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Bravo Mr Valverde


Guy GUEDE

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C'est pas faux "JG" ! Maintenant, il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis et au vu de la démonstration de celui-ci aujourd'hui, sur le Ruta del Sol en mars et lors du Tour de Castille et Leon le week end dernier, l'adage deviendrait obsolète si d'aventure, ils persistaient !😉

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"Quand ses adversaires directs vont-ils comprendre qu'avec lui en course, et en forme, c'est partir battu que d'attendre la dernière bosse???"

 

Surtout sur le Mur de Huy, où à force il sait exactement où porter son effort, au mètre près

Ca me fait un peu penser au film "le viager", avec Michel Serrault

On a l'impression que les autres se disent, "bon cette fois il a 1 an de plus, il va être moins fort physiquement, il ne va pas encore nous refaire la même". Mais à ce rythme là on y est encore en 2020 😛

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je pense tres sérieusement que Valverde est un bosseur énorme, il y a quelques années il a fait une faute il a payé.

Mais quel palmarès, pour sa dernière année peut être en 2017 j'aimerai qu'il fasse un beau tour des Flandres

 

Dimanche il sera irrésistible, sur le Giro je le vois derriere Landa mais devant Nibali, les courses de 3 semaines ne sont pas son truc, encore moins tactiquement, mais quel coureur....

 

 

le fait qu'il soit sur le Tour pour épauler Quintana je ne sais pas si c'est une bonne chose pour le colombien...

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Valverde est un beau vainqueur,il mérite sa victoire,il était le plus fort,rien à dire et son équipe à parfaitement contrôlé la course  ...   mais personnellement,je regrette les "Flêche Wallonne et les "Liege-Bastogne-Liege" à l'époque Merckx/hinault où les meilleurs attaquaient de loin et ne se contentaient pas d'attendre les 2 derniers km pour se livrer bataille ..   il y avait quand même beaucoup plus de spectacle..  Rappelez vous de Bernard Hinault,seul sous la neige..

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Il ne faut pas tout mettre sur le dos de VALVERDE sur le TDF, si QUINTANA n'a pas gagné le TDF, il ne peut s'en prendre également qu'à lui même. Il s'est contenté d'attaquer que lors de l'étape de l'Alpe d'Huez..Si MOVISTAR l'a perdu, le Staff y est certainement autant responsable......

Quand à VALVERDE, quand je dis qu'il à la science du vélo, il en a gagné beaucoup autant avec sa tête que ses jambes....Et il sait tirer à son avantage  les erreurs de ses adversaires..

Décortique les 200 derniers mètres de la Fleche et tu te rendras compte (si tu as le sens de la course) que VALVERDE a su tirer profit de grosses erreurs du Français et de l'Irlandais......DAN MARTIN lui a ouvert une voie royale sur le dernier 100 m....

Et si VALVERDE, à 36 ans,s' il en est là, ce n'est pas le pur hasard.........

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Pour l'allure du peloton, je ne parlais pas de la dernière ascension du mur. Je parlais de celle avant le circuit final.

C'est quand même abérrant que seul Thurau tente une attaque, flanqué d'un gregario de la movistar! Et il met 20 secondes au paquet en accélérant à 400 mètres du sommet. Et Cummings qui est échappé depuis je ne sais combien de bornes ne perds quasiment rien sur le paquet dans Huy! Signe que ça a pas monté vite du tout dans le peloton. 

Les gars comme Wellens, Vanendert, Gallopin, Bakelandts, Gesink, etc, qui jouent battus sur une montée sèche de Huy, pourquoi ils ne tentent rien de rien à cet endroit?

La Flèche, je rappelle quand même que c'est 3000 m de d+ sur 200 bornes. Il y a de quoi faire pour que ça n'arrive pas avec un peloton de 80 coureurs au pied de la dernière ascension du mur.

