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Djamolidine Abdoudjaparov


Fabiano GIUNTINI

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Il était interviewé hier sur RMC, et parle remarquablement français.

 

Il vit en Italie et aimerait monter une équipe mais jusqu'à présent ça n'a pas pu se faire.

 

Je ne résiste pas à copier ici l'excellente chronique humoristique à son sujet sur le site cyclimse.com

 

Cyclimse se doit aujourd’hui, et avant toute chose, de rendre hommage au seul coureur capable de disputer un sprint sans jamais regarder devant lui : Djamolidine Abdoujaparov. Ce « sprinter au grand coeur » (Gérard Holtz), né à Tashkent en 1964, aura su nous fait vibrer. Vibrer de joie, lors de sa domination sans conteste du tour de france. Mais aussi vibrer de terreur, de par son style jamais égalé.

Le style abdou, c’est avant toute chose, inspirer la peur. C’est amener chez le concurrent cette petite appréhension à l’arrivée groupée sur la ligne. Lui faire ressentir l’inquiétude de ne pas pouvoir s’en sortir vivant.

Et pour cause : la trajectoire sinozoïdale d’Abdou pendant le sprint avait de quoi décourager les plus aguerris. Ses brusques changements de direction, lançé à pleine vitesse, trompait toujours l’adversaire. Sa manière bien personnelle de conduire sa machine infernale comme un possédé en faisait un challenger déconcertant. Surtout amplifié par sa négation totale du concept de "couloir", lui préférant le concept plus iconoclaste de hasard de la ligne. Il fallait le voir, le brave Abdou, saisissant son vélo comme un forcené, le balançant de droite à gauche sans se soucier des alentours. Sprintant la tête courbée, fixée sur un point dont lui seul connaissait l’existence.

Ce style peu académique lui valu de nombreuses chutes, la plus mémorable restant l’épisode des Champs-Elysées 1991. Lors du dernier sprint, et alors qu’il porte le maillot vert, un des nombreux écarts dont il est coutumier le projette violemment contre un bidon de Coca-cola géant. Assommé par la brutalité du choc, ses coéquipiers le remettent sur son vélo comme une grosse sacoche et le poussent jusqu’à la ligne d’arrivée, pour conserver le bénéfice de ce fameux maillot vert - faut pas déconner quand même. Certains ont, à cet occasion, invoqué un probable complot fomenté par le grand groupe capitaliste de soda, ourdi à l’encontre du jeune champion natif de l’ouzbékistan post-soviétique. Il semblerait toutefois qu’il n’en soit rien, bien que rien ne vienne confirmer l’inverse, et réciproquement.

Après trois Tours de France comme meilleur sprinter, Djamolidine terminera sa carrière comme il pu, c’est à dire mal. Il réussit en effet l’exploit de se faire contrôler sept fois positif au cours de l’année 1997.

Cyclimse.com regrette toutefois la hardiesse, l’audace, l’inconscience de l’homme qui, à lui seul, fit mentir le slogan Pirelli, en prouvant d’évidence que, sans maîtrise, la puissance est quand même beaucoup... 

 

 

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