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Récit et photos d'une Marmotte mémorable ...


Christophe MASSIE

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Salut à tous,

Avec quelques copains, dont certains du forum, on a fait le circuit de la Marmotte avant la Marmotte officielle. C’était le 2 juillet dernier.

Parmi ceux qui ont participé à cette aventure, il y avait quelques personnalités du forum : Gérard Rollando, qui m'a beaucoup aidé pour ma préparation, Guillaume Leroyer qui s'est joint à nous au dernier moment, et Luccio Alagia, avec qui nous avons formé ce projet l'année dernière. On est restés en contact, mais j'en profite pour les saluer très amicalement.

Ça a été une épreuve assez difficile pour tout le monde, sauf Guillaume peut-être, qui n’a pas eu l’air de beaucoup souffrir. En ce qui me concerne, certains y verront une galère mémorable car évidemment, j’ai bu la coupe jusqu’à la lie en dépit de sérieuses défaillances. Moi je m’en souviendrai comme d’une aventure extraordinaire, dans tous les sens du terme. Aventure dans le dépaysement lié aux alpages et aux ambiances de haute montagne, dans ma première rencontre avec le Galibier dont la personnalité est saisissante, dans la relation collective, mais aussi dans l’exploration de mes limites.

Je vous en livre en récit marathon, à hauteur de ce que ça a représenté pour moi. Pour ceux qui aiment lire, plus que pour ceux qui aiment les exploits sportifs. Car autant vous le dire tout de suite, vous n’aurez aucun décompte de qui j’ai doublé ou m’a doublé, aucune données précises sur mes temps, mes vitesses, mes « perfs », cet aspect étant passé à un plan totalement secondaire, voir insignifiant.

Une telle expérience permet de s’enrichir de pas mal d’informations et de leçons à tirer pour pouvoir la retenter dans une véritable démarche cyclosportive. Il s’agissait pourtant de mon intention au départ. Mais sur de telles distances, avec de telles difficultés, il faut être extrêmement rigoureux dans la gestion de son effort, de son alimentation et de son hydratation, et de ce point de vue, j’ai commis pas mal d’erreurs.

Pourtant autant, ne vous méprenez pas, j’avais fait une préparation plus que sérieuse et objectivement, ce n’était pas au dessus de mes moyens. Seulement voilà, les circonstances et un manque d’adaptation de ma part en ont décidé autrement.

Je vous laisse donc avec mes joies et mes souffrances, dans un récit qui commencera par la fin de l’aventure …

Bonne lecture !

http://sensascension.blogspot.fr/

 

Christophe

 

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Bravo pour cette sortie, ton récit est poignant et émouvant. 

Il me semble qu'à la fin tu tires les bonnes conclusions sur les difficultés rencontrées, les pb d'alimentation et d'hydratation, de trop de décontraction dans la montée du télégraphe. 

Je rajouterais qu'il faut se méfier de la partie du Galibier qui va de Valloire à plan Lâchat, il n'y parait pas mais c'est très usant. Si on veut bien passer la suite faut rester prudent sur cette partie on a toujours tendance à être trop optimiste à cet endroit en négligeant la pente et en se disant que le Galibier c'est pas si dur. 

Bravo encore pour ton abnégation, et pour ton récit qui est agréable à lire 

A plus

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Le parcours du BRA en 2j est assez ressemblant à celui de la Marmotte finalement. Il y a la descente par le col du Mollard (on avait envisagé cette variante, mais elle nous rajoutait trop de dénivelé ...), la petite montée vers Auris au retour, et l'AR entre Vizille et Bourg d'Oisans. Mais pas l'Alpe. Ça va te faire un magnifique we !

Tu salueras bien le Galibier de ma part donc, et dis-lui que la prochaine fois, je ne lui ferai tâter que la gomme de mes pneus ...

Bonne cyclo, j'espère que tu nous raconteras ça ! A+.