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Dans son interview d'après course, Valverde a certifié ne courir le Tour qu'en fonction de l'aide qu'il pourra apporter à Quintana dans sa quête de victoire ! En outre, il ne se soucierait pas le moins du monde du classement général et enfin, il trouvait que participer au Tour en "dilletante" (en en gardant sous la pédale) était une préparation idéale dans l'optique des JO de Rio ! 😉

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Vu sur le strava de Gesink (qui fait 15ème, donc pas non plus le plus rapide sur la dernière montée du mur) :

1ere ascension de Huy : 16,4 km/h (4mn33) - 149 bpm

2eme ascension de Huy : 19,1 km/h (3mn55) - 163 bpm

Dernière ascension, arrivée : 21,3 km/h (3mn31) - 180 bpm

La dernière ascension est la plus rapide, alors que juste avant Chérave et la bosse d'avant ont été montées à bloc... 

Il faut savoir que Gesink est monté à 186 bpm au maxi sur cette course. Donc en considérant que 186 c'est sa FCmax, sur la deuxième montée, il était à 87% de sa FCmax. Sur sa courbe on observe un pic à 173 sur la montée, dans les pourcentages les plus raides. Mais tout de suite après sur le faux plat montant sa FC redescend, en 500 mètres il retombe à 150 bpm (80% de sa FC max, autant dire que là il fume la pipe). Pour lui l'allure correspondait à un tempo rapide certes, mais qui lui laissait une sacrée bonne marge pour flinguer. Le mec est grimpeur, et dans la côte la plus dure du parcours, il ne fait pas la course. Logique... 

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De plus Claude, il même le train dans le premier tiers de la montée, ensuite "Purito" attaque et Valverde prend sa roue puis c'est Dan Martin qui contre avec Valverde dans son sillage et Alaphilippe dans l'aspiration de l'Espagnol enfin ce dernier porte son attaque et tout le monde est aux fraises ! Limpide ! Pour en revenir au Tour 2015, les gens ont tendance à oublier toute la première semaine dans le Nord où Valverde à cocooner l'Andin comme ce n’est pas possible ! Sur un long résumé de l'étape des pavés, par exemple, je me suis amusé à ne suivre que le duo et c'était impressionnant, Quintana sur le porte-bagages de Valverde zigzaguant de gauche à droite au rythme des flots incessants du peloton, remontant tantôt par la droite, parfois par la gauche mais toujours agrippé au dossard du Champion d'Espagne, admirablement visible sur les caméras des hélicoptères. C'était assez cocasse et en même temps balaise de voire ce duo ne faire qu'un malgré les difficultés de cette étape ! Alors après avancer que c'est le Murcien qui a fait perdre la course à l'Andin c'est un peu fort de Brégançon. Lors de la troisième semaine le Murcien était cuit de chez calciné et n'était plus en mesure de porter son leader jusqu'au sommet si ce n'est, peut être de placer encore quelques banderilles (ce qu'il fit d'ailleurs) pour une fois de plus aider son "poulain" qui n'a vraiment pris ses responsabilités de numéro un, que lors des deux dernières étapes clés ! Bien trop tard en tous les cas pour ébranler un Froome sûr de son fait à ce moment là ! Quant à sa troisième place sur la boîte, il la doit à son talent, bien évidemment, à son abnégation et aux balbutiements de Nibali et à la lassitude de Contador !😉

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Il faut bien voir que Huy reste très particulier. La montée finale est tellement difficile qu'elle oblige de s'économiser au maximum avant. Si tu attaques avant le final, tu entames tes forces et tu buttes dans le mur. Il faut 1mn d'avance (selon Chainel) au pied pour avoir une chance. Pas facile de prendre 1mn d'avance sur le peloton.

 

Je ne comprends pas trop ton analyse de smontées de Gesink. Déjà tu parles d'un grimpeur qui ne fait pas la course dans la côte la plus dure du parcours. Mais on ne parle pas d'un col de 10km, mais d'une bosse d'une borne. C'est pas pareil, on est ici dans un parcours pour puncheurs, où il faut monter en force.

