, des bananes et un coca que je mis sur mon vélo. La télévision me filmait. Les gens autour de moi étaient stupéfaits. Quand je repartis le peloton atteignait le contrôle. Ce fut la dernière fois que je les vis. C’est seulement à Paris que j’en revis quelques-uns. Je continuai, quittant Brest par une autre route. Après quelques minutes j’étais de retour sur la route que j’avais prise en allant à Brest. Maintenant je voyais le flux montant. Je croiserai environ 6000 cyclistes dans la journée. Pratiquement j’ai vu tout le monde, du second au tout dernier de la nuit. Il y avait toutes sortes de vélos : des pliants de 20 pouces, des mountain bikes de 26 pouces, des randonneuses, des vélos de ville, des tandems, des vélos couchés, des cigares (vélos couchés carénés et à trois roues) et quelques-uns qui ressemblaient à des marcheurs sur deux roues. Tout, de la nouveauté à l’antiquité, sans oublier les vêtements. Presque tous disaient « Hi », saluaient ou levaient le pouce. C’était une excellente motivation. Naturellement je disais « Hello » aussi souvent que je le pouvais. Mais pour être honnête au bout de quelques temps ça devenait plutôt ennuyeux, si vous imaginez 6000 personnes auxquelles je devais dire « Hi ». Je fus content de retourner dans la nuit de sorte que je n’avais plus à dire « Hello ». Bientôt après que les deux routes se soient rejointes, je vis Martin en tête d’un groupe qui venait vers moi. Nous avons essayé tous les deux de sortir quelques mots mais nous ne pouvions pas comprendre grand-chose. Je fus heureux de le voir à ce moment-là. S’il continuait, il pouvait finir en moins de 50 heures. Après quelques minutes je croisai Olaf. « Tu es le premier ? » me demanda-t-il. Je criai un « Ouiiiiiiiii » en retour. Maintenant le temps s’enfuyait. La voiture ouvreuse devant. De temps en temps quelques motocyclistes passaient et me demandaient si tout allait bien. L’un d’eux prit le temps du peloton derrière moi. Durant toute la journée j’avais eu de 18 à 22 minutes d’avance. Maintenant il y avait beaucoup plus de monde aux contrôles. Beaucoup de cyclistes étaient encore en direction de Brest. Certains étaient seulement assis, d’autres dormaient, mangeaient, ou faisaient une pause. C’était le moment où les gens des contrôles attendaient la masse des cyclistes. J’étais content qu’il y en eût pour m’escorter au contrôle et au ravitaillement, de sorte que je n’avais pas à faire la queue. J’espère n’avoir pas été impoli. À part un cycliste allemand que ça n’amusa pas, chacun était compréhensif. S’il y a quelqu’un qui a été heurté par mon comportement, je voudrais lui dire que j’en suis désolé ! Maintenant beaucoup de gens m’aidaient à remplir mes bidons ou seulement à garder mon vélo pour une seconde. J’étais au milieu d’une foule. Les gens posaient des questions, regardaient mon vélo et prenaient des photos. Partout où je m’arrêtais personne n’en croyait ses yeux. J’aurais voulu rester davantage mais la pendule tournait toujours. Tout le temps j’essayais de calculer où j’en étais et où ça finirait. Je ne pouvais plus rouler aussi vite que je l’avais fait en allant sur Brest. Les derniers 400 kilomètres étaient assez difficiles avec un vent contraire du Nord-Est. Pas un vent très fort, mais suffisant pour le sentir. La fin se fit dans l’urgence. J’eus quelques grandes aventures dans les contrôles. Beaucoup de gens debout sur les trottoirs m’acclamaient. Les villages étaient décorés de toutes sortes de bicyclettes, des grandes et des petites. Là on peut voir que les Français ont une relation totalement différente à leurs vélos. Nous avons pris des petites routes mais je n’ai jamais rencontré de conducteurs grossiers, bien qu’ils durent s’armer de patience. Au fur et à mesure de la journée il m’apparut que les cyclistes croisés allaient de plus en plus lentement. On pouvait lire la fatigue sur leurs visages et même quand ils pédalaient ce n’était pas fluide. Je vis des gens qui étaient partis juste une heure après moi - et ils roulaient encore vers Brest. J’essayais de calculer quand ils finiraient. C’était déjà une épreuve pour moi, alors imaginer de mettre deux fois plus de temps ? A tous je dis : bravo ! Je suis arrivé de nuit au contrôle de Fougères. C’était calme après le passage du flux montant. Mais les gens semblaient de plus en plus s’intéresser à moi, comme si ma réputation