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C.R Etape du Tour


Emile ARBES

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Positionné dans mon sas dès 6h10 le temps d'attendre le départ je papote avec des amis cyclo. La T° est bonne et le temps n'est pas trop menaçant , on aperçois même du ciel bleu.

Nous voila partis, l'allure est très rapide, c'est vrai que du haut de la place Verdun cela desçent pour atteindre la rue du 14 juillet et déjà une gamelle !

Gauche droite dans Gélos, traversée de la rocade direction la vallée heureuse 1ère côte, 2ème gamelle, je passe au travers, c'est très nerveux tous le monde veux passer devant, comme si il n'y avait pas le temps de remonter plus tard.

Je monte à ma main et je bascule pour attaquer la 2ème côte Piétat, l'allure est toujours très rapide, trop à mon goût.

Maintenant descente vers Nay, les jambes ne sont pas au top, je saute du groupe et je n'insiste pas, 3 gars me rattrapent et j'ai du mal a garder le contact, je sens la mauvaise journée. j'en profite pour ranger mon coupe vent que j'avais laissé ouvert et de commencer à me ravitailler (banane + boisson)

Dans la traversée de Pontacq juste av d' attaquer la côte de Labatmale un groupe assez important nous tombe dessus. Mon pote Antoine avec qui j'avais fais la reco fait parti du groupe, le temps de se saluer nous voila déjà au pied de cette 3ème difficulté. Nous sommes une bonne cinquantaine, et je laisse glisser en queue du groupe pour passer le sommet.

Après la descente, direction Pontacq, puis la côte d' Ossun, le groupe se casse en deux, je suis dans la cassure. Dès la descente le groupe de devant n'est pas loin et nous parvenons à faire la jointure avant Loucrup 4ème difficulté. Ca à l'air d' aller mieux, je la passe en moyenne position et le groupe se reforme en bas de la descente.

Direction maintenant vers le pied du Tourmalet via Bagnères de Bigorre. L'allure s' accélère brutalement et pour cause, un groupe est a vu et le temps qu'ils ne les auront pas rejoins l' allure ne faiblira pas je me dis, que nenni et nous traversons Bagnères en file indienne et le ravito est sauté, moi j'avais prévu et je n'étais pas le seul hélas (répit non programmé donc). Le faux plat montant est difficile à digérer, je n'arrive plus à suivre et je décroche peu av Ste Marie de Campan pied du col du Tourmalet.

Le chemin de croix commence, je me fais doubler sans pouvoir réagir, je compte les km et la pluie fait son apparition. Plus de son, les images sont dans le brouillard et j'arrive enfin à La Mongie pour cueillir un bidon mi eau mi coca avec des gels, j'en profite pour remettre mon coupe vent sur les épaules.

Le plus dur de l' ascension est passé reste plus que 4km. Au sommet et pote me passe un carton que je glisse sous mon coupe vent que je referme. Je ne m'attarde pas, mais dès le 1er virage grosse glissade de la roue AR que j'arrive à maitriser. La pluie redouble de puissance et mes ardeurs de descendeur sont refroidies, mais néanmoins j'arrive a me relâcher et je double des dizaine de concurrents.

A partir de Luz le danger et le froid est derrière moi, le soleil refait son apparition et je me restaure convenablement. Un petit groupe d'une dizaine d' unité se reforme et nous voilà maintenant au pied de Hautacam ou une foule de spectateurs nous encourage et il faut se faufiler les uns derrières les autres, c'est impressionnant on se croirait sur l' Alpe d' Huez sur le vrai Tour !

Ma compagne noyée dans la masse et qui devait me ravitailler en boisson est invisible tellement il y a de monde, rien de grave j'en ai assez pour finir.

Alors que jusque là j'avais évité tous les dangers, me voilà nez à nez avec une borne de séparation (2 sens, montée et descente) évitée par le concurrent qui me précédait sans me prévenir et que je la prends de face, patatrac le cul par terre. J'en voulais à la terre entière et à moi même. Un spectateur relève mon vélo et me remet gentiment la chaîne qui avait déraillé pour me  remettre en selle, et que j'ai bien remercier.

Me voila maintenant reparti pour la dernière ascension que je vais faire au courage, un long et interminable calvaire . Les encouragements des spectateurs et des potes qui redescendent ne me font pas d'effets. Comme dans le Tourmalet je scrute les panneaux pour le kilométrage et les pentes comme si je ne les connaissait pas !

Enfin la délivrance du dernier KM, la pente est plus douce mais la vitesse n'est pas plus rapide, OUF, c'est terminé.

Bilan, 1399ème en 6h 36' 42"..........

 

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EDT dure par cette pluie et froid.

Allure soutenue dés le début. il y avait de la nervosité.

Connaissant tres bien les moindres virages de tout le parcours j'ai pu éviter les nombreuses chutes.