 

Le problème de la Flèche Walonne, c'est le mur de Huy, il faudrait déplacer l'arrivée et mettre le mur à 15 bornes de la ligne d'arrivée. Là, on aurait une course certainement un peu plus débridée.

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20 avril 1980, le « Blaireau » se joue de l’apocalypse lors de la 66ème « Doyenne »

 

 De tous temps les divers récits qui nourrissent les légendes les plus extraordinaires, les plus sensationnelles voir les plus épiques sont, pour la plupart, issues de l'imagination fertile et à fleur de peau de leurs auteurs respectifs. Elles vagabondent dans les esprits les plus réceptifs et viennent s'enraciner aux confins de l'imaginaire de chacun. Rares sont celles qui ne côtoient pas le virtuel. L'essence même de ces contes pour tous étant le rêve, il serait ardu voir vain de tenter de réaliser ou même de téléporter pareille épopée, quelle qu'elle soit, dans la réalité. Pourtant, il arrive parfois, au gré des époques traversées, des situations rocambolesques ou abracadabrantesques qui  défient toutes logiques d'entendement et de compréhension. Ces faits irrationnels confèrent des environnements susceptibles de les générer avec des hommes hors du commun dont seul le sport, en général,  et le cyclisme en particulier peut réellement y souscrire sans pour cela paraître suspecte aux yeux du commun des mortels.

 

A l'instar des milliers de passionnés de la « Petite Reine » tétanisés, abasourdis, médusés et pantois (tous les superlatifs ne sauraient infléchir cette tendance à l‘extase) par le spectacle auquel ils venaient d’assister en ce dimanche 20 avril 1980, il m’a fallu un temps diablement long pour extérioriser tout le ressenti de pareil ensorcellement du à l’exploit, que dis-je à la prouesse d’anthologie perpétrée par un seul être. J’insiste sur le terme « être » car il ne faut, bien évidemment, pas être grand clerc pour affirmer que « celui » qui a conjuré de la sorte l’apocalypse dans tout ce qu’elle a de plus épouvantable voir de plus eschatologique était tout sauf humain.

 

Mais que diable était-il venu faire dans cette galère ! A l’image d’un « Vieux Gaulois » arcbouté sur sa monture luttant tel un démon acariâtre dans une joute homérique et sans merci face à un Turchino majestueux, blanc, immaculé telle la ouate avant de se muer en linceul mortuaire, exactement sept décennie auparavant lors d‘une « Primavera » « stratosphérique ». Le « Blaireau » émergeant tout juste de l’état d’hibernation dont il s’était affublé les trois à quatre mois précédents cette échéance, fut confronté ce jour-là à un cataclysme identique, inouï et invraisemblable dont tous, coureurs, suiveurs, journalistes et passionnés se souviendraient des lustres après les faits.

 

A l’aube d’un printemps encore frileux, la neige, depuis un moment déjà, errait un soupçon hostile et menaçant au sein d’un ciel gris inquiétant, chargé de rancœur. Celle-ci rôdait et vagabondait insidieusement dans le nord de la « Vieille Europe » en ce mois d’avril polaire. Liège, « La Rebelle » commençait à s’affubler de blanc lorsque le directeur de course de cette 66ème édition de la « Doyenne » rameuta ses troupes afin de lâcher enfin la bride aux cent soixante-quatorze héros de cette effroyable journée. Dès les premiers kilomètres, le peloton subit les foudres de « Chioné » sous la forme de denses averses de neige et de pluie mêlée puis de neige annonciatrice d’un blizzard gourmet et dévastateur. Un froid glacial s’installa peu à peu au sein d’un paysage d'une austérité alarmante et d'une désolation hallucinante. Puis le blizzard, à nouveau, redoubla d'effroi et la température avoisina bientôt l'insupportable. Le mercure enregistra, alors, une descente vertigineuse vers le néant, ce même néant qui transpire parcimonieusement dans le subconscient, fragilisé à l'extrême, de ces « Gladiateurs de l'apocalypse ».