m’avait précédé. Par chance c’était le seul contrôle où je pus acheter un sandwich. J’étais perdu dans mes pensées, aussi n’en achetais-je qu’un seul – après tant d’heures je ne pouvais plus envisager de manger d’autres croissants ou des bananes. Ç’aurait pu être une erreur fatale, car au contrôle suivant il ne restait plus rien à manger. Mais je m’en sortis. J’avais encore quelques gels, un biscuit sec et un dernier coca. Pas de problème pour rester éveillé une nuit de plus. Je n’ai jamais connu de micro-sommeil ou d’inattention. Je ne risquais pas de boire du Red Bull comme je l’avais fait lors du dernier brevet de 1000 – simplement parce qu’il n’y avait pas de Red Bull ! J’avais juste mes derniers gels qui contenaient un peu de caféine. Je ne sais pas s’ils ont agi sur moi et je ne le saurai jamais. Simplement par précaution j’ai roulé au milieu de la route. Le revêtement y est meilleur et au cas où je m’assoupissais, j’avais plusieurs mètres avant de finir dans les buissons. J’imagine qu’il restait encore suffisamment d’adrénaline dans mon corps pour ne pas être réellement fatigué. Il n’y avait pas de motocyclistes, juste la voiture devant de sorte que personne ne pouvait me dire quelle était mon avance. Je me retournais plus d’une fois pour deviner s’il y avait des lumières. Mais il n’y en avait aucune. Le jour de leva de nombreux kilomètres avant que j’atteigne Dreux – le dernier contrôle. Il faisait assez froid (environ 8°C) et c’est le seul moment où j’ai pensé à enfiler ma veste coupe-vent. Mais je ne voulais pas perdre de temps et je n’en fis rien. Ne pourrai-je pas encore prendre du temps avant que le soleil se lève ? J’essayais d’oublier le froid pour ne penser qu’au Vélodrome et à arriver le premier. J’y avais pensé avant, mais je ne pouvais imaginer y arriver tout seul. De nouveau je me retournai, anxieux de sentir quelqu’un juste derrière moi. Et je vis des cyclistes ! Hallucinations. Je n’avais jamais connu cela auparavant. Je vis deux cyclistes blancs, dix secondes plus tard il n’y avait plus qu’un cycliste vert. Probablement des panneaux de signalisation. Les hallucinations durèrent jusqu’à ce que je franchisse la ligne d’arrivée. Je dus aussi m’arrêter quelques fois pour aller aux toilettes – alors je scrutais la route en profondeur. Absolument pas de cycliste, le calme revenait. À Dreux je tamponnai et pris deux croissants, même s’ils m’écœuraient. Les gens m’acclamaient, normalement le contrôle aurait dû n’ouvrir que dans deux heures. Remonté sur le vélo il me restait 64 kilomètres à parcourir. Une partie assez plate en approchant de la banlieue parisienne. La voiture était encore devant moi et m’aidait à passer. Mon énergie était revenue, il faisait chaud et j’aimais la route. Encore et encore des tas de gens qui n’en croyaient pas leurs yeux. Puis je me mis à penser à ce qui pourrait coincer. « Espérons aucune panne, essayons juste de continuer ». Enfin je pus voir le panneau me disant qu’il ne restait que dix kilomètres. Je passai les derniers feux rouges et les ronds-points. Après je dus traverser un parc des sports. Et alors : il est là, le Vélodrome ! La ligne d’arrivée était assez petite. Mais une foule de gens, la télévision, les photographes. Chacun m’acclamait. Je m’arrêtai et la première chose fut d’enlever mes chaussures. Quelques personnes me félicitèrent et me prirent en photo. Maintenant il fallait que j’entre dans le Vélodrome pour le dernier tampon. J’y pénétrai – un peu vide comparé aux jours précédents. Seulement quelques bénévoles heureux de me voir. Je m’assis, sans rien faire d’autre que de manger. La première fois après 42 heures et 26 minutes ! Maintenant j’avais le temps, pas besoin de se presser. C’était un sentiment bizarre. Un homme de Grande-Bretagne s’assit près de moi. Nous avons un peu parlé, tandis je mangeais des pâtes avec du poulet. Délicieux comme le diable. Comme je finissais de manger, quelques cyclistes arrivèrent. Je leur parlai. Encore quelques photos, des mains à serrer, des gens pleins d’admiration. Ils me demandèrent comment j’avais pu faire ça tout seul et s’il n’y avait pas une forme d’assistance cachée. Je marchai vers mon site de camping avec les mains brûlantes et les pieds d’un clochard. Douze kilomètres, mais il me fallut presque 45 minutes. Mon idée était de prendre une douche, de manger un morceau et