28Km/h de moy à Bagneres. Montée du Tourmalet sous la pluie et le brouillard (ca me rappellait la même EDT de 2008!!)

La descente du Tourmalet sous la pluie a été fabuleuse avec cette route refaite. Tout droit depuis le haut, vitesse max 85 km/h. Un régal mais bcp de concentration. En bas à Luz des crampes terribles duent a la crispation dans la descente. Qques etirements et mouliner dans les gorges de Luz pour assouplir les muscles.

Montée de hautacam au train avec un sprint sur les derniers 500m sur le 50/14.

Bonnes sensations même si la météo n'était pas des plus réjouissantes.

Aujourd'hui par ex, ca aurait été top !

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Merci Guillaume et Michel,

Des gamelles pour un temps de chien et oui Guillaume ! Je les avais toutes évitées il a fallu un manque de concentration sur la fin pour me payer cette "Bite", quelle stupidité 😃, mais bon plus de peur que de mal.

@ Michel, oui la montagne est cruelle et ne pardonne pas la moindre faiblesse. J'avais tellement le moral dans les chaussettes que je me demandais si cela serai la dernière, je ne comprenais pas, alors que j'étais si bien il y a 3 semaines ? Peut être que j'en ai trop fait par excés confiance, cela m'apprendra !

Adischatz

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bonjour a tous

Quel etape dantesque jamais j'ai eus aussi froid dans la descente du tourmalet

,ma place 4421 eme pour un depart du SAS N°4

Mais j'ai constaté comment des coureurs de SAS n°6000,à 12000 que j'ai doubler avant la cote de LOUCRUP soit dans des SAS autre que par rapport a leur numero 

Et rendez vous a la prochaine etape du tour ca serai bien si s'etait  dans les PYRENEES

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Salut Emile,

Bravo pour ton EdT !

Après, tes remarques me rappellent mon expérience de 2012 sur Pau-Luchon, où entre les conditions et la forme du moment j'avais réalisé ma plus mauvaise perf sur une sortie en montagne... Entre la saison des courses et l'entraînement pour l'EdT à partir de mai (et j'avais fait le job !), j'étais arrivé sur l'épreuve dans une forme largement descendante, en tout cas bien plus mauvaise qu'un mois avant...

Même pour toi qui dois bien te connaître, difficile de parvenir à concilier volume et fraîcheur... Et c'est un peu la quadrature du cercle : si tu as la fraîcheur, gros risque de ne pas avoir la distance dans les jambes ; et si t'as la distance, y a de forte chance de le volume ait fabriqué une grande fatigue. Et pourtant, c'était 160 bornes et non 200 (idem pour le D+).

Autres pistes : départ sans échauff' + allure trop rapide. 1er cas, grosses cuisses et 2ème cas plus de glycogène dès le Tourmalet...

T'en penses quoi, Emile ?

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Bonjour François,

C'est exactement cela. C'est hiver j'ai beaucoup travaillé car je préparais le Triathlon des neiges de Pau (CP, Vélo & Ski de rando). Ensuite j'ai enchaîné en alternant les courses à bicyclette UFOLEP et les cyclos avec la forme du moment avec de bons résultats. En UFOLEP même si je n'évoluais pas à un très haut niveau j'ai obtenu 3 victoires et deux places de 2. En ce qui concerne les cyclos j'ai réalisé dans ma caté de belles perfs bien meilleures que l'an dernier, à l' Héraultaise, l' Oloronaise, la Ribagorza, la Québrantauessos, l' Ariègeoise et récemment La Queheille même si sur celle ci j'ai commencé à ressentir des signes de faiblesses une semaine av l' EDT. Je pense (j'en suis sûr maintenant), que j'aurais du couper un peu, du moins ne pas faire d'épreuve 8 jours av.

Même avec mon expérience je commets encore des erreurs. J'aime trop la compet pour faire des impasses c'est mon péché mignon, c'est finalement normal avec le recul que je la paye cach!

Samedi prochain je vais faire la P.J, je vais m'abstenir de rouler ds la semaine ou simplement une toute petite sortie la veille, je verrais bien si cela s'améliorera ?

Et toi tu es venu la faire ?

Sportivement.

émile

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Ben moi, j'ai bien aimé la météo (j'ai mal supporté la canicule des jours précédents).

La montée du Tourmalet sous la pluie et dans le brouillard en 1h22 , quel pied (7°C en haut)!

La descente (que je redoutais) sous la pluie s'est bien passée mais je n'ai pas dépassé 71 km/h par prudence.

Par contre, la montée d'Hautacam a été moins glorieuse : 1h30. J'ai mis plusieurs fois pied à terre dans les portions les plus pentues : mon 34 x 23 était un peu juste.

J'ai noté qu'au pied du Tourmalet j'avais plus de 900m de dénivelé et près de 31km/h.