 

Le peloton, ou ce qu’il en reste progresse laborieusement, emberlificoté et emmitouflé tels des Inuits groggy. Peu avant midi, la neige cesse enfin de choir. L'atmosphère se réchauffe insensiblement. La pellicule encore vierge de toutes impuretés  commence doucettement à fondre puis à se muer en d‘anonymes rus. En début d'après-midi, les routes, gorgées de neige en cours de  liquéfaction, redeviennent presque praticables. À 140 bornes de l'arrivée, sur le plateau de Bastogne, balayé par le blizzard, la chaussée empruntée par la « Doyenne » est toujours à la limite du carrossable et les concurrents bâchent par dizaines. Pendant ce temps, la neige continue à s'accumuler sur les sommets de Wanne, Stockeu et Haute-Levée.

 

Les « saute ruisseau » qui composent cette macabre procession, sorte d’enchevêtrement de corps désarticulés sont frigorifiés, les pieds deviennent insensibles, les muscles des jambes sont raidies et durcies par le froid enfin les mains sont crispées et épousent fiévreusement les cocottes de freins comme rarement. La course enregistre un retard abyssal sur l'horaire le moins rapide. À Stavelot, vers 15 ou 16 heures, sous des averses de neige fondue et de pluie capricieuse, moins de trente rescapés de la « Bataille des Ardennes » revue et corrigée , se présentent toujours affublés et empêtrés de leurs accoutrements polaires au pied du monstre représenté par le redoutable et redouté « Mur » de Stockeu.

 

C’est au sein de ce décor et de cette atmosphère d’« Ere Glaciaire » post apocalyptique que le « Menhir d’Yffiniac » déambule tel le « Yéti ». Plus tôt dans la journée, aux abords du plateau de Sprimont dans ce brouillamini de crêtes et de tiges condruziennes, les abandons pleuvent et parmi celles-ci, des éminents flahutes pourtant rompus à ce genre de phénomène météorologique tels le  besogneux grégario, accessoirement incontournable lieutenant de peu ou prou toutes les  « campagnes » du « Cannibale », Joseph De Schoenmaecker, le « Lilliputien », lauréat de la « kermesse de Juillet 1976 », Lucien Van Impe, le puissant rouleur-poursuiteur Norvégien Knut Knudsen ou le tout frais émoulu vainqueur de la « Primavera », le Bresciani Pierino Gavazzi. D’autres, moins avares de leurs efforts bâchent quelques bornes plus avant comme le récent  « Voltigeur du Mur d’Huy », le Novaresi Giuseppe « Beppe » Saronni vainqueur de la Flèche Wallonne, accompagné pour l’occasion par le porteur de la tunique de Champion de Belgique, Gery Verlinden voir le « renégat de l’Alpe d’Huez » Michel Pollentier et bien d‘autres encore.

 

 

Les contreforts de la Côte de la Roche-en-Ardenne sont le théâtre d’une capitulation en règle d’une pléiade de « cadors » dont le Suédois Sven Ake Nilsson, intenable trois jours plus tôt sur la « Flèche », Giambatista « GB » Baronchelli, moins balbutiant cinq mois plus tard du côté de Domancy, ou le « Chamois Varesini » Wladimiro Panizza plus à son aise du côté de Maddalena ou confronté aux « labourés » ou enfin l‘éternel espoir d‘Herentals, Daniel Willems ceint de sa cohorte de légionnaires en pleine déconfiture. Au terme des deux premières heures d’errance « zombiesque », on notait déjà plus d’une centaine de redditions. A leur décharge, il faut vraiment avoir été à la place de ces « voltigeur du macadam » en ce dimanche 20 avril 1980 pour se rendre vraiment compte du calvaire enduré par ces « Forçats de la Route ».

