Aller au contenu

300km


Messages recommandés

Dans la suite de mes sorties de 200 km, je suis passé à l'étape suivante en rajoutant "un hecto".

Pour ceux qui connaissent la région : Amiens, vallée de la Bresle, boucle en Pays de Bray par Neufchâtel, Saint Saens et différentes passages en forêt, Dieppe, Eu, Le Hourdel, St Valery, et retour Amiens par la vallée de la Somme. Au total, 300kms et 2000m de d+.

Je pars à la fraîche à 7h15 (10°) avec manchettes, ce qui vaut un beau lever de soleil en cours de route (j'aurai le soleil et des températures idéales de 20-24° toute la journée). Avant Conty, la vue plongeante sur le val de Selle embrumé dans la lumière claire du matin vaut le coup d'oeil. La route se poursuit normalement et agréablement jusqu'à Nesle, sans forcer, avec petit vent défavorable. Les sensations sont vraiment bonnes.

Arrivé à Nesle, je sors de mon itinéraire habituel vers le Treport pour faire la boucle prévue dans le Pays de Bray.C'est touristique et agréable à l'oeil : vallons verdoyants, forêts, belles maisons typiquement normandes, quelques jardins luxuriants, fromages et pommeraies donnent l'envie de se faire un petit we là-bas. Les traversées de forêts sont agréablement fraîches.

Neufchâtel est un joli bourg très typique, assez bourgeois apparemment. Par contre dans ce pays, le plat est une chose rare et on n'arrête pas de monter et de descendre. Ces efforts, même menés à l'économie, sont quand même usants pour les jambes. Ils entament sérieusement la moyenne, d'une manière que j'aurai du mal à rattraper, sauf vent favorable dans le val de Somme. Ca s'annonce donc plus long que prévu (j'avais tablé sur une moyenne de 26, soit 11h30 roulant).

Jusqu'à Dieppe qui est à mi-parcours, tout s’enchaîne correctement, j'ai encore du jus, la fatigue est très gérable. La seule contrariété, c'est cette auberge où je me suis arrêté pour ravitailler entre Neufchâtel et Saint Saens. La patronne aimable me dit qu'elle n'a pas de bouteilles en plastique, mais en verre, consignées. Pas de pb, je prend 1l+0,5l qu'elle ouvre sous mes yeux, me donne et m'annonce le prix : 7,40€ !! Le piège est refermé car les bouteilles sont ouvertes, je n'ai plus qu'à payer. Ça me fera les bidons les plus chers de ma vie de cycliste.

Arrivé à Dieppe, je suis l'itinéraire préparé et prend la rocade D485 pour rejoindre la route d'Eu. Un très mauvais choix de parcours. Il s'agit d'une rampe de 2 km, dont la moitié à 6% dans les échappements des voitures et camions qui passent en continu, avec vent de 15 km/h dans le nez, affreux. La D925 entre Dieppe et Eu est à peu près du même tonneau, un faut plat montant pris aussi vent dans le nez, il me faudra 1h15 pour faire les 29 km entre les 2, collé au bitume à 22 de moyenne. Le moral en prend un coup car arrivé à Eu, il reste pas moins de 110 km à faire. A ce stade du parcours, les jambes sont déjà bien usées par le dénivelé du pays de Bray et la liaison Dieppe-Eu. La fin s'annonce difficile. Le fait de se retrouver sur le parcours de 200 km que je connais bien m'encourage un peu quand même.

La liaison Eu - Le Hourdel se passe bien. Après qqs hésitations, je m'impose quand même le passage par Ault et son raidard. J'aime bien arriver à Ault avec la vue sur la mer, les mouettes, l'air marin, le petit marché et l'ambiance de ville côtière. J'arrive à prendre ce méchant raidard sur le 34x24 sans trop de pb, avec un crétin qui trouve le moyen de me klaxonner dans la montée car je godille entre les rustines de bitume. Je suis remboursé de mon effort car le retour vers la D940 est orienté plus à l'Est et se fait sous le vent, alors que depuis Eu, le vent est plutôt défavorable. Surtout pour rejoindre Cayeux où je le prend de face sur la D102. Nouveau ravitaillement dans un bar, 45 cts la bouteille d'1.5l, c'est mieux ... Le temps de remplir mes bidons (2 à l'eau claire, le 3ème en boisson énergétique) et de bien manger (1 gel, 1 barre protéinée, 1 Babybel), et je repars. Les batteries se rechargent, l'effet sur la route est immédiatement perceptible. Je carbure principalement à l'eau claire à partir de là car la lassitude du sucré est largement présente. Toujours le même plaisir sur la route des Sables qui mène à la pointe sauvage du Hourdel.