puis de regarder les messages sur mon téléphone portable. Mais après 56 heures sans dormir, mon corps avait besoin de repos. Je finis dans mon sac de couchage – heureux, mais je m’endormis aussitôt. Paris-Brest-Paris, quel événement formidable. Bien organisé, aucune négligence. Si vous prenez la mauvaise entrée il y a toujours quelqu’un pour vous guider vers la bonne. La route était parsemée de panneaux, en haut et en bas tout le temps – c’est ce que j’aime. Merci beaucoup !! Pour répondre à la question sur les projets futurs et sur ce que je voudrais faire ensuite : Oui, j’ai quelque chose en tête. Un truc qui est beaucoup plus long que PBP et dont j’ai toujours rêvé. Maintenant je pense que je pourrai le faire. J’ai juste besoin de réfléchir à ce dont j’aurai besoin. Je voudrais participer à la Race Across America (RAAM) dans 3 ou 5 ans. 4800 km tout seul, tout droit à travers les Etats-Unis d’Ouest en Est. Pour m’y préparer j’aimerais faire des événements semblables en Europe, jusqu’à 3000 kilomètres. Björn LENHARD -
Paris brest paris jour - 3
Alain COLLONGUES a répondu à un(e) sujet de Christophe CAPON dans Discussions Route
Merci Louis d’avoir constaté ce même problème, mais je n’arrive pas à savoir si : - Le problème vient du cerveau qui reçoit par les capteurs comme les yeux, les oreilles, etc… une information erronée et envoie un mauvais message aux muscles, - Ou s’il vient des muscles qui reçoivent du cerveau un message correct mais ne peuvent plus faire le travail qui leur est commandé. Mon idée est que c’est plutôt une erreur d’information et de message au cerveau, mais je n’en suis pas sûr. De plus contrairement à ce que j’ai dit le problème ne concerne pas que les sexagénaires. Il se déclenche à tout âge suite à la fatigue et surtout au manque de sommeil. Pour ce qui est de l’évolution des performances sur la longue distance avec l’âge j’ai en effet quelques idées que j’ai vérifiées sur les résultats liant l’âge des participants à leurs résultats sur PBP : Une première phase d’apprentissage à peu près jusqu’à 35 ans, pendant laquelle l’expérience acquise permet de s’améliorer progressivement ;Une deuxième phase de maturité, en gros une vingtaine d’années de 35 à 55 ans, où les gains et pertes sont faibles et oscillent autour de l’optimum des possibilités ;Une troisième phase de régression, à partir de 55 ans, lente puis plus rapide, mais laissant des ouvertures jusqu’à l’approche de 80 ans.Il est difficile de reproduire des courbes et des tableaux dans une simple réponse de forum, mais si tu es intéressé je peux t’envoyer en MP l’étude que j’avais faite. Enfin juste comme exemple voici mon cas perso : 22 ans = 88h57 30 ans = 78h07 34 ans = 69h01 38 ans = 57h41 42 ans = 58h53 46 ans = 59h40 50 ans = 51h25 54 ans = 58h17 58 ans = 59h13 62 ans = 59h12 66 ans = 70h02 -
Paris brest paris jour - 3
Alain COLLONGUES a répondu à un(e) sujet de Christophe CAPON dans Discussions Route
Rentré mercredi de Paris-Brest-Paris (c’était le 11ième, mais en 70h cette fois, preuve que la descente au troisième âge est bien entamée !) j’ai toujours une question à laquelle je ne trouve pas de réponse. Pourquoi avec le manque de sommeil (2 heures en trois nuits, par exemple) et la fatigue la plupart des sexagénaires se mettent à pencher sur le vélo ? A 66 ans je l’ai vécu au bout de 800 bornes environ et j’ai constaté que j’étais loin d’être le seul. Plus précisément le vélo reste droit mais le corps s’affaisse d’un côté. On ne voit qu’un flanc de la roue avant, on a l’impression qu’une cocotte est plus basse que l’autre, on a même de temps en temps une jambe qui touche le tube horizontal. Ca n’empêche pas de pédaler, mais cette position lamentable crée des douleurs, notamment dans le dos, qui gâchent le plaisir sur la fin du parcours. J’ajoute que cette tendance à pencher n’est pas exclusive du vélo. Elle se poursuit ensuite debout ou assis, mais disparaît vite après une bonne nuit. On rencontre d’ailleurs aussi ce problème chez des marcheurs ou des marathoniens qui finissent comme des tours de Pise. Je n’ai jamais lu grand-chose sur cette pathologie qui est pourtant loin d’être rare. Si quelqu’un a une idée et encore mieux une solution… -
Paris brest paris jour - 3
Alain COLLONGUES a répondu à un(e) sujet de Christophe CAPON dans Discussions Route