 

Personne sur le moment et encore moins après coup n'osera jeter la pierre à tous ceux qui se sont retirés ce jour-là. Le « Blaireau » en tête, après avoir été protégé, calfeutré un long moment, tel l’enfant qui vient de naître par le fidèle des fidèles Briochin Maurice Le Guilloux, fut tout prêt de jeter l'éponge à quelques encablures du ravitaillement. A ce propos, Bernard Hinault  l'aurait volontiers fait si d'aventure il avait neigé de plus belle à ce moment-là, or cette dernière avait cessé de tourmenter ce qu’il restait de la meute en déroute et le soleil malicieux et somnolent clignait de l’œil insidieusement à l’attention des rescapés de l’enfer. Enfin débarrassé de son par trop encombrant imperméable, l’Yffiniacais put de nouveau respirer à pleins poumons et reprendre in extenso sa chevauchée héroïque en direction du redoutable « Mur » de Stockeu et des autres raidards de l‘épreuve.

 

 Le peloton est décimé au pied de ce dernier. Pas plus de trente silhouettes errantes zigzaguent à l’amorce des premiers pourcentages de la pente. Le Grammontois Rudy Pevenage, à deux pas de chez lui, caracole alors en tête avec près de trois minutes d’avance sur Bernard Hinault, reconnaissable à son bonnet de laine rouge et quelques autres coureurs dont Henk Lubberding (Ti-Raleigh), Silvano Contini (Bianchi) et « Didi » Thurau (Puch-Campagnolo-Sem). A la bascule, le natif de Moerbeke a « égaré » les deux tiers de son pécule. Une minute après le « Blaireau », le rude Batave de Noord Deumingen, Hennie Kuiper, s’offre une randonnée pédestre du plus bel effet. Victime d’une chute dans les pourcentages les plus abruptes (21%), le pourtant Champion des « Labourés » de son pays cinq ans plus tôt, ne parviendra jamais à relancer la machine.

 

Déambulant plus que ne courant à côté de sa « bécane », le futur lauréat du « Ronde 1981 » parviendra tout de même à rejoindre le sommet, fourbu. Ereinté certes mais pas désespéré, le bougre. A l’avant, Rudy Pevenage poursuit sa progression même si celle-ci semble désormais sous la menace pressante de ses poursuivants. En effet, le trio composé d’Hinault, Lubberding et Contini reformé lors de la descente vers Stavelot, s’entend comme larron en foire et récupère même un Thurau en indélicatesse avec les changements de rythme sur la glace et un instant décramponné dans les derniers hectomètres de Stockeu. Pas le temps de conter fleurette que déjà se profilent les premiers contreforts de la Haute-Levée, rendant ainsi obsolète et vaine tout espoir de récupération. Au pied de la bosse, Pevenage fait toujours illusion trente secondes devant le quatuor lancé plein pot à ses trousses. Les premières dénivellations lui seront néfastes et à court terme fatales puisqu’il sera repris dans la foulée. A cet instant précis, la légende est en marche. Sans vraiment démarrer, sans vraiment donner le sentiment de vouloir asséner un uppercut assassin à ses compagnons de galère, le « Blaireau » abandonne, fort courtoisement d’ailleurs, un à un ces derniers.

 

Inexorablement, Lubberding, Contini et Thurau lâchent prise sans pouvoir ne serait-ce qu’esquisser la moindre réaction de défense, encore moins de rébellion. Le Breton ne procèdera, d’ailleurs, pas autrement quelques six mois plus tard, mais avec un peloton des plus conséquents, néanmoins, sur les hauteurs de Domancy lors d’un autre chef d’œuvre du « bonhomme ». Dorénavant seul en tête s’échinant plus que virevoltant sur les pentes de « Haute-Levée », à quatre-vingt bornes de Liège, crapahutant dans un blizzard Sibérien ahurissant, Bernard Hinault ne distingue guère que des silhouettes ou formes fugaces, éthérées et suit tel un automate blasé la frêle trace laissée par les véhicules ouvreurs le précédant.

