Le Cycle flingue Look

[Michel SERRES]

Et oui Benjamin. Quand j'ai acheté mon FKC, un journaliste de l'acheteur cycliste en avait commandé un pour faire un essai complet avec SON vélo sur-mesure.

Dans un premier numéro, il ventait la qualité du vélo dans les bosses et dans un second, il le descendait en disant qu'il le plantait. A l'époque, j'avais envoyé un mail a la rédaction pour avoir quelques précisions mais tu te doute bien que j'étais resté sans réponse...

[Didier SALEMBIER]

Le mien est top chaque année 😉

[Jean GUY]

Je n'ai pas lu que Le Cycle insistait sur le côté cyclo de la chose. J'ai lu que l'ensemble des jurés avaient été enthousiasmés par le comportement d'ensemble du Tarmac, en plus d'un rapport qualité-prix avantageux. Il faut dire que le Tarmac est flatteur avec un cadre vraiment vif et amusant, des roues carbone polyvalentes, et une transmission certes pas haut de gamme et qui fait le job. Sans compter les accessoires Specialized, qui vont vraiment bien en termes de confort de position. Et ça ce n'est pas le Cycle qui le dit, c'est moi car je connais bien ce vélo. Car la réalité aujourd'hui c'est qu'il n'y a pas des coursiers d'un côté et des cyclos de l'autre. Il y a beaucoup de pratiquants qui font un peu de tout, sur tous les terrains, et qui n'ont pas plusieurs vélos.

Si Top vélo a élu le Canyon Endurance, c'est peut-être qu'il a été confronté au Specialized Roubaix dans un registre particulier (vélo typé confort, position "haute").

Pour la deuxième partie de ton message, l'élection du vélo de l'année, comme ce type d'essai d'ailleurs n'est pas critiquable en tant que tel car ce sont les fabricants qui ont voulu que les choses en soit ainsi. Il y a encore 15 ans, on choisissait un cadre, un groupe, des roues, et on montait le tout en fonction de ses besoins et de son budget. Je procède encore comme cela, toi aussi sans doute, mais la réalité c'est autre chose : dorénavant, même à 10 000 €, des vélos se vendent complets. Alors à 3 ou 4000 €, c'est la majorité des cas. Les gens viennent en magasin, achètent ou commandent un modèle, et c'est à peine si on consent à leur changer la longueur de potence. Si t'achètes un Canyon, tu n'as même pas le choix de la longueur, des manivelles, des braquets, etc.

Donc les fabricants font des choix de modèles avec un montage précis. Certains se plantent en proposant pour un budget donné un bon cadre avec un bon groupe, mais des roues pas intéressantes juste pour rester dans les clous. Si le Look du vélo de l'année avait été monté en Cosmic Carbone Ultimate au lieu des Cosmic lourdes du modèle proposé, le résultat auprès des jurés aurait été différent, j'en suis convaincu. Mais là, on dépassait le tarif maximal imposé par Le Cycle.

Pour revenir à ta réflexion, on pourrait peut-être parler de l'élection du "cadre de l'année, mais le problème est que cela ne correspond plus à la réalité du marché aujourd'hui.

[Jean GUY]

Bah t'es pas le seul. Je ne me vois pas acheter un vélo complet car il y aurait toujours quelque chose qui ne me conviendrait pas (potence, cintre, selle, manivelles, braquets). Au final ça fait cher à rajouter au prix déjà élevé d'un vélo complet. 😳

[Philippe BOGNIER]

Bien vu pour le Look, les roues le desservaient, en comparaison celles du Giant étaient bien plus agréables, pas besoin de se battre avec, l'inverse avec les Mavic. Les relances en bosses étaient pénibles, sur la portion de plat avec l'inertie ça passait nettement mieux.

[Georges IGOR]

Là où cela peut être discutable c'est la durée du tes t de chaque vélo. Certes le parcours était varié et permettait de ressentir le comportement sur tous les profils. Mais dans la durée, comment se sent on avec chaque vélo?

Je me souviens que mon bouclard à St Ge m'avait fait essayer son BMC (alu-carbone) perso. A l’époque je n'était pas à mon top forme, en plein crise d'allergie. En début de sortie le vélo m'avait bluffé enthousiasmé. Dès que j'appuyais sur le pédales il partait. Je me sentais bien plus fort et efficace (j'avais un 586 à l'époque). En fin de sortie (4h) j'ai eu le retour de bâton. Je devais passer les bosses bien plus en vélocité sous peine de rester planté, et le confort en retrait était bien plus perceptible.

Après je comprends que d'un coté logistique, faire des essais longue durée pour une élection avec ces règles que cela soit compliqué, voir impossible.

L'avantage du panel, c'est d'avoir des gabarits et pratiquants différents ce qui tempère le jugement.

Je suis sur que le vélo tu trouvera top Jean, pourrais m'être laborieux, et à contrario, celui qui ma plairait te paraitrait fade.

[Jean GUY]

Oui c'est aussi pour cela que dans la langue française il existe quelque chose qu'on appelle la nuance.

D'ailleurs, l'enthousiasme peut se reconnaître dans un écrit, néanmoins ceux qui écrivent dans ce genre de revue essaient de se pondérer dans les deux sens car il est évident que les profils sont tous différents (taille, poids et surtout type de pratique). 

Je crois que globalement c'est un mauvais procès d'intention qui est fait ici, et en général sur les revues de vélo. Je ne connais qu'un seul testeur qui raconte souvent n'importe quoi, mais lui tout le monde le connait :)

[Jean GUY]

Par exemple, dernièrement j'ai pu rouler avec l'Orbea Orca en fibres OMR (le même que Cofidis). Un vélo hyper rigide, hyper tendu, hyper dur aussi. Moi j'adore. Ce n'est pas pour autant que j'estime que c'est le meilleur vélo du monde, car je me mets à la place de gens comme toi. Enfin j'essaie. 

C'est d'ailleurs pour cela que l'Orca est proposé en deux modèles. Le second est plus soft, plus fade, plus confortable aussi. Tu aimerais sans doute beaucoup mieux. 

[Georges IGOR]

Si c'est RJ, en effet il semble ne pas être apprécié.

Pourtant avec sa pratique et son gabarit il est représentatif de beaucoup de pratiquant, et bien plus que de nombreux testeurs affutés.

Ensuite les vélos haut de gamme de coursier sont désormais testés par un coursier de petit gabarit.

Enfin je me souviens que dans un numéro de l'AC il avait évoqué un échange avec Jean suite à un désaccord. Et il n'avait pas dit de mal de Jean, mais soulevé des approches et conclusion différentes notamment du fait de leur pratique et gabarit différent. Il avait même mis en avant l'expertise de Jean indiscutable.

Plus récemment suite à l'interpellation d'un lecteur sur des conclusion différentes entre lui et des confrères sur le dernier Orca, il avait gratter un peu le sujet et s'était aperçut que bien que les vélo était tous des M10, il y avait des nuances qui pouvaient expliquer ces écarts de ressenti.

Un peu comme l'Emonda SLR, qui existe en fait en plusieurs version, versions qui ont au final un comportement différent.

[Georges IGOR]

En ce qui te concerne Guillaume, ce que j'apprécie dans tes essais, c'est que tu les fais dans la durée et sur de longues sorties. Même si nos gabarits sont différents, nos pratiques se rapprochent et m'éclairent plus qu'un essai de 2h.

La contrepartie, c'est que cela limite le nombre de tes essais...