Merci pour ce rappel historique qui contient toutefois une petite erreur. En 1971 le départ n'était pas à la Croix de Berny, mais au Carrefour de la Châtaigneraie à la Celle St Cloud. Seule l'arrivée était à la Croix de Berny, au stade de l'US Métro. A noter que dans cette 18ième édition nous serons sept qui étions déjà là en 1971, soit 44 ans plus tôt, à sillonner la Nationale 12. Parmi eux un seul a fait toutes les éditions et attaquera donc son 12ième Paris-Brest-Paris. Il s'appelle Bernard IMBERT. Respect. Trois autres en ont fait seulement dix et viendront, si tout va bien, chercher leur onzième. J'ai la chance d'être de ceux-là. -
Bordeaux Paris annulé
Alain COLLONGUES a répondu à un(e) sujet de Benoist RIVIERE dans Les évènements route
Tu as raison, pour beaucoup d'entre nous, les multi-récidivistes, il faudrait un tsunami pour louper le départ. C'est terrible une telle accoutumance, et pourtant un jour il faudra bien admettre que ce n'est plus raisonnable. Ne pas faire le PBP de trop, pas simple, et c'est peut-être le prochain... Pour info Friedhelm Lixenfeld, doyen en 2011 et né en 1930, est en pleine forme. Il a encore fait un 600 l'an dernier (un vrai BRM, pas un ersatz). -
Bordeaux Paris annulé
Alain COLLONGUES a répondu à un(e) sujet de Benoist RIVIERE dans Les évènements route
Il y a le lyonnais D.R. mais aussi le parisien B.I. qui prendront probablement - et je leur souhaite bien sincèrement de réussir - leur douzième départ. "Comment font-ils ?" disais-tu. A mon avis, le plus simplement du monde, sans se prendre la tête avec des coaches, des VO2, des capteurs de fréquences, des cardios, des GPS et autres gadgets. Je crois même pouvoir dire qu'il ne leur viendrait pas à l'idée lorsqu'ils vont rouler de parler de "travail" (au seuil, en zone de ceci ou de cela) comme on l'entend souvent à présent. Ils roulent comme ils le sentent et pour leur seul plaisir. Et quand vient le moment de Paris-Brest, ils sont là comme à un rendez-vous tout à fait naturel qui prolongera aussi longtemps qu'ils en seront capables leur goût de pédaler. -
Bordeaux Paris annulé
Alain COLLONGUES a répondu à un(e) sujet de Benoist RIVIERE dans Les évènements route
Bien sûr si tu n'en as pas envie, il manque l'essentiel, mais méfie-toi des regrets ensuite. J'ai fait ça après 1971, en n'y allant pas en 1975. Eh bien je l'ai tellement regretté, quand j'ai vu mes copains partir sans moi, que je me suis juré que ça ne se reproduirait plus et pour l'instant j'ai tenu parole. PBP en voiture d'assistance, bien sûr c'est sympa, mais moralement ça doit être épouvantable. Tu as encore le temps de changer d'avis... -
Bordeaux Paris annulé
Alain COLLONGUES a répondu à un(e) sujet de Benoist RIVIERE dans Les évènements route
Le PBP de 1991 a connu une météo plutôt exceptionnelle avec de la chaleur même la nuit et surtout un vent d'est dominant. Inutile de dire combien le virage de Brest a calmé les ardeurs de ceux qui avaient lâché tous leurs chevaux sur l'aller. Le tandem Pete Penseyres et Jon Royer, par exemple, en a fait les frais puisqu'il ne termina à St Quentin qu'en 68h48. Paris-Brest n'a d'ailleurs jamais réussi à Pete Penseyres puisqu'en solo en 1995 il mit 69h39 (et 82h56 en tandem avec Donald Douglass pour ses débuts en 1987). Encore en 1991 c'est Roland Bernabeï virant à Brest en tête avec les ricains déchaînés qui préfèrera ensuite jeter l'éponge à Carhaix. D'ailleurs la quantité d'abandons à Carhaix retour fut une hécatombe pour les présomptueux. On dit Paris-Brest pour faire court mais ne pas oublier que c'est Paris-Brest-Paris qu'il s'agit de couvrir. Marie-Noëlle le sait bien et je suis sûr que lors du prochain elle sera là, prête pour une troisième aventure, et aura encore progressé dans le dur métier de randonneur. -
Bordeaux Paris annulé
Alain COLLONGUES a répondu à un(e) sujet de Benoist RIVIERE dans Les évènements route
La question initiale qui était de savoir si les organisateurs de Bordeaux-Paris étaient fondés à faire porter aux organisateurs de Paris-Brest la responsabilité de leur annulation de 2015 me semble réglée. C'est non. Dire que l'ACP "adoucit à l'occasion ses règles si la victoire d'un étatsunien lui permet d'élargir son rayonnement" m'a semblé excessif et c'est pourquoi j'ai pris la défense de Scott Dickson. Je ne vois pas de quelles règles précises il s'agit. Toutefois je crois comprendre que plus que des règles, c'est l'esprit randonneur que Dickson n'aurait pas toujours respecté. C'est autre chose, et sur cette question nul doute que Bernard (Piguet) est particulièrement bien placé pour en juger. Sa correction vis à vis des organisateurs et des autres participants était unanimement reconnue et tranchait un peu avec le comportement plus roublard de certains de ceux qui collaient à sa roue, d'Hermann De Munck à Scott Dickson. -
