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Etes vous Moinard ou Geniez ?


Michel CREPEL

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Je suis toujours interloqué par les coureurs qui tente ainsi, contre vents et marées, de s'accrocher au groupe de "Cadors" dès que la pente s'élève ! On les voit, souffrir le martyre en queue d'alignement faisant parfois le "yoyo" afin de demeurer dans l'aspiration du serpentin qui s'achemine au sommet de la montagne. On a mal pour eux ! Pour quel résultat ? Un accessit ? Une place de 8, de 11 voir de 15 de l'étape voir au général ? Dans un ou deux ans, qui se souviendra de vous ? Pourquoi alors ne pas se dire, comme Amel Moinard, par exemple, lorsque  ce journaleux, bon chic bon genre de Bein lui assène : "Super Amael vous avez réussi à suivre les meilleurs, il ne vous a pas manqué grand chose !" Tu parles, comme si Moinard ne se connaissait pas, il sait bien qu'il ne suivra jamais les meilleurs au bout ! Réponse de l'intéressé, "J'essaie de me préservé pour une victoire d'étape, car une place de 17 au général ne m'intéresse pas !" Bien vu Amael ! Geniez, Vandenbroeck et Cie, à vous, messieurs, de vous dépouillez  pour une journée dont vous vous souviendrez longtemps  ! Voyez un Benat Intxausti, il a merdé dans l'étape d'Abetone et depuis, il a remporté son étape et lutte pour le bleu de la montagne. C'est vrai aussi, il a Eusebio Unzue comme DS ! Enfin, ce n'est que mon avis !😉

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Qui se souviendrait de lui si .....


 


Matignon, une « Lanterne rouge » au nirvana : Tour 1969. 


 


Chaque rubrique, article ou portrait qui alimentent les journaux ou éditoriaux de France et de Navarre sont consacrés, exclusivement et à juste titre, dans la majorité des cas aux exploits "Titanesques" des "cadors" de la discipline. Aujourd’hui, pourtant, je vais tenter de vous narrez la journée exceptionnelle d'un "sans grade", d'un "lampiste" qui, pour sa première participation à la Grande Boucle, a osé dédier un autre néophyte de l'épreuve le "Roi Eddy", en personne.


En cette année 1969, le jeune Bruxellois participe, en effet, pour la première fois au Tour de France. La "mise en bouche" est hallucinante, le futur "Cannibale", depuis le départ de Roubaix, a attaqué tous les jours, soutenu par une formation Faema, qui n'a rien à envier à son aïeule "La garde rouge" de l'"Empereur d'Herentals". Des chiffres et des noms reflèteront mieux que bien des mots la situation "cauchemardesque" des adversaires du Belge en état de "démence". Nous sommes à la veille de la vingtième étape et déjà les jeunes "loups" du cyclisme de demain que sont l'Espagnol Luis Ocana ou le Belge Roger De Vlaeminck sont rentrés dans leurs foyers.


 D'autres, plus aguerris et moins novices tels le Belge Rik Van Looy, l'Allemand Rudi Altig ou l'escaladeur Ibère Pérez Frances, pour ne parler que des plus représentatifs du cyclisme de ces années-là, ont rendu les armes tétanisés par l'effroyable puissance dégagée par le leader des Faema de Guillaume Driessens. Les "survivants" encore dans la course, mais hors course, naviguent dans les méandres d'un classement général "abracadabrant". Lucien Aimar, le lauréat de 66, est à plus d'une heure, Jan Janssens, le vainqueur de l'édition précédente, accuse un débours de quelques 48 minutes sur le "pourfendeur" de rêves. Seuls, si j'ose dire, les Français Roger Pingeon, grand "Magellan" de 67, et Raymond Poulidor limitent la casse, mais à quel prix. Le leader charismatique des Peugeot est classé second à 16 minutes du Belge euphorique quant à notre "Poupou" National il se situe sur la troisième marche du podium à plus de 20 minutes ! Voilà la situation avant d'aborder une nouvelle, mais dernière, difficulté de ce Tour 69 réputé pour avoir été le plus difficile depuis la reprise de celui-ci en 1947. Et cette difficulté n'est autre que le Puy de Dôme véritable épouvantail pour les rescapés de ce long chemin de croix.