Parti avec un gros dossard dans la 6ième vague (pas vraiment pénalisant) je finis 1273ième. Sans cette défaillance dans Hautacam, je rentrais dans le premier millier!

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Bonjour,

Première étape du tour pour moi.

Levé à 4h30 à Lourdes, direction Pau.

Il y a déjà beaucoup de circulation, je me gare sur le parking d'Auchan.

La première difficulté est de savoir comment s'habiller. La météo nous avait annoncé la pluie toute la journée mais il fait relativement doux et on aperçoit du ciel bleu. Bien qu'au loin les éclairs illuminent le sommet des montagnes proche de Pau.

Ça sera manchon avec gants d'été et cuissard court avec la veste pluie rangée sous le maillot.

6h15 je prends place dans mon SAS 6. Il n'y a pas encore beaucoup de monde, je suis dans les premières place.

J'entame la discussion avec un papy qui voit que je suis de la région de Perpignan.

Il a une maison secondaire près de chez moi. Du coup l'attente passe relativement vite.

Ça y est c'est notre tour, ça part relativement vite comme pour une cyclo classique.

Un petit groupe d'une quinzaine se forme, mais après les premières bosses nous ne sommes plus que 5 ou 6.

Nous doublons déjà pas mal de monde parti dans les SAS précédents.

Nous roulons ainsi à une bonne allure jusqu'à la prochaine difficulté répertoriée en 3ème catégorie.

Sur le haut de cette côte, je commence à avoir du mal à suivre mes compagnons du jour.

Je ne veux pas me mettre dans le rouge, je n'ai encore jamais fait en course un parcours aussi long et difficile.

Je me retrouve seul, certains prennent la roue mais personne ne veux prendre de relai.

Je continue ainsi jusqu'au pied du Tourmalet. La pluie fait sont apparition à Bagnères de Bigorre.

Toute l'ascension se fera sous une pluie battante. Au sommet il y a le brouillard en plus.

La descente est périlleuse, je la fait au ralenti (j'avais promis à ma femme) le freinage n'est pas top avec les roues carbone.

Heureusement en bas il ne pleut plus et la température est plus clémente.

Malgré cela les premiers coups de pédales sont difficiles, les cuisses sont tétanisées.

Arrivé au bas d'Hautacam, il y a une foule de spectateur, c'est très sympa et on s'enflamme un peu.

La pente nous ramène vite à la raison. Il y a pas mal de monde dans la montée, je rattrape les dossards partis dans le premier SAS.

(Le mode d'attribution des dossards restera un mystère) la montée est moins régulière que celle du Toumalet et je la trouve plus "casse pattes". Le dernier kilomètre apparaît ainsi que les barrières métalliques, c'est bon signe et je donne tout ce qu'il me reste.

Ça y est c'est fait, malgré mes craintes j'ai tenu la distance et n'ai pas eu de crampe ou de défaillance.

Je fini en 5h59 à la 422 ème place. Je passe au ravitaillement qui était top et je redescends prendre mon repas.

Je ne m'attarde pas, je dois retourner à Pau en vélo pour récupérer la voiture.

C'est un peu galère avec le vent de face et de nouveau des averses de pluie.

Ça restera une très bonne expérience, à renouveler avec une meilleur météo si possible.

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Salut Emile,

Tout comme toi, je pense que l'épreuve à J-8 était de trop... Si en plus t'as senti que tu étais moins bien, c'est sûr que tu n'avais pas récupéré à court terme et qu'à long terme tu étais dans un cycle de forme descendant.

Pour la PJ, juste un rappel de PMA demain puis déblocage samedi matin.

Je n'ai pas fait l'EdT pour plusieurs raisons. Le parcours ne m'avait pas séduit et surtout j'ai longtemps été blessé entre octobre et avril.Mais j'y reviendrai car j'ai une vengeance à prendre sur celle de 2012 et à condition qu'ils reproposent un parcours de plus de 200 bornes (ce que je ne crois pas, les intérêts économiques primant la tradition sportive).

Plus le temps passe, plus je trouve que la plus belle cyclo pyrénéenne est le grand parcours de la Pyrénéenne.

Sportivement, FB.

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Mon compte rendu également :

Voilà !, c'est terminé, l'étape du tour 2014 est derrière nous et son cortège de souvenir aussi.
C'était un moment fort dans lequel la météo, très capricieuse, a joué un rôle important et aura marqué autant les corps que les esprits.
Nous sommes 7 venus de Gap, Bruno, Bernard, Thierry, Christian, Luigi, Elisabeth et moi, le trajet a été un peu long (725Km) mais nous arrivons à bon port le Vendredi soir et prenons nos quartiers à Pau dans l'Hôtel "Le postillon" dont la propriétaire est très sympathique et est aux petits soins pour nous.