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Bonjour Christophe,

Je me demande comment tu as préparé cette Marmotte, depuis combien de temps tu fais du vélo. Je suis dans un monde où je n'ai jamais dépassé les 8 heures de vélo et que je ne connais absolument pas les contraintes du diabète... Il me semble quand même que tu as mangé de tout et de n'importe quoi, n'importe quand dans cette aventure. Je n'aurais pas pris le risque de garder mes chaussures pour marcher, car d'une part tu aurais pu les flinguer et te faire une tendinite, et d'autre part accentuer tes crampes... Tu as du te mettre la pression pour faire le parcours avec tes potes, et je pense que c'était aussi une erreur...

Je ne pense pas que j'aurais eu ton courage, quand j'ai commencé à lire ton récit je me dis que faire la Marmotte "officielle" c'est vraiment facile. Au départ facile de rouler à 50 km/h et dans la vallée de Maurienne, seul, tu dois piocher aussi. Je me demandais si c'était possible de faire un meilleur temps en randonnée qu'en cyclo, mais je me rends bien compte, bien que j'ai l'habitude de grimper à mon rythme assez isolé, que les pelotons ça aide beaucoup.

Je fais le constat aussi que l'on profite autant du paysage à une vitesse correcte qu'à une vitesse relativement basse, car à une vitesse basse on se pose plein de questions. Même si on regarde les paysages brièvement, on mémorise très bien cela.

En tous les cas la Marmotte chronométrée ne me donne plus envie, et j'ai bien envie de la faire comme toi avec des potes en gérant mon effort. D'autant que cette Marmotte m'a privé de découvrir d'autres paysages sereinement les jours précédents... Sauf la dernière fois, où j'ai pris conscience que je n'avais plus rien à me prouver et que les chronos commençaient à me faire ch...

En tous les cas bravo pour ton courage, tu as du te poser mille fois les questions de continuer ou pas.

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Bonjour Karl, merci pour ton retour.

Je fais du vélo depuis 2 ans, et ma préparation a consisté principalement en un travail de force et plusieurs sorties de 150 à 170kms effectuées sans pb, dont 3 en cumulant près de 4000m de d+ en répétitions de bosses. Expérience faite, ça ne vaut pas une adaptation de l'organisme en grimpant qqs cols au préalable.

Concernant mon alimentation, effectivement, mon sac pouvait ressembler de loin à une épicerie de quartier ... Cependant, tout avait été soigneusement préparé. Je trimbalais avec moi des fractions parfaitement dosées en Kcal et apports glucidiques et je devais prendre 2 portions par heure. J'ai simplement mis de la variété pour avoir le choix en fonction de mes besoins et envies. Le pb, c'est que j'ai finalement très peu mangé jusqu'à Valloire, je m'en suis aperçu lorsque j'ai vu tout ce qui me restait au moment du bilan avant de reprendre la montée vers Plan Lachat. Au passage, je ne suis pas un adepte des gels, mais j'avais constaté à entrainement leur efficacité pour soutenir l'effort après plusieurs heures. Je les avais donc prévus en cas de difficulté dans l'Alpe.

Finalement, cette Marmotte, il y a 2 façons de la faire. Le couteau entre les dents en soignant son chrono, et une manière plus libre, plus aventurière. Je pense que les 2 amènent leur lot de satisfaction. Une Marmotte officielle, avec dossard et chrono, ne me déplairait pas maintenant que j'ai eu cette 1ère expérience, avec certainement une conduite de l'épreuve et un ressenti qui satisfera plus le cycliste que l'aventurier. Mais je vois que pour ceux qui comme toi l'ont déjà pratiqué cette manière, l'envie est plus de la faire sur un mode plus cool et plus personnel.

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Re salut Christophe,

J'aurais du t'interroger à savoir comment tu as mangé la veille et l'avant veille aussi... Oui effectivement il fallait manger beaucoup plus avant Valloire, tous tes soucis viennent de là... En plus du stresse de rattraper les copains après être allé chercher tes lunettes.

Plus cool non, même à l'entrainement j'aime bien aller le plus vite possible. Si j'ai fait des cyclosportives c'est parce que c'était le moyen de grimper des cols sinon je n'aurais jamais trouvé l'occasion de le faire en cyclotouriste... Bon étant grimpeur je voulais me jauger aux autres aussi et savoir ce que je valais dans les cols.

