Michel CREPEL Posté le 23 mai 2015 Share Posté le 23 mai 2015 Quelques amis du meilleur monde et moi-même fréquentions assidûment M Robert Chapatte par admiration retro-spective pour de mollets qui frisèrent la légende, par goût pour une intelligence qui ne s'est jamais démentie, et en regard d'une ascension à l'O.R.T.F qui, reconnaissons-le, nous en a foutu plein la vue.De vous à moi, avant de devenir quelqu'un le Chapatte c'était quelque chose. Je pourrais raconter. Faire frémir. Alerter les Pouvoirs. J'aime mieux pas. Restons dans l'actuel.La gloire de nos noms faisant oublier nos tronches de racketteurs, il n'est pas douteux que lorsque nous entrons à la "Cloche d'Or" pour tenir notre concile hebdomadaire la clientèle croit voir défiler le Jockey Club.Or, en fait de club, il s'agit plutôt de l'A.S Vaugirard, du Gros Caillou, de l'A.C.B.B ou du V-C. XIV. Le tout harmonieusement refondu en solide noyau de rambineurs de gloire ... recommenceurs d'échappées ... remonteurs d'Izoard ...refaiseurs de sprints ...reboucheurs de circuits. Bref, on cause.Ce n'est pas à proprement parler une amicale, mais plutôt une communauté spirituelle. A preuve que : contrairement aux gens qui parlent de n'importe quoi, nous parlons exclusivement de bicyclette ...ou plus exactement de vélo, ce qui, à l'encontre de ce que M. Larousse prétend un peu légèrement à sa page 1092, n'est pas du tout la même chose.ON se promène à bicyclette, on court à vélo. Et seule la course nous intéresse. Nous avons couru, nous courons toujours, nous courrons, je pense, éternellement.Je n'apprendrai rien aux téléspectateurs en disant que sur ce chapitre la conversation de M. Chapatte est un enchantement. Familier d'Anquetil, commensal de Poulidor, chantre de Gimondi, mémorialiste de Bobet, M Chapatte tutoie les dieux. Faute de quoi il serait demeuré l'atroce voyou dont le souvenir convulse encore les survivants des pelotons des années 50. Je ne voudrais pas réveiller de vieilles querelles en rappelant qu'il a encore sous les ongles la laine de certains maillots.Mais puisque nous parlons boutique, la vérité m'oblige à avouer que je ne connais le beau et pur visage du môme Robert que depuis qu'on a "raccroché". Je n'ai été admis, durant des années, qu'à contempler son dossard et sa roue arrière. Et encore d'assez loin.Comme tous les enfants de faubourgs, familiers de la courette, le drôle allait vite. En tout cas plus vite que moi. J'ai d'ailleurs remarqué, dans la vie, que les gens à l'âme sereine couraient moins vite que les fripons.Mais, foin d'exégèse, situons sans plus tarder Robert Chapatte dans ce que l'histoire retiendra de lui : une voix providentielle créée par le Bon Dieu pour empêcher Thierry Roland et ses manchots, Couderc et son quinze, Zitrone et ses gails, de becter tout cru le plus beaux sport du monde : la course cycliste.Ayant un amour commun, nous avons forcément une aversion commune : les gens qui n'aiment pas le vélo nous emmerdent....même quand ils n'en parlent pas. Michel Audiard Hélas, depuis son départ pour le monde merveilleux et universel de la « Petite Reine », d’autres l’ont becté tout cru, le plus beau sport du monde, « Michou » ! Michel Crepel Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Benoît FELGINES Posté le 23 mai 2015 Share Posté le 23 mai 2015 Une fois encore , un beau récit .A quand un article sur Fausto Coppi svp ? Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Michel CREPEL Posté le 23 mai 2015 Auteur Share Posté le 23 mai 2015 http://www.radio51.eu/fausto-coppi-campionissimo-giro-sestri-res-1949.html Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Benoît FELGINES Posté le 23 mai 2015 Share Posté le 23 mai 2015 Merci beaucoup pour le lien . Si vous êtes fan du Campionnissimo , j'ai le livre autobiographique écrit par Jean - Paul Olivier en 1979 , la tragédie de la gloire . Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Philippe CATALDO Posté le 23 mai 2015 Share Posté le 23 mai 2015 J'adorais Chapatte, même si à la fin, dans les commentaires, il était un peu dépassé. De toute manière, il est parti au bon moment, dans la période Indurain et les folies de l'EPO.La voix de Chapatte, sa gouaille, sons sens de la répartie, resteront à jamais pour moi associés au Tour de mon enfance/adolescence.A cette époque, les coureurs avaient un style, les Roche, Lubberding, De Wolf. Aujourd'hui, ils pédaler tous pareils vous ne trouvez pas ? Je deviens nostalgique, à 44 ans, pas bon signe ça ! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Guillaume LEROYER Posté le 23 mai 2015 Share Posté le 23 mai 2015 "A cette époque, les coureurs avaient un style, les Roche, Lubberding, De Wolf" Et encore, tu es un peu jeune pour avoir connu Pollentier 😛 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Thierry LUNARD Posté le 23 mai 2015 Share Posté le 23 mai 2015 Merci Michel. Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Philippe CATALDO Posté le 23 mai 2015 Share Posté le 23 mai 2015 Celui dont Chapatte disait qu'il pédalait comme une moissonneuse batteuse ?;-) Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Guillaume LEROYER Posté le 23 mai 2015 Share Posté le 23 mai 2015 Oui, c'est un peu ça, sacré styliste 😃, avec des varices sur les mollets, mais sacrément efficace en chrono et en montagneAprès le coup de la poire de l'Alpe d'Huez 78, on l'a moins vu, mais il a quand même réussi à piéger Moser et Raas sur le Tour des Flandres 80 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
Didier SALEMBIER Posté le 23 mai 2015 Share Posté le 23 mai 2015 Robert ALBAN,un fil de fer tordu ! Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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