 Au départ de Brive, le matin de cette vingtième étape, Pierre Matignon est 86ème et bon dernier, il se voit donc affubler, pour la circonstance, de l'honorifique "lanterne rouge" qui sied à tout coureur dans sa position. D'ailleurs, il tient à la conserver cette place, ne serait-ce que pour les propositions alléchantes des organisateurs de critériums d'après Tour. En effet, ceux-ci sont très friands de présenter de tels coursiers dotés d'une abnégation sans bornes à vouloir terminer l'épreuve coûte que coûte. Dès le départ les hostilités s'engagent par l'entremise de l'avant dernier du classement, le Belge André Willems qui se sent, soudain, pousser des ailes. Au même moment, Matignon, pas franchement veinard, est victime d'une crevaison qui le rejette à l'arrière du peloton lancé, maintenant, à vive allure. Après une accalmie circonstancielle, Roger Pingeon tente une sortie vite réprimée par les coéquipiers du Maillot Jaune. Au trentième kilomètre tout est rentré dans l'ordre, à la grande satisfaction de la majorité des coureurs et Matignon a, ainsi, pu regagner sa place au sein du peloton sans dommage apparent.


 Durant les cent bornes qui suivent celui-ci s'achemine à un "train de sénateur" puis au cours de l'ascension de la côte de Chavanon, située à 66 Kms de ligne d'arrivée, la bagarre prend, alors, une tournure beaucoup plus pointue. Un Frimatic Viva De Gribaldy vient de prendre la "poudre d'escampette" et tous les observateurs avertis lorgnent sur leurs fiches afin de découvrir le nom de ce jeune présomptueux. Dans la formation du "Comte" on pense aussitôt et naturellement au Lusitanien Joachim Agostinho déjà vainqueur à Mulhouse et à Revel ou pourquoi pas au Français Maurice Izier, transfuge du Tour 68, mais pas un seul instant on ose imaginer la "lanterne rouge" Pierre Matignon dans le rôle du fuyard. Et pourtant, il faut bien se rendre à l'évidence, c'est bien l'Angevin, loin très loin de la "douceur" de sa région natale, qui caracole en tête de la course au nez et à la barbe de tous les favoris encore présents.


 Devant un peloton éberlué et surpris le Français s'offre un avantage substantiel de l'ordre de 3 minutes après vingt bornes de manivelles. Cette avance croît inexorablement pour atteindre les cinq minutes à une trentaine de kilomètres du but. On note des tentatives de sorties à l'arrière notamment du Néerlandais Jan Janssens ou du Français Désiré Letort mais les De Gribaldy, en tête desquels on remarque le plus souvent Agostinho et Lebaube, veillent. A vingt kilomètres du sommet du Puy de Dôme Pierre Matignon possède, dorénavant, 7'40" sur le peloton et la silhouette majestueuse du "Géant" du Massif Central apparaît devant les yeux écarquillés et quelque peu effrayés du Français. Les quatre bornes de montée au pourcentage régulier de 12,5 % a de quoi refreiner les ardeurs des plus audacieux, surtout quand ceux-ci (c'est le cas de notre héros du jour) sont allergiques et irrémédiablement fâchés avec la montagne.


 Toutefois, transcendé par l'énorme enjeu, Matignon, décide de faire face au "Monstre" Auvergnat en jetant toute l'énergie de ses dernières forces dans un combat, somme tout inégal, mais tellement excitant et palpitant. Les Peugeot ont "embrayé" à l'arrière et lancé la chasse. L'avance de l'homme de tête n'est plus que de deux minutes au panneau des dix derniers kilomètres, une vraie "peau de chagrin". Pourtant, Matignon ne se désunit à aucun moment, au contraire, c'est arc-bouter sur sa monture qu'il relance l'allure. Aux premières loges du peloton, ou de ce qu'il en reste, le Maillot Jaune prend délibérément le commandement des opérations en accélérant le train de manière à effectuer un "écrémage" en règle. Ce dont il s'acquitte à merveille, comme d'habitude. Le Belge, assigne son lieutenant Martin Van Den Boosche au rôle de "dynamiteur" et le "Grand" entame, alors, son travail de destructeur d'"âmes sensibles".