Quand j'avais 15 ans, en vacances à la Toussuire mon beau père me défiait de grimper le Galibier à partir de St Jean. Puis le jour où j'ai voulu relever le défi il n'a pas voulu. Il m'a consolé avec le Glandon et j'ai mis 27 ans pour relever ce défi. Le hasard a voulu que je m'étais inscrit à la Marmotte en décembre 2007 et que j'ai enterré mon beau père 2 jours avant la Marmotte. La veille de son décès j'ai pu lui dire que j'allais le faire, au sommet du Galibier j'étais avec lui...

Ce Galibier est riche en histoires et aventures personnelles !

Je crois que tu as une revanche à prendre ! :)

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Bonjour Christophe,

Tout lu !

Un régal sportif et littéraire. Vraiment !

J'ai autant d'admiration pour celui qui fait la Marmotte en cyclo que pour toi. Ce sont des cyclismes différents, mais ça reste du cyclisme. De ton côté, il y a quand même un côté "aventure sans garantie de succès" et "dépassement de soi" qui appellent de suite l'empathie et la compassion, au sens étymologique pour ce dernier terme. Un grand bravo à toi pour tes ressources mentales, même si ton récit montre combien les atermoiements de la volonté obéissent à des ressorts qu'on ne maîtrise pas (la petite voix au pied du Galibier, les copains au pied de l'AH, ...).

Je me permets quelques remarques, qui ne sont en rien des critiques. Juste des éléments d'analyses que je n'ai pas lus dans ta nouvelle et qui peuvent enrichir -peut-être- ton analyse.

- La chaleur a joué un rôle primordial. Si comme j'ai cru le comprendre, tu as vécu la première journée très chaude. Il semblerait qu'il faille 10 jours d'accoutumance à la chaleur avant que l'organisme ne puisse produire un effort important avec la même efficacité qu'aux températures printanières. Ce n'est pas pour rien que toute la compagnie a été décimée par le Télégraphe.

- Vous avez roulé bien trop vite sur les portions de plat !!

- Mais qu'est-ce qui t'a pris de faire le Glandon à vitesse supérieure !?!? Tu y as grillé des cartouches définitives et tu t'y es grillé pour tout le reste du parcours !! Il faut imaginer que ton corps a plusieurs réservoirs pour les différentes intensités d'effort, et que ces réservoirs, comme des poupées russes, sont de plus en plus petits selon l'intensité de l'effort (endurance basse, endurance haute, seuil, Pma). Je pense que dans le Glandon tu as vidé en un seul col ceux de l'endurance haute et du seuil.

- La gestion de l'eau a été vraiment anarchique au début. Regarde comment tu t'en es préoccupé sur la fin pour établir la comparaison... Mais il est clair que ton hypo t'as fait perdre toute ta lucidité.

- Il t'a manqué 3 jours dans les Alpes à J-15. Mais cela introduit une autre logistique au projet. Tu remarques toi-même combien des ascensions fractionnées n'ont pas été adaptées. Malheureusement, pour s'entraîner à la montagne, rien de remplace la montagne elle-même.

Entre tes propres analyses et les réponses de ce post, qui t'apportent des éclairages extérieurs, je crois que tu peux faire un bilan serein en vue du prochain défi !

Cordialement, FB.

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Salut Guillaume, content de t'entendre ! Je suis heureux que ce récit t'ait plu, une aventure qui te concerne un peu tout de même ... Pour l'Alpe, comme je l'ai écrit, tu l'aurais grimpé sans pb et avec un plaisir partagé avec Mika et Luccio, c'est certain.

Il y a d'autres très beaux parcours dans le coin, et on est encore jeunes ! On aura sûrement l'occasion de s'inventer d'autres aventures lorsque tu en auras décousu avec ton défi de longue distance ...

A bientôt sur le forum !

PS : pour l'écriture, c'est un moment agréable pour moi, mais surtout nécessaire pour me "décharger" de l'aventure lorsqu'elle est ainsi vécue à fond. Ça me permet aussi de garder la mémoire de tout un tas de détails que j'accumule lorsque je suis dans le feu de l'action, et qui tomberaient dans l'oubli si je faisais pas cet exercice !