Arrivé à Abbeville, ça commence à sentir l'écurie, mais avec 240kms au compteur, les jambes sont usées. Le vent s'est éteint. C'est pas de bol, car vent dans le dos, ce serait moins d'effort et plus d'inertie ce qui arrangerait confortablement la moyenne et surtout diminuerait le temps restant ! Mais là, aucune aide et je ne peux compter que sur mes jambes pour avancer à un petit 26/27 de moyenne, malgré un terrain avec peu de dénivelé. Je suis en mode résistance. Résistance à l'effort, résistance aux petites douleurs supportables mais multiples : cou, fesses, mains et pied gauche au niveau des appuis, genoux. Roue libre dés que possible et effort à la pédale fourni au minimum. La progression se fait au mental car le corps ne demande qu'à s'arrêter. Plus on approche de la fin, plus c'est difficile. Je retrouve la même difficulté à terminer que lors de mon premier 200 km. Je m'interdis de céder à l'envie du petit plateau, car c'est un peu le piège si près de l'arrivée. Le peu de confort que ça amène ne compense pas le temps supplémentaire passé sur le vélo. Dernier effort sur les 5 km qui me restent pour rentrer au logis, je visualise à l'avance puis élimine les uns après les autres tous les passages montants : sortie du dernier bourg, passage devant le bois et entrée dans le village. La maison est en vue, j'ai faim d'une grosse pizza bien garnie ...

Au final : 301,3 km en 11h53 roulant, 2016 m de d+, effort nourri par 2700Kcal et 520g de glucides (gels, barres énergétiques et protéinées, pain d'épice, babybel), 4.5l de boisson dont une bonne moitié en boisson de l'effort, dépense énergétique de 6977Kcal. Pas de fringales, ni de crampes. 1h pour les arrêts pipi, ravito, contrôle de glycémie et problème technique (rayon pété sur la roue arrière arrivé à Dieppe, pas identifié tout de suite, me vaut plusieurs petits arrêts pour savoir d'où venait ce bruit suspect et irrégulier ...)

Je ne peux pas dire que j'aurais fait sans pb 50 km de + comme après ma dernière sortie de 200 km il y a 5 jours. Mais dans les longues distances comme ça, les 50 prochains km se seraient faits comme les 50 précédents, dans l'état physique stationnaire dans lequel j'étais. C'est donc tout simplement une histoire de programmation mentale au départ me semble-t-il.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Salut Guillaume, possible que je m'en tienne là pour cette année aussi. Il faut du temps pour des sorties comme ça car ça commence la veille en préparation d'itinéraire et des affaires à emporter, ça occupe la journée entière de la sortie, et le lendemain, je ne suis guère vaillant ... et puis les jours raccourcissent mine de rien.

Bon courage pour ton apprentissage de la survie en milieu hostile (l'eau ...) bah, je plaisante, si tu n'as pas trop d'appréhension, tu apprendras vite. A+.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Au passage, merci pour tes multiples conseils qui se sont avérés pertinents et précieux. Le fruit d'une expérience vécue avec passion ...

Sinon, l'année prochaine, oui, je ferai un 600km, ou les 24h du Mans, soit en solo, soit avec  Guillaume (Leroyer) si le projet peut se monter.

Mais d'ici qqs jours, l'envie sera revenue de refaire un long trip ... J'ai déjà testé plein de boucles de 25 km autour de chez moi ...

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Et dans quelques années, Paris-Brest-Paris (1200) ou Londres-Edimbourg-Londres (1400) que j'ai fait cet été.  Un must pour les amateurs de raid : excellent accueil par les bénévoles, repas chauds et dortoirs (matelas gonflés, couvertures et boules quiès) disponibles 24 h sur 24 dans tous les contrôles, facilement, peu de files et pas de temps perdu aux caisses car tout est compris dans l'inscription.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites





×
×
  • Créer...