L’avantage numéro un de cet hôtel est qu’il est situé sur la place ou aura lieu le départ de la course dimanche matin, c’est un plus indéniable dans notre organisation.
Après une nuit passée dans la moiteur Paloise, nous chargeons les vélos sur la remorque afin d'aller déposer le fourgon et la remorque à Argelès-Gazost qui sera le point de ralliement des participants à l'étape du tour.
Une fois le véhicule déposé, nous enfourchons nos vélos pour un petit décrassage de 56Km relativement plats afin de retourner à l’hôtel.
Une partie de notre samedi après-midi se passe au "village du tour", ou exposent les différents sponsors et dans laquelle nous croisons quelques merveilles comme ce vélo de marque trek d'un poids de 4.8Kg !
Depuis plusieurs jours notre attention est très orientée vers les prévisions météo, elles ne sont pas bonnes et je dois avouer que prendre le départ d'une telle course sous la pluie et les orages ne motive personne aussi sommes-nous plutôt heureux de voir les prévisions annoncer une probabilité de pluie très faible pour le lendemain matin.
Jour J, debout à 5H15 afin de prendre le petit déjeuner suffisamment avant le départ de la course qui aura lieu pour certains d'entre nous à 7H08 minutes et pour d'autres à 8h12mn, la raison en incombe à un départ organisé en 13 sas de 1000 coureurs lâchés 1000 par 1000 toutes les 8 minutes.
Je pars avec Luigi et Elisabeth dans le sas 6 à 7h48, Bruno et Bernard, qui étaient dans le sas 1, sont déjà loin, Thierry et Christian devront attendre 8h12 pour partir.
Dans une telle masse, il est presque impossible de ne pas perdre de vue ses amis aussi je me fais une raison et me concentre sur ma conduite et mon cardio-fréquencemètre afin de me conformer à ma feuille de route, en effet ne connaissant pas du tout les cols qui nous attendent j'avais décidé de partir sur un rythme prudent durant les deux premières heures jusqu'au pied du col du Tourmalet pour ne pas me « griller » avant les vraies difficultés.
Au grès des kilomètres qui s'écoulent et des centaines de cyclistes que je dépasse, je réalise que je vis quelque chose de particulier, pour concevoir ce que représente une file ininterrompue de cyclistes qui s’étale sur près de 55km il faut avoir vécu une étape du tour.
Ce sera une des images forte de cette journée, les autres restent à venir.
Ca y est, la pluie c'est invitée à Sainte Marie de Campan, au pied du col du Tourmalet, je ne mets pas ma veste anti pluie car j'aurais dès lors trop chaud, je supporte donc stoïquement la pluie et monte au rythme que j'avais décidé avant la course.
C'est en passant sous un pare avalanche qu'il me semble reconnaitre la respiration si caractéristique de Luigi quelque part derrière moi, quelques minutes plus tard j'entends quelqu'un m'interpeller "Alors, pas de jambe pas de chocolat?", c'était bien Luigi qui m'avait retrouvé, ne faisons le reste de du col ensemble, je suis heureux d’avoir retrouvé un compagnon.
Plus nous montons, plus la température descend, il pleut toujours, c'est dans les deux derniers kilomètre que je prends vraiment conscience de la vapeur d'eau qui s'échappe de ma bouche et qui annonce une descente que je pense alors revigorante.
Arrivé au col du Tourmalet, je m'arrête afin de remplir ma gourde, me restaurer rapidement et mettre ma veste, on m'annonce qu'il fait 4 degrés, Luigi décide de ne pas m’attendre, il pense que je vais le reprendre dans la descente.

Dès les premiers mètres je sais qu’il ne sera pas question d'attaquer dans la descente, au-delà de la pluie, c’est le froid qui réduit mes ardeurs, je suis transi et mes membres très contractés, au point de ne plus savoir si je serre bien mes freins, il me faut faire attention car mon guidon se met à louvoyer à cause de mes bras, raides comme des bouts de bois. Je force ma respiration pour essayer de mes détendre mais rien n’y fait.

Parfois, je croise un camion de sécurité qui vient au secours d’un concurrent qui a chuté mais aussi certains concurrents qui préfèrent remonter le Col pour abandonner plutôt que d’affronter ces conditions Dantesques. Pour ma part je ne sens plus mes pieds  et la base de mon cou me fait un mal de chien mais pas question de rendre les armes pour autant.

La température remonte peu à peu mais la route est toujours mouillée et mes membres tétanisés, je décide de faire un arrêt rapide au ravitaillement de Esquièze-Sère pour me décontracter les épaules, à peine me suis-je arrêter qu’un concurrent probablement un peu trop fatigué ou optimiste tombe à grande vitesse et glisse sur plusieurs mètres au milieu de la chaussée, je crois que j’ai bien fait de m’arrêter quelques minutes.