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Bonjour,  

Un récit extrêmement émouvant et très bien écrit. 

J'ai moi aussi été surpris par le fait que tu marches avec les chaussures de vélo. Par contre, quand on est cuit, il n'y a rien d'infamant à mettre pied à terre. Cela m'a rappelé une de mes premières sorties en Lozère quand je me suis remis au vélo: Il y avait du dénivelé et moi aussi, j'avais pas mal marché !

En revanche, je crois que la règle en montagne comme ailleurs sur un vélo, c'est de rouler à son rythme quand on a aucune envie de se prendre pour un coureur. Il n'y a rien de pire en effet que de vouloir suivre un gars qui roule même un demi kilomètre par heure plus vite que soi dans l'ascension d'un col. Je crois aussi qu'il est possible même en habitant en plaine de connaitre sa vitesse ascensionnel moyenne et de s'y conformer au mieux dans les ascensions (pour moi c'est 800-900 m/h).

Evidemment, l’alimentation doit suivre la règle de Veloccio mais çà tu le sais déjà !

Ce qui m'a le plus marqué dans ton récit, c'est le fait que tu sois diabétique car je suppose que cela ajoute de la difficulté dans la gestion de l'effort.

Pour ma part, mon défi de l'année sera la fameuse boucle des 3 cols (Cayolle-Allos-Champs au départ de Guillaumes) qui fait dans les 120 bornes et 3500 m de d+.

Pour un cyclo haut normand ce sera déjà une belle aventure et j'aurai une pensée pour ton courage en traînant ma carcasse dans ces paysages féeriques.

Encore bravo pour cet exploit car je ne vois pas d'autres mots pour qualifier ce que tu as accompli.

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Bonjour Benjamin,

Tout d'abord, merci pour ton message.

Une petite info : Mika et Luccio connaissent par coeur les 3 cols que tu cites, ils les ont grimpés plusieurs fois, notamment pendant leurs entraînements puisqu'ils sont de cette région (d'où le "joke" dans mon récit sur leur rythme "à la niçoise" ...). J'avais fait l'année dernière un enchaînement de cols avec Luccio : Allos, Turini et Braus, plutôt dans les 2400m de d+. Les paysages sont assez marqués, c'est beaucoup plus sec et la chaleur peut être terrible. Mais c'est aussi moins fréquenté et plus sauvage. J'espère que tu y passeras un bon moment.

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P....n ! que c'est long, que c'est dur..... que c'est beau!

Je ne connais le Galibier, l'Alpe d'huez et le reste que sur le papier, mais grace à toi je peux dire que je les ai grimpés.

Bravo pour ton défi et ton récit, j'ai eu l'impression d'être sur ton porte bagage, même si tu n'avais pas besoin des kilogs d'un passager clandestin.

Ce que tu racontes m'a tellement rappelé des impressions personelles: les crampes qui te prennent d'un coup et que tu tentes  de repousser, les calculs de distance , de chronos et de vitesse pour tenter de se rassurer. le regard vers le sommet avec le doute: non je me suis trompé, ils ne peuvent pas encore m'obliger à monter.....

Bravo  d'avoir démontré que même si l'on met parfois pied à terre on n'est pas pour autant "une tafiole" comme disent certains.

sur ce point tu as prouvé, mêm si tu n'as que 10 doigts et 10 orteils,  que tu avais de quoi compter le 21ème lacet 😉

Bonne route et régale nous d'autres récits

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Salut Eric, j'ai regardé et lu tes articles avec bcp de plaisir, il y a énormément de photos ce qui rend le blog très intéressant lorsque l'on connait les endroits, de mémoire fraîche pour moi ... J'ai compati pour le petit raidard avant le Rivier d'Allemont, 12% dans les pattes quand on est cuit, on le sent passer ... Je l'ai fait aussi pour aller récupérer mes lunettes, ce qui n'était pas au pgm dans mon sens de parcours. Mais bon, quand on est frais, évidemment, on ne le voit pas pareil !

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