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BRM 600


Romain BORGET

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Vendredi 29 mai, veille du dernier BRM qualificatif pour Paris-Brest-Paris, le plus long le BRM 600. Mon premier. 

Jusqu’à cette année, je n’avais jamais fait de longues distances. Le BRM 400, réalisé de nuit, s’était fini assez  moyennement à cause d’une grosse envie de dormir dés 4h du matin. J’avais quand même réalisé ce jour 464 km ayant fait l’aller/retour en vélo.

Côte matos, la veille du départ, je suis dans l’incertitude : j’avais cassé un rayon et fortement voilé ma campagnolo zonda arrière (que je pensais indestructible vu tout ce que je lui avais fait subir de plus de deux ans), et ne pouvais faire un 600 avec mes roues jantes hautes carbone, surtout que j’alourdis fortement le vélo avec un grosse sacoche de selle de 10L pesant 5 kg. J’ai donc opté pour la mavic ksyrium équipe arrière de mon mulet, que j’ai également du faire dévoiler (décidément…). J’ai récupéré les deux roues la veille du départ et en ai profité pour acheter une sacoche de guidon chez le vélociste. Achat non prévu, mais compte tenu du nombre d’affaires à emporter, j’ai craqué en la voyant en magasin. Mais je me suis rendu compte en la montant que je ne pourrai l’utiliser car elle cache mon éclairage fixé sur le cintre. Il faudra prévoir un support élévateur pour la prochaine fois.

Changement de pneu arrière le vendredi soir en revenant du boulot, dîner trop important, j’essaie de me coucher tôt, mais le temps de tout mettre en place pour le lendemain matin prend du temps, je n’arrive pas à me coucher avant 23h et ne m’endors qu’à minuit. A 2h du matin, je suis déjà réveillé. Plus possible de me rendormir. Le rendez vous n’est qu’à 3h45. On fixe les vélos sur le porte vélo et partons pour Noisiel. Arrivé à 4h30, il y a déjà une trentaine de cyclos prêt à partir !!! Si ça les amuse d’attendre….

On détache les vélos, récupérons les cartons, retrouvons les autres membres du club (on est 10 sur ce BRM : 5 expérimentés en longues distances, 5 novices dont je fais partie) et après avoir attendu 5 minutes partons à 5h15.

Un départ assez lent, faut réussir à passer la première bosse, composée de feux rouges, puis trouver le bon rythme pour que tous se mettent en route. J’ai des fourmis dans les jambes et après la première descente commençons à imprimer un bon rythme en tête avec notre capitaine de route.

Je reconnais la route qui emprunte sur les 90 premiers km le même parcours que le BRM 200 fait au mois de mars. A l’époque, le froid et le vent avait rendu ce BRM bien pénible. Il est agréable de repasser sur ces routes avec un temps plus clément.

Tout se passe bien jusqu’au premier contrôle, mais en repartant après seulement quelques kilomètres, un membre du club casse un rayon  de sa mavic élite arrière. Tout comme lors du BRM 400 avec ma campagnolo zonda, on essaie de scotcher son rayon à un autre pour qu’il puisse continuer, mais la roue se voile tellement qu’il lui est impossible de continuer. On essaie de bricoler comme on peut la roue, mais rien n’y fait sans rayon de rechange, c’est impossible. On sort les smartphones et réussissons à trouver un vélociste situé à une dizaine de kilomètres seulement, mais à l’opposé du parcours. Afin de ne pas pénaliser tout le groupe, un ancien expérimenté sur les longues distances, et qui est très en forme, reste avec lui.

Nous reprenons la route après avoir perdu une bonne vingtaine de minutes. Si l’on ajoute les 15 minutes de retard au départ, on a déjà 35 minutes de retard sur le planning. Car, il a été prévu une pause pour dormir à mi parcours dans un gîte, nous obligeant à arriver avant 19h afin de faire les courses à la superette du petit village des Riceys pour diner le soir.

On ne peut cependant pas trop accélérer car le groupe est composé de trois cyclos de plus de 65 ans et de cyclo qui n’ont pas le même niveau de forme. On tourne alors aux alentours de 26km/h de moyenne. Le soleil pointe le bout de son nez alors que nous traversons les vignes et passons à proximité des caves de champagne. Pas la meilleure boisson pour se désaltérer, on ne tourne qu’à l’eau.