Bordeaux Paris annulé
Alain COLLONGUES a répondu à un(e) sujet de Benoist RIVIERE dans Les évènements route
Si ce n’est pas de la mauvaise foi, c’est une méconnaissance de la question. D’abord un point semble t’avoir échappé : Paris-Brest-Paris, à la différence de Bordeaux-Paris, n’est pas une cyclosportive mais un brevet randonneur de 1200 km à allure libre. Pour avoir fait les deux et pas qu’une fois (10 fois PBP et 3 fois BP) je peux quand même un peu en parler. Tu ressors des critiques anciennes qui datent d’un quart de siècle. En effet dans les années 79-83 un certain laxisme régnait dans les qualifications et il en est résulté parfois un taux très élevé d’abandons, par exemple chez les américains qui découvraient que PBP comportait plus de côtes que les circuits tout plats qu’ils faisaient. Ces taux élevés d’abandons des étrangers ont bien disparu. Il ne t'a pas échappé que les brevets étaient progressifs : le 200 en mars, le 300 en avril, le 400 en mai et le 600 en juin. Libre ensuite à chacun de gérer la délicate période de juillet. Je ne sens pas du tout ce qu'il y a d'infantilisant là-dedans, surtout quand on voit les grosses erreurs de matériel (éclairage, par exemple) que certains commettent et que ces brevets leur permettent de rectifier plus ou moins bien. Robert Lepetel n’a en aucune façon favorisé Scott Dickson ; celui-ci est toujours parti à la pédale et je ne vois pas ce que le fait qu’il soit étatsunien changeait. Il s’entraînait très dur : en 1979, 16000 miles, en 1983, 20000 miles et en 1987, 24500 miles. Je te laisse convertir en kilomètres. La puce électronique existe sur PBP depuis 2007 qui permet un suivi Internet, mais volontairement et par sécurité le carnet de route papier est maintenu. Ca ne crée pas de bousculade aux contrôles, le premier, Villaines-la-Juhel, est déjà au kilomètre 220, donc après l’essorage des côtes du Perche, et les contrôleurs y sont nombreux. L’assistance que tu sembles considérer comme indispensable pour faire un temps ne l’est pas vraiment. Pour n’y avoir jamais eu recours et avoir quand même approché les 50 heures (51h25 exactement en 1999 et sept fois moins de 60 heures) je peux en témoigner. Il faut seulement très bien se connaître, ne pas dormir et gérer les arrêts ravito sans s’éterniser. L’expérience compte beaucoup. Comme tu le dis toi-même : tu n’as pas l’esprit randonneur. Ne cherche pas ailleurs. -
Bordeaux Paris annulé
Alain COLLONGUES a répondu à un(e) sujet de Benoist RIVIERE dans Les évènements route
Alors là c'est de la mauvaise foi où je ne m'y connais pas. Que 2015 sera une année PBP Randonneur, tout le monde le sait depuis quatre ans. Les conditions d'inscription qui sont de réaliser dans l'année un Brevet Randonneur Mondial de chaque distance : 200, 300, 400 et 600 sont les mêmes depuis quarante ans. Un Brevet Randonneur n'a pas les mêmes règle que Bordeaux-Paris (autonomie, non fléchage...) Cependant rien n'empêche un candidat à Paris-Brest-Paris d'aller fin mai faire Bordeaux-Paris en plus. Ca ne peut que lui faire du bien et il aura largement le temps de récupérer avant le 16 août. Enfin peut-être un détail qui dérange les organisateurs de Bordeaux-Paris : le coût de l'inscription à Paris-Brest de 115 euros (105 pour les licenciés FFCT) à rapprocher de ce qu'ils demandent, eux. Ne comparons pas une randonnée qui va vivre sa 18 ième édition et rassembler plus de 5000 participants du monde entier, grâce au dévouement de 2000 bénévoles, avec une entreprise commerciale qui peine à trouver son public. -
Christian MAUDUIT " le fou de l'ULTRA"
Alain COLLONGUES a répondu à un(e) sujet de Louis THIRIOT dans Discussions Route
C'est PBP 2011 en 58h50 (sous les couleurs de l'UV Argenteuil) qu'il faut comprendre et non en 2013 qui fut une année sans PBP. Dans son palmarès c'est du très ordinaire. Il ne devrait même pas le mentionner. -
Oui bien sûr, j'ai compté 48/1000 ième... Toutes mes excuses.