 

Frisant l’hypothermie à tout instant le Costarmoricain bardé de givre n’en poursuit pas moins sa route infernale vers le néant. Imaginez, qu’à ce moment de la course, le « Blaireau » doit encore se coltiner les côtes du Rosier, de la Vecquée, de La Redoute, de Sprimont, de la Roche-aux-Faucon et enfin de Saint-Nicolas, excusez du peu. C’est nanti d’une totale béatitude hypnotique que le « naufragé de l‘apocalypse» appréhendera les ultimes difficultés du parcours. Il en conservera à jamais les séquelles. Gelé, c’est l’état de Bernard Hinault lorsqu’il parviendra enfin à Liège. Peu avant la ligne d'arrivée, cependant, le Breton, tel « César » saluant ses légions et ses centurions, aura un geste de gratitude envers ses équipiers regroupés derrière les baies vitrées de l'hôtel Ramada, dans lequel ils séjournaient. Frigorifié, l’une de ses phalanges bloquée par le froid et la glace accumulée sur un de ses doigts, Bernard Hinault ne dira mot.

 

Le « Menhir d’Yffiniac » est un homme de terroir rompu, depuis sa plus tendre enfance, à l’absence chronique de plaintes futiles émanant de conditions atmosphériques exécrables voir abominables rencontrées ici et là. Pourtant, s’il n’est plus vraiment lui-même à l’arrivée, Bernard Hinault a tout de même fait du « Blaireau » sur sa « bécane ». C’est son label ce genre d’extravagante épopée. Le Batave Hennie Kuiper, que nous avions abandonné à Stockeu en proie à un destrier récalcitrant, coupera la ligne plus de neuf minutes (9’24’’) après le lauréat du jour, bien avant ceux, néanmoins, qui l’avaient précédé au sommet à savoir, Silvano Contini (12ème à 12'35") et Henk Lubberding (13ème à 16'03"). 

Pour la petite histoire, le Norvégien Jostein Willman sera le dernier classé…à la 21ème place à 27 minutes du Breton. Ce jour-là, Bernard Hinault est définitivement devenu « Grand », et entrera de plein pied dans la légende de son sport. Néanmoins, il serait quelque peu mesquin voir vil de ne pas associer à cet exploit hors norme les vingt et un « forçats de la route » qui sont parvenus tant bien que mal à négocier cette 66ème édition de Liège Bastogne Liège.

 

C’est pourquoi je me permettrai de tous les citer : Bernard Hinault, Hennie Kuiper, Ronny Claes, Fons de Wolf, Pierre Bazzo, Ludo Peeters, Herman Van Springel, Guido Van Calster, Johan Vandevelde, Eddy Shepers, Gilbert « Gibus » Duclos Lassalle, Silvano Contini, Henk Lubberding, Stefan Muller, Pascal Simon, Jan Jonkers, Bert Oosterbosch, Paul Wellens, Frits Pirard, Jean Toso et Jostein Wilmann. En effet, si pour Bernard Hinault, le jeu en valait finalement la chandelle, pour les « saute ruisseau » arrivés à des années lumières, dans l’anonymat le plus complet voire le plus indécent, que pouvaient ils réellement  espérer et retirer de pareille mésaventure. A l’instar, sans aucun doute des grognards de la « Grande Armée » fierté non feinte de Napoléon Bonaparte, en personne, au soir de la victoire d’Austerlitz, les vingt et un rescapés pourront alors s’exclamer à qui voudra bien les entendre, « Ce 20 avril 1980,  j’y étais ! ».

 

Quelques semaines plus tard, Bernard Hinault décrochera la première de ses trois victoires sur le Tour d’Italie. Mais une douleur au genou l’empêchera de remporter sa troisième « Kermesse de Juillet » d’affilée au cours de l’été. Revanchard, le Breton deviendra pour la première fois Champion du Monde, à Sallanches, réalisant à nouveau un sacré numéro sur les pentes monstrueuses de Domancy.

 

 Michel Crepel

 

 

 

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Si Valverde est si sur de son coup, il n'écoute pas l'oreillette. Il est plus ancien et plus expérimenté que Quintana. A lui de se comporter en tant que "capitaine de route" et ayant écarté les Sky, continuer l'effort.

