Recul de selle

[Pierre DELUNE]

Je roule depuis 50 ans ( 65 ans) e et je ne me suis jamais posé de question sur mon positionnement. D'un velo a l'autre, le vélociste arrangeait cela et je faisais quelques petits réglages complémentaires.

Puis, on m'a proposé de regarder ma position et de faire un positionnement. Et depuis, douleurs au genou côté externe, sous la rotule, au point d'avoir des douleurs pour descendre les escaliers Grosse erreur, avant de faire c positionnement chez le "spécialiste reconnu" du coin, j'avais oublié d'enregistrer mes réglages précédents. Tout était théoriquement parfait, mais j'avais mal et depuis un an, je me disais que c'était tout simplement l'age qui me rattrappait

J'ai essayé de régler de façon minime mes positions, pas d'effet. Puis, un jour le souvenir me vient que la selle a été avancée petit a petit de plus d'un centimetre. Je recule la selle largement de 1,5 cm pour tester et là.... plus de douleur et un pedalage qui me parait plus facile, tant pour les genoux que les quadriceps.

Question aux théoriciens :

- reculer la selle cela soulage-t-il les genoux et les quadriceps ?

- reculer la selle, cela influence -t-il la puissance ? 

- Avancer la selle, par contre a quel impact sur le pedalage ? puissance, cadence , type d'effort musculaire

- Pourquoi, par exemple, les triathlètes et en CLM la selle est elle avancée considérablement 

 

Si vous avez des éléments de réponse, je suis à votre écoute.

 

 

[Charles CASTELLI]

 

Bonjour

 

Pour la selle, le réglage le plus important est la hauteur car en général, une selle trop haute est source de blessures.

 

Pour le recul, le risque de blessure est minime, le reste étant affaire de confort et d'efficacité du pédalage.

 

Normalement, pour une histoire de bras de levier, l'idéal serait d'avoir le tibia parfaitement vertical quant ta manivelle est à l'horizontale; c'est là que la force appliquée sur la pédale, et donc le couple moteur, est la plus élevée.

 

Mais le réglage précis est très difficile à obtenir. Dans les pires des cas, une selle légèrement en avant te donnera une sensation de puissance supérieure, et, à l'inverse, une selle trop reculée, un manque d'efficacité; tout dépend de la souplesse de tes articulations, mais il ne faudrait pas aller au-delà du cm en plus ou en moins, sinon, pour le coup, le risque de blessure n'est plus anodin.

 

Cordialement.

[Pierre DELUNE]

Merci pour ta réponse

[Eric HENNUY]

Pour moi pédaler à l'avant comme les triathlètes permet de développer un maximum de force en se servant des muscles les plus puissants : les quadriceps.On peut remarquer que les cyclistes qui sont au paroxysme de l'effort font du bec de selle, c'est à dire avancent le plus possible en avant pour avoir le maximum de force.Mais solliciter aussi fort les quadriceps ne permet pas de tenir fort longtemps sauf peut être pour les triathlètes qui ont développé leur musculature pour (au conditionnel).En pédalant à l'arrière les muscles on pédale plus souplement et les quadriceps sont moins sollicités, meilleure endurance.

[Charles CASTELLI]

Autre facteur qu'il convient de ne pas négliger, c'est le positionnement du centre de gravité : si on recule trop la selle, on surcharge la roue arrière, et donc on augmente la résistance due aux frottements du pneu sur la route, et, à l'inverse, on déleste la roue avant, d'où danger en descente de col car manque d'adhérence de la roue avant; encore une fois, dans le pire des cas, il vaut mieux être légèrement en avant.

[Pierre DELUNE]

Je retiens plusieurs choses de cette expérience.

Ne pas faire confiance aveugle aux théoriciens du positionnement. Chaque organisme est différent et les chiffres ne peuvent pas remplacer la faculté d'adaptation du corps humain.

Croire et appliquer les théories peut conduire à des blessures chroniques. Dans mon cas, je me suis offert une tendinite bilatérale aux 2 genoux, qui m'a handicapée pendant un an.

Plus de puissance, si on avance la selle ? Oui, si la morphologie de l'individu s'y prête. Dans mon cas, cela occasionnait un inconfort qui a conduit a la blessure et limité la puissance.

Mes estimations de puissance ont été faites sur HT au cours des derniers mois d'hiver avec plus de précision que si elles avaient été des appréciations sur route.

[Stéphane MERTZ]

Les triathlètes ont une selle avancée pour faire coïncider les moments de sollicitation des extenseurs, c'est-à-dire quadriceps et fessiers. Du fait de leur position couchée, l'angle tronc/cuisses est réduit ce qui retarde le pic de puissance des fessiers.

Pour compenser cela, le fait d'avancer sa position va à la fois rouvrir l'angle tronc/cuisses et retarder le pic de puissance des quadriceps.

C'est ce qu'on fait naturellement sur route, quand on se met en position de recherche de vitesse, on "ressent" le besoin de se mettre en bec de selle pour "harmoniser" le pédalage.

[Stéphane MERTZ]

Je vois la chose de la même manière, être sur l'avant c'est se rapprocher de la position de danseuse.

Après c'est une histoire de typologie musculaire. Un coureur comme Contador on voit bien que ses quadriceps sont son gros point fort : alternance danseuse et bec de selle. C'est les coureurs qui aiment bien monter en relances et changements de rythme. Par opposition à ceux qui sont plutôt sur l'arrière et qui vont plus solliciter leur fessiers. Eux vont avoir tendance à monter au train et avoir du mal à répondre aux attaques.

Personnellement je fais partie de la seconde catégorie, je ne suis quasiment jamais en danseuse, dès lors que je me lève j'ai les quadriceps et les mollets qui brûlent en deux temps trois mouvements et je me rassois illico !