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A 50 km/h ça fait environ 70 centimètres : une bonne roue quand même.
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Longue distance à allure basse
Alain COLLONGUES a répondu à un(e) sujet de Eric CHEFDEVILLE dans L'entrainement et la santé
Oui Bernard tu as tout à fait raison de le rappeler : cette année comme tous les ans, 67 équipes, chacune composée de trois à cinq cyclos, ont convergé vers Saumane de Vaucluse, lieu de la Concentration de Pâques. Toutes ont roulé pendant 24 heures et couvert au moins 360 kilomètres. Les plus rapides en ont fait plus du double, soit 748 km. Leur moyenne roulante aura été de l'ordre de 34 km/h, celle des plus lents de l'ordre de 18 km/h. Qu'importe, tous ont eu du plaisir à descendre en Provence, à vivre une belle aventure et lancer ainsi la nouvelle saison cyclo. La Flèche Vélocio est une magnifique idée qui existe depuis 1947. Peu la connaissent et c'est bien dommage, car c'est un grand moment de sport et d'amitié qu'organise ainsi l'Audax Club Parisien. -
Compatibilité SRAM - Campagnolo
Alain COLLONGUES a répondu à un(e) sujet de Arnaud HOMMELIER dans Le matos
Pas d'accord avec cette conclusion : J'utilise un groupe SRAM Red (dérailleur AV, dérailleur AR, leviers et chaîne SRAM en 10 vitesses) avec deux paires de roues indifféremment et sans aucun problème, ni aucun réglage pour passer de l'une à l'autre : paire de Durace C24 avec une cassette 10 vitesses Durace (bien sûr sur un corps Shimano) paire de Mavic RSys avec une cassette 10 vitesses Campa Centaur ou Tiso (bien sûr sur un corps Campa) -
Eclairage à piles pour sortie de nuit
Alain COLLONGUES a répondu à un(e) sujet de Julien BERTHOD dans Le matos
L'adresse est : http://letincelle.net/2010/04/29/lumens-candelas-lux/ -
Eclairage à piles pour sortie de nuit
Alain COLLONGUES a répondu à un(e) sujet de Julien BERTHOD dans Le matos
Pour la comparaison entre lumen et candela, c'est un peu difficile à expliquer simplement, mais il y a une bonne vulgarisation ici: http://letincelle.net/2010/04/29/lumens-candelas-lux/ Concernant la Cateye, je ne connais pas ce modèle, mais la Cateye 540 qui est leur haut de gamme en éclairage vélo avant. Il est donné pour 4000 candella, donc 4 fois la Cateye 340. D'expérience c'est un peu en dessous de la Led Lenser P7, mais c'est très correct. A mon avis la Cateye 340 est trop juste, d'autant qu'il n'y a que 2 piles AAA, alors que la 540 en a 4. Ceci dit il s'agit de rouler en groupe. De plus si c'est en mai ou juin les nuits sont plus courtes. Enfin regarde s'il y aura ou non de la pleine lune. Pour juste une nuit comme ce que tu envisages, avec la Cateye 540 ou la Led Lenser P7 je ne prendrai même pas de piles de rechange. Ca va passer tout seul. Toutefois ce que je ferai c'est d'emporter dans la poche, au cas où, une petite frontale. Utile si tu crèves en rase campagne et que personne ne t'attend, par exemple, ou si par malheur ta lampe principale tombait en panne. C'est très improbable mais on ne sait jamais. -
Eclairage à piles pour sortie de nuit
Alain COLLONGUES a répondu à un(e) sujet de Julien BERTHOD dans Le matos