 A l'issue de premier "coup de balai" Eddy Merckx y va de son solo coutumier, démarrage, accélérations multiples et progressives. Résultat, dans sa roue n'est recensé, alors, que l'opiniâtre résidant de St Léonard de Noblat. Malgré le rush démoniaque du Maillot Jaune, Pierre Matignon, imperturbable en apparence, franchit seul la flamme rouge de l’ultime kilomètre. Un lacet plus bas Merckx a encore accéléré l’allure et décramponné, définitivement, le brave « Poupou ». Le Français possède un peu moins de 500 mètres d’avance sur « Terminator » à ce moment de la course et les radioreporters sont en transe. En effet, cette situation leurs rappelle une anecdote qui s’était déroulée au même endroit dix-sept ans auparavant. Sur le Tour 1952, le Batave Jan Nolten s’était retrouvé dans une posture identique à celle de Matignon aujourd’hui, hors un missile « sol-air » (la mobylette dans le texte) du nom de Fausto Coppi l’avait rejoint et avalé à quelque 200 mètres de la délivrance.


 Néanmoins, il était écrit que cette fois ci, encore, la chance sourirait aux attaquants et c’est dans un état de terrible souffrance que le « Lanterne rouge » arpente les derniers hectomètres le séparant du « Nirvana ». Titubant sur sa machine, saoulé de fatigue il franchit, enfin, la ligne salvatrice et restera prostré, ainsi, sitôt celle-ci franchit tel un « zombie » cherchant, désespérément son second souffle qui ne viendra que bien plus tard. Le Champion Belge franchit, à son tour, le sommet avec un retard de plus d’une minute (1’25) sur le rebelle du jour. Cet exploit, que le seul le vélo nous permet de vivre, n’aura finalement pas de lendemain pour le coureur du « Comte » De Gribaldy, toutefois, il en fera le « Seigneur » de la tournée des critériums d’après Tour de cette année-là au même titre que son dauphin en haut du Puy de Dôme à savoir le nouveau « Cannibale ». Et ce n’est pas la moindre des reconnaissances.


 


 Michel Crepel

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Michel, de ton coté, fais tu du vélo pour toi ou pour les autres??

personnellement dans la même situation qu'eux, en sachant que je ne de suivrais pas les meilleurs, il est évident que je donnerai le meilleur de moi même, oui, même pour une place de 8 de 11 ou de 30...

J'ai eu la chance de participer à quelques de classe 2. Je n'avais aucune ambition au général, mais dans les bosses, ou les coups de bordures, je me suis dépouillez comme jamais juste pour obtenir les meilleurs places que je pouvais et battre par la même occasion des coureurs qui sur le papier étaient d'un niveau bien plus élevé.

Alors je comprend ce type de coureur qui souhaite faire du mieux possible sans se poser de question sur la journée du lendemain. Il s'agit de coureur pro, ils vivent vélo, mangent vélo, dorment vélo...  si il ne sont pas capables de se faire mal une fois en selle, il faut qu'ils changent de métier...

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Pour moi, les deux comportements sont compréhensibles

Geniez court pour finir dans les 10 premiers du Giro, il ne le fait pas à mon avis pour qu'on se souvienne de lui, mais parce que c'est important pour lui d'y arriver au moins une fois dans sa carrière. Il est probable que sur d'autres grands tours il fera d'autres choix (comme quand il a gagné son étape de la Vuelta)

Moinard a déja fini 14ème d'un Tour de France, il sait qu'à la régulière il n'a pas les moyens de faire mieux, donc il tente d'aller à la chasse aux étapes

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Je me souviens encore de l'arrivée de Pierre Matignon au sommet du Puy de Dôme en 1969, il était de l'ouest et bien sur, pas chauvin, on espérait qu'il résiste au retour d'Eddy Merckx. En franchissant la ligne il a eu à peine la force de lever le bras mais quelle victoire.

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En général Patrick, tu commences par tenter de remporter des étapes, c'est mieux, cela te permet d'évaluer les chances que tu as de jouer un top, dans l'avenir, non ? Comme Pinot ou Rolland, par exemple ! Moinard, lui, il a toujours été équipier, Geniez, non !