Arrêt trop rapide au contrôle peu après midi, le temps de passer aux toilettes, mes compagnons de route ont déjà mangé leur plat poulet/pâtes ! A peine le temps d’avaler un sandwich que j’avais emporté dans la sacoche et on repart. On croise quelques kilomètres après dans le sens inverse notre camarade de club qui était resté avec l’infortuné : il l’a laissé chez le vélociste ne sachant s’il pourrait réparer et avait dépassé le point de contrôle, situé légèrement hors parcours. Comme il souhaite prendre son temps pour déjeuner, nous le laissons et continuons notre route sous un soleil qui tape de plus en plus fort. Je mettrai de la crème solaire bien trop tard et aurais quelques coups de soleil le soir.

Je commence à accuser le coup après 230km. Fini les routes vallonnées et sinueuses, on a alors de longues lignes droites plates au milieu des champs exposées au vent : CHIANT ! Surtout qu’une violente douleur sur la boule du pied sous le gros orteil commence à devenir insupportable. Il en va ainsi jusqu’à Troyes où deux camarades crèvent. Un juste avant d’arriver au contrôle, l’autre en repartant !

Il est 17h, il reste 50km avant les Riceys et on doit y être avant 19 h, sachant que le parcours sera de nouveau bien vallonné, avec quelques longues bosses pour finir. Pas le temps d’attendre qu’ils changent la chambre à air si on veut faire les courses. On part donc à trois afin de relever ce défi. On ne se relaie qu’à deux et arrivons à tenir 32km/h pendant 45 minutes sur une route toboggan avant d’entamer les grosses bosses. On arrive à 18h50. Ouf ! Juste le temps de faire les courses que vont faire mes deux compagnons de route, pendant que je surveille les vélos à l’extérieur ; courses qu’on trimballe tant bien que mal jusqu’au gîte situé à 400 mètres de là. Après être arrivé au gîte, je me rends compte qu’ils n’ont pas acheté la matière première : les pâtes !

Coup de chance : en se baladant dans le village, une vieille dame qui jardine accepte qu’on lui rachète trois paquets de pâtes. Re-OUF ! Surtout qu’un allemand qui séjourne au gîte nous informe que le cheese burger du café du village est le pire qu’il ait jamais mangé. Ca aurait été dur de mal manger ce soir.

Préparation du repas, bouillon, pâtes, gâteau de riz, banane, douche, les autres membre du club dans les deux heures qui suivient et notre compagnon à la roue cassée était aussi de la partie. Un seul camarade aura continué sa route pour dormir à Montbard. Après le repas tous au lit pour 4 heures de sommeil. Le réveil à 1h’ du mat’ est difficile. Les jambes sont dures. La petite accélération en fin de journée aura laissé des traces. Petit dej’ rapide et on arrive à partir à 2h.  

Il ne faut pas trainer puisqu’il faut arriver avant 4h56 au contrôle, 48km en 2h50, pas trop difficile, mais il faut quand même composer avec la nuit noire et certains qui trainent derrière. Devant on impose un bon rythme qui fait grincer des dents ceux qui ne sont pas réveillés. Je pousse ma lampe FEREI à fond pour bien éclairer la route (800 lumens) en espérant que ça réveillera certains des mes compagnons et qu’ils verront bien la route. Je suis un peu étonné par le faible éclairage de certains.

Au contrôle de Montbard, je prends un café pour me tenir éveillé, boisson que je n’ai pas ingurgité ces 10 dernières années. Arrivé parmi les derniers à cause de notre pause au gîte, il n’y a plus rien à manger hormis quelques tranches de brioches. Le café fera effet au petit matin, période où j’ai eu tant de mal à rester éveillé pendant le BRM 400. Toujours mieux que le chablis que certains aimeraient déguster lorsque l’on traverse le village du même nom.

Pour ma part, je préfère guetter l’ouverture d’une boulangerie pour manger autre chose que mes pâtes de fruits ou barres céréales Aptonia (D4). A 7h30, on en trouve enfin une dans laquelle je me régale d’une tartelette aux fraises qui fait du bien au corps et au moral. Je garde le pain suisse pétites chocolat pour plus tard. On a dépassé les 425km et le moral des troupes est au beau fixe. Ca discute autour de Paris-Brest-Paris et notre camarade qui avait dormi seul à Montbard nous rejoint ; tout le monde est en forme lorsque l’on arrive au contrôle de Joigny, contrôle que je reconnais pour y avoir dîné lors du BRM400. Pas de pâtes bolognaises cette fois, on y prend une tasse de thé/café/chocolat.