Ca dépend effectivement de ce que l'on envisage : quelques heures ou quelques nuits, seul ou en peloton, avec assistance ou en autonomie, c'est très différent. Mais trimballer des accus de rechange, merci. Plus simple de racheter des piles standard (4 piles AAA) et de jeter les usées. -
Eclairage à piles pour sortie de nuit
Alain COLLONGUES a répondu à un(e) sujet de Julien BERTHOD dans Le matos
Je connais assez bien la question et j'ai testé plusieurs modèles. D'abord contrairement à ce qui est dit je te déconseille la frontale à cause du surpoids (déjà le casque...). Utile en appoint mais pas plus. Les batteries rechargeables, je te déconseille aussi pour une nuit complète. Elles ont moins d'autonomie et en rase campagne tu auras du mal à les recharger. Pour moi le top en lampe fixée sur le vélo c'est Led Lenzer, plus précisément le modèle P7.2 à 65 euros. Y ajouter le support à 15 euros. Excellente autonomie (une nuit entière sans problème, en mode "low" qui est bien suffisant). Peut éclairer jusqu'à 260 mètres et envoyer 320 lumens (utile en descente, par exemple). C'est ce que j'ai utilisé à Paris-Brest, Flèche Vélocio, etc... et jamais aucun problème. Je n'ai aucun intérêt dans la maison mais, à mon avis, produit de super-qualité. Voir leur site. -
Il y a une autre explication possible au geste de Kittel et je m'étonne que personne ne l'ait proposée. L'ouvrier auquel son patron donne comme outil de travail une lime qui ne mord plus, une brosse qui perd ses poils ou une scie à métaux dont les dents sont mortes, que fait-il ? Il est fort probable qu'après l'avoir utilisée et constaté qu'il ne pouvait rien faire de bien avec, il la jette de colère. Et je dirai qu'il n'a pas tort. Et si c'était aussi le cas et que le vélo de Kittel soit tout simplement une bécane mal foutue ? Les cadres trop redressés, les fourches trop droites, les arrière trop courts, ça existe et ça perturbe sérieusement la tenue de route. D'ailleurs les coureurs d'aujourd'hui n'ayant pas de raison d'être plus maladroits que ceux d'hier, comment se fait-il qu'il y ait tant de chutes (même en montant, comme hier Alexis Vuillermoz...) ? Jeter l'opprobre sur Kittel sans plus d'information me semble bien injuste. Il y a peut-être une autre explication et lui seul pourra la donner.
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Explosion de chambre a air.
Alain COLLONGUES a répondu à un(e) sujet de Nicolas VIVIER dans L'entrainement et la santé
Excuse-moi de te contredire mais dans la loi des gaz parfaits la température est en degrés Kelvin et non en degrés Celsius. Pour t=0 °C, on a T=273,15 K et on passe des Celsius aux Kelvin en ajoutant 273,15. Le rapport d'augmentation de la température quand on passe de 25°C à 40°C est de 313,15/298,15 (et non 40/25), soit 1,05, c'est à dire que la pression augmente de 5%. La pression initiale de 110 PSI est donc portée à 110,5 PSI et non à 176 PSI. La bonne question est de savoir à quelle température est portée la chambre à air, mais même en montant à 100°C on obtient une augmentation de pression de 25%, soit 137 PSI ce qui est encore largement acceptable. A cette température le caoutchouc est suffisamment destructuré pour que ça suffise à expliquer l'explosion sans recourir à la thermodynamique des gaz. -
Robert va-t-il battre son record de l'heure ?