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"En général Patrick, tu commences par tenter de remporter des étapes"

 

Geniez l'a déja fait sur une étape montagneuse de la Vuelta

Il veut certainement voir jusqu'où il peut monter en termes de classement général sur un grand tour

Les étapes, il a 10 ans devant lui pour en gagner. Pour le CG, si tu ne prouves pas assez rapidement ce que tu vaux, tu es vite voué au rôle d'équipier-baroudeur

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Tu vois, Guillaume, sans chercher un classement dans le top 5, 10 ou 20 mais en tentant chaque saison de claquer une victoire d'étape, Voeckler s'est offert un Top 4 alors que rien ne le prédisposait à cela ! Je ne pense pas que l'inverse eut été aussi flamboyant !😉

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Oui mais l'exemple que tu cites est assez exceptionnel

Les coureurs du niveau de Geniez qui ont fini dans les 4 d'un grand tour en jouant les victoires d'étape, ça doit se compter sur les doigts d'une main

Et encore une fois, il a tout le temps d'aller à la chasse aux étapes. Prends l'exemple de gars comme Chavanel ou Moncoutié, au début ils ont cherché à faire des places sur les CG, ça ne les a pas empêché d'aller chercher des étapes en étant plus offensifs par la suite

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Sinon, pour répondre à la question initiale, si j'étais un coureur du niveau de Moinard et Geniez (celui de ce Giro), je pense que je serais parfois Geniez, parfois Moinard, selon les courses, l'état de forme, les opportunités

Peut-être plus Geniez parce que dans tous les sports que j'ai pratiqués, j'ai toujours été plus régulier et endurant que "punchy", on fait aussi en fonction de ses qualités

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En effet, seulement je pense, sincèrement, que ce sont leurs entourages respectifs qui leur ont bourré le mou ! Les deux que tu cites sont inévitablement passés à côté d'une carrière encore plus riche de succès qu'elle ne l'a été pour "Moncoucou" ou est pour "Mimosa" ! Pour ce dernier chez Quick-Step à l'aurore de sa carrière, je ne te dis pas ! 😉

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"Etes-vous Moinard ou Geniez ?"

Aucun des deux, Michel, sans mauvais esprit - mais je connais mes "classiques" : Robert Cazala, Jean Stablinsky, Jean-Pierre Genet ou Pierre Barbotin (liste loin d'être complète), voilà des équipiers solides qui étaient connus et reconnus ... autre époque, autres moeurs ...

Nul doute que ces noms vont "tilter" dans ta tête ... peut-être un article-mémoire comme tu sais les "tourner" ? Je joue le Ch'ti d'origine polonaise, ancien galibot ... Didier va grimper aux rideaux ...   😄

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En mémoire de Jean Stablinski (21 mai 1932 - 22 juillet 2007)

 

"Stab" humait l'existence comme il respirait la course à savoir, nanti de l'excellence d'une maturité aguerrie très tôt pour le commun des mortels. Fils d'émigré Polonais, Jean Stablinski, connut très jeune les galeries basses et les crassiers de Valenciennes. A 16 ans, il opte pour la nationalité Française dans le seul but initial de participer au "Premier Pas Dunlop". "Stab" était l'archétype du coureur en circuit. Sa science de la course, sa maîtrise lors de situations inextricables et sa ruse, sa roublardise, rarement égalé depuis, en faisait un équipier de luxe que nombre de leaders se disputaient. Formé, en outre, à l'école des "Flahutes" du Nord de la France, très prisée à l'époque, le "Petit Ramoneur" Polonais aimait toutefois à rappeler qu'il était plus aisé de pédaler, même tel un forcené, que de descendre au fond des puits de mine. Dans la foulée et à l'inverse de ses compatriotes Grzegorz Kopaczewski (Raymond Kopa), Jerzy Lech Kontkovski (Georges Lech), Tad Cisowski ou Robert Budzinski, qui préférèrent  les joutes footballistiques, "Stab", lui, estima que son tempérament d'introverti invétéré épouserait à merveille la discipline individualiste du cyclisme faîte de chevauchées épiques et de raids solitaires.

Il le démontrera, et de fort belle manière, tout au long de sa carrière. Dans la lignée du futur quadruple lauréat Ryszard Szurkowski, Jean Stablinski sera le premier vainqueur Français de la Course de la Paix en 1952. Passé dans les rangs professionnels, l'année suivante, il inaugure ses prédispositions aux épreuves sur circuit en devenant Champion de France militaire. Le natif de Thun Saint Amand participera à son premier Tour, en 1954,  qu'il abandonnera à la vingt et unième étape. Cette expérience s'avèrera, toutefois, enrichissante et guidera fortement ses choix futurs. Jusqu'au crépuscule des années cinquante "Stab" apprendra le métier sous la houlette de son "mentor" et modèle Jacques Anquetil. Refusant avec véhémence l'étiquette d'équipier il se considérait plus volontiers comme l'ami, le confident de "Maître Jacques".