Après je te comprends, entre ton avatar et ton patronyme😉

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Sur la minute d'avance : je suis d'accord, il faut une minute sur un peloton de 70 gars avec des leaders qui ont pas mis un coup de pédale et qui sont déposés au pied du mur, sur le début de la petite route, par des équipiers. Vu comme ça, c'est pas facile.

Mais il peut suffire de 30 secondes sur un peloton de 25 gars, avec des leaders qui ont du suppléer des équipiers éreintés par une course d'usure. C'est ce qu'il s'est passé cette année dans le vieux Quarémont aux Flandres. 30 secondes ont suffit à Sagan pour contenir le retour de Cancellara sur cette bosse. En terme de durée d'effort, un vieux Quarémont et un mur de Huy, ça se ressemble beaucoup...

Effectivement, il aurait fallu une minute d'avance à un Wellens pour espérer gagner après son effort dans Chérave ; C'est pour ça que son attaque était idiote, jamais il ne pouvait espérer prendre plus de 20 secondes sur le paquet.

Sur Gesink : Quand je critique l'attitude des coureurs au profil de Gesink, c'est pour dire qu'avec Huy ils ont un km pour créer des cassures, puis 10 km de faux plat en haut de Huy pour creuser l'écart. Je suis désolé, un groupe Wellens / Gesink / Jungels / Costa / Izagirre qui sort sur le haut de Huy et se relaie sur 6 bornes dans les faux plats, ça peut prendre une minute sur le paquet, surtout si la poursuite s'organise mal. Il suffit de voir l'attaque de Wellens à la Gold race. Il creuse où? Sur le faux plat en haut de la bosse. Et il est seul!

Le parcours de Huy est très bien en soi, dans les années 90 on avait une course ouverte et il me semble bien que l'arrivée était en haut du mur. Je suis désolé, mais une course de 200 bornes à 3000 mètres de d+, à un moment c'est pour les grimpeurs. Le mec qui a du punch mais que ça, normalement si c'est une course d'usure il est cramé et on peut faire un avis de recherche sur son punch dans le final.

Le gros problème de la flèche, c'est que les coureurs font la course dans les descentes pour se placer, montent au tempo, puis attendent que ça se regroupe en haut des bosses au lieu de visser. L'analyse des puls de gesink révéle exactement ça! Limite le mec fait une rando cyclo, où les plus forts vissent un peu dans la bosse mais pas trop fort, et attendent les potes en haut en roulottant. (toutes proportions gardées bien sûr 😉 ). Il n'y a que dans les 20 derniers km que la course est vraiment balèze (et dans les descentes pour se placer pour je ne sais quelle raison)

Alors qu'une course comme ça, si tu visses dur en haut des bosses, ça fait très mal. Des équipes comme la lotto (Wellens - Gallopin - Vanendert - Van der Sand), la Etixx (Alaphilippe - Martin - Jungels - Vakoc - Brambilla - De Plus- Serry !!!!! ) ou la lotto-jumbo (Keldermann - Bataglin - Gesink - Martens - Lindeman) ont largement de quoi créer des cassures dans la première montée de Huy puis de se relayer et de se retrouver en surnombre sur le faux-plat dans une première bordure... Derrière la course est pas la même. Si ça roule comme ça, il n'y a que des leaders devant. Mais pour ça, c'est la première montée de Huy qu'il faut faire à 21 de moyenne, pas la dernière...

 

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Ben perso, je ne suis pas pro-Valverde, ni pro-Quintana, j'étais plutôt pour Froome sur le dernier Tour de France

Et j'ai l'impression que Valverde a fait ce qu'il a pu pour aider Quintana, globalement qu'ils ont fait ce qu'ils ont pu tous les deux, au final ça se joue à peu de choses (1'12")

On peut bien entendu avoir une autre lecture de la course, mais si tu cherches des opinions de personnes qui ne sont pas pro-hispaniques, en voilà au moins une

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