Alain COLLONGUES a répondu à un(e) sujet de Louis THIRIOT dans Discussions Route
Médecins exceptionnels ? Oui et non. Lors de son premier record à un peu moins de 25 km le cardiologue de renom qui le suivait l'a volontairement bridé à 220-100-10, soit 110, appliquant aveuglément la formule 220-âge en enlevant encore 10 puls par sécurité. Or cette formule est très approximative et l'appliquer ainsi n'est pas révélateur d'un médecin exceptionnel. D'ailleurs il était assez visible que Robert Marchand aurait pu aller plus vite. En revanche lors du second record, il a enfin été tenu compte de son état physique réel et on l'a laissé monter plus haut dans les puls. Je ne sais pas à combien, mais quand les médecins disent qu'il a un coeur de quinquagénaire, il est possible qu'ils appliquent simplement la formule à l'envers, avec une marge de sécurité de 10, donc ça pourrait être 220-50-10 = 160 ? Si quelqu'un a l'info exacte ce serait intéressant de savoir à combien il a été bridé avec une bien meilleure analyse des risques que la première fois. A noter qu'il semble que cette fois-ci (sauf avec un entraînement spécifique et sans doute dangereux pour sa santé) il n'aurait pas pu aller beaucoup plus vite. -
Marie-Noëlle a tout à fait raison. Nous avons la chance d’avoir un excellent président qui est aussi un pratiquant de toutes les formes de cyclotourisme, de la plus sportive à la plus contemplative. Y a-t-il d’ailleurs beaucoup d’autres fédérations nationales aussi importantes, dont le président soit aussi un pratiquant actif ? Pas sûr. Le danger viendra de ceux qui après lui seraient tentés d’édicter des règles de pratique et par là de créer des exclusions. Contrairement à ce qui est dit par ailleurs, il n’y a pas de sous-divisions au sein de la FFCT en charge du cyclo-camping, des cyclo-randonneurs, du 650… Il y a juste des pratiques diverses et une grande liberté laissée à chacun. Cette diversité est d’ailleurs inhérente à l’être humain qui passe souvent au cours de sa vie d’une pratique très sportive dans ses jeunes années, à une plus axée sur l’endurance à la cinquantaine, pour finir en contemplatif quand l’âge l’y contraint.
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Volume horaire?
Alain COLLONGUES a répondu à un(e) sujet de Gerard DRULA dans L'entrainement et la santé
Bon, il a suffi de parler de Paris-Brest pour que s’ouvrent de vieilles blessures. 2003 fut une édition ambiguë, c’est certain. J’en avais à cette époque (10 ans déjà) longuement discuté avec Didier Miranda sur un forum de l’ultra-distance dont je ne me souviens plus du nom. Mon point de vue (je ne parle pas au nom des organisateurs, mais juste en mon nom de participant un peu expérimenté sur le sujet) était que PBP Randonneur n’était pas une course, mais qu’il en prenait trop nettement le chemin. Il est tout à fait normal que, même sur un brevet randonneur, certains aillent beaucoup plus vite que d’autres et y trouvent un grand plaisir. Ceci ne doit pas exclure un minimum de correction et de savoir-vivre et j’ai cru comprendre que les limites avaient été franchies cette année-là. Il suffit de demander, par exemple, aux habitants de Villaines-la-Juhel ce qu’ils ont pensé du torrent d’urine qui a traversé leur village. Le fait que l’ACP, pour la première fois en 15 PBP, ait « fait la gueule » aux premiers arrivants et leur ait même infligé une pénalité, traduisait ce mécontentement vis-à-vis de l’esprit de PBP Randonneur. C’était un coup d’arrêt à une dérive qui aurait fait passer PBP dans le cyclo-sport dès l’édition suivante et dont l’ACP et une grande majorité de participants ne voulaient pas. Ce n’est tout de même pas la faute de l’ACP si la course a disparu, faute de participants en 1961, et que seuls les Randonneurs et les Audax ont perpétué la tradition. Depuis cet épisode 2003, PBP a connu deux éditions (2007 et 2011) qui se sont déroulées dans un climat apaisé, où comme le dit justement Marie-Noëlle Froment le mélange des niveaux s’est plutôt bien passé. Concernant De Munck il y eut un épisode malheureux en 1979 dont Bernard Piguet se souvient sûrement. Robert Lepertel s’en est expliqué dans la plaquette. Herman voulait dès l’arrivée de PBP, et sous réserve qu’il rentre en moins de 43 heures, repartir aussitôt pour boucler 400 km supplémentaires en direction de Fresnay-sur-Sarthe pour tenter le record des 1000 miles. Pour cela il demanda qu’on lui établisse une seconde carte de route ce que l’ACP accepta. C’est ce qui amena le début du conflit. Les contrôleurs de PBP disciplinés mais non informés refusèrent de pointer sa deuxième carte. Il la confia alors à son assistance qui suivait correctement l’itinéraire voitures, mais le contrôleur de Fougères refusa cette solution et en plus releva son absence d’éclairage arrière. Très énervé Herman refusa de réparer et fut mis hors épreuve. Il continua néanmoins, rallia l’arrivée, repartit pour concrétiser sa tentative sur les 1000 miles et promit qu’on le reverrait 4 ans plus tard. Ce fut en effet le cas puisqu’en 1983 il finit le plus régulièrement du monde avec Bernard.