L'affubler du costume de coureur-domestique le faisait sortir de ses gonds et son palmarès d'une éloquence rare plaide indéniablement en sa faveur. Outre le Tour de Belgique en 1956, Jean Stablinski remporte le premier de ses succès marquants en s'imposant lors d'une Vuelta 58 où il subjugua, par sa maîtrise de la course et sa malice tacticienne, les Bahamontès, Lorono, Van Est, Desmet et autre Van Looy. Le premier de ses quatre titres de Champion de France, "Stab" le conquerra en 1960 à Reims, en solitaire, devant Louis Rostollan et le "Basque Bondissant". Il remettra le couvert, trois fois d'affilé en 1962, 63 et 64. Entre temps, Stablinski se montrera également brillant et opportuniste lors des classiques comme Paris-Bruxelles en 1963 ou le Grand Prix de Francfort en 1965 et surtout en s'adjugeant la première édition de l'Amstel Gold Race en 1966. "Stab" était certes un excellent coureur doté de bonnes jambes mais son atout majeur était sans nul doute sa vision de la course, sa faculté à se sortir des pièges les plus glauques et sa maîtrise de soi dans les moments critiques.

 

L'apogée de sa carrière se situera en 1962, bien évidemment, lorsqu'il deviendra Champion du Monde. Toute son existence il se remémorera cette côte du Belvédère, à Salo di Garda en Italie où il bluffa impudemment le présomptueux et légitime favori, l'Irlandais Seamus Elliot. A ce propos, ce dernier n'étant autre que le père de son filleul disparu peu après, "Stab" éprouva le besoin de se confier "Pour gagner j'ai dû bluffer, j'espère qu'il me pardonnera". Il ne faut pas croire, cependant, que cet homme discret, mais altruiste jusqu'aux bouts des orteils, n'a jamais connu la poisse, la solitude et la détresse, que nenni, son accident en 1963 lors d'un cyclo-cross à Fontenay-sous-Bois est là pour nous le rappeler. Ce jour-là, victime d'une lourde chute, "Stab" se "relèvera" avec le corps bardé d'au moins quarante fractures. Ses origines austères, la rudesse de sa vie d'avant le vélo ne seront pas de trop pour traverser cette période de doutes et de souffrance extrême. Le prix de la douleur, le goût âpre de la poussière des puits des mines sont autant de remèdes à l'infortune des jours de tempêtes et "Stab" était passé maître dans l'art de se sortir de tous mauvais pas. Encore une fois, il surfa sur l'adversité avec une audace comparable à celle qu'il usait lors de ses prises de risques juché, tel un acrobate, sur sa monture. Jean Stablinski dénué de tout à priori, terminera sa carrière en compagnie de Raymond Poulidor, chez Mercier en 1968, après avoir passé toute sa carrière aux côtés du meilleur ennemi du Limougeaud.

Quelques années plus tard Jean Stablinski, tentera de franchir le Rubicon et s'essaya au métier de directeur sportif. A ce titre, il eut pour élève un certain juvénile Armoricain du nom de Bernard Hinault auquel il prodigua ce conseil : "Petit, n'attaques qu'une seule fois, mais fais-le au bon moment ....."

Sans l'ombre d'un doute, le "Blaireau" a certainement pensé à "Stab" lors de ses victoires en solitaire et il n'est pas illusoire non plus d'imaginer le rictus de malice sur le faciès du "Polonais" à chaque attaque du Breton !

 

Palmarès complet : http://www.memoire-du-cyclisme***/palmares/stablinski_jean.php

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En même temps je ne vois pas Geniez faire autrement que de se dépouiller afin d'accrocher le meilleur classement final, désigné leader de son equipe, ses coéquipiers se sacrifient pour le placer au mieux....... son boulot est donc pour ce giro de monter au plus haut dans le classement.... Et il a déjà gagné en solo cette année et l'an dernier dans le cadre d'épreuves wt .....

 

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