On emprunte ensuite la route du BRM400 en sens inverse et certains commencent à tirer la langue, on ne peut pas accélérer sans en décrocher un ou deux. On passe donc en mode « tranquille » jusqu’à dernier contrôle de Moret sur Loing à midi. Un dernier sandwich, difficile à obtenir dans ce bar avec un service très lent,  et on n’a plus que 75km à faire pour boucler ce BRM 600.

 Les mêmes 75km qui clôturaient le BRM400. On sait donc ce qu’il reste à faire et je suis étonnamment bien, hormis cette douleur au pied qui va, vient, disparaît, puis revient. Pas comme mon GPS qui ne tient pas plus de 8 heures et après avoir vidé pour la troisième et dernière fois la batterie externe s’éteint définitivement. Je roule aux sensations et elles sont bonnes. Mais derrière, ça râle parce que je vais trop vite. Je n’arrête pas de larguer mes compagnons à la moindre bosse et sur le plat on me demande de ralentir, chaque descente ou faux plat descendant est une bonne excuse pour certains pour ne plus rouler…cela me rend fou de traîner ainsi ! Mais on est parti ensemble, et on va arriver ensemble !

Les 50 derniers kilomètres me paraissent durer 10 heures ! Mais on arrive à revenir tous ensemble et vu l’état de forme de certains, sans compter les soucis techniques, cela relève de l’exploit !

Tout le monde est fatigué mais heureux en arrivant. On sait tous qu’on va pouvoir s’inscrire à Paris-Brest-Paris.

Après avoir chargé le vélo sur la voiture, je tombe de fatigue et m’endors alors qu’on est pris dans les embouteillages de retour de week end.

A peine de retour, j’essaie de m’inscrire à Paris-Brest-Paris en ligne. Ca ne marche pas, mais je force l’inscription en payant. Je choisis le départ le lundi à 5h15 pour 84 heures max, tout comme 3 autres camarades. Les autres partent la veille à 16h pour les plus costauds en 80h.

 

Les BRM sont finis….sauf si je me fais un BRM1000 en guise de répétition début juillet.

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D'habitude, je vais au boulot à vélo. Mais lundi et mardi, je me suis abstenu. Trop mal aux pattes. En me rendant à un concert hier sur Paris, j'ai du marcher une demi heure, suite à une panne sur le métro ligne 7. Je pense que cela m'a fait du bien. Même si j'avais l'impression de marcher bizaremment. de manière heurtée.

Aujourd'hui, j'ai repris le vélo pour aller au boulot. Une demi heure aller, une demi heure retour. Plus de douleur aux jambes, mais elles sont lourdes, pas de jus. Je voulais aller rouler deux heures après le boulot, ça attendra demain.

Dire que deux anciens de 66 et 67 ans de mon club qui ont fait ce BRM sont paris aujourd'hui pour Paris-Bayonne...des fous!

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Dans mon club, ils sont 3 à s'être inscrits au BRM 600. Au 400 eme km, l'un d'entre eux a cassé sa patte de dérailleur arr. Ils ont réussi à bricoler. Par contre le malheureux s'est farci 200 bornes en single speed. Bien évidemment il y avait encore des côtes à franchir. Chapeau bas à lui et...à tous ceux qui réussissent ces épreuves.
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Salut ROMAIN

J'ai bien apprécié ton cr j'ai moi aussi bouclé mon 600 ce we  en un peu plus de 25 heures avec une grande pause de 1 heure entre 21h et 22h après nous avons roulé à 6 toute la nuit . nuit glaciale comme au 400 heureusement ma supportrice préférée nous a apporté un ravito à 4h du mat et j'ai pu enfiler un goretex que j'avais dans la voiture.

je serai au mème départ que toi à 5h15 par choix personnel en effet je suis plutot du matin et je garde un mauvais souvenir du départ de 2011 à 17h après ètre resté 2h sur la ligne par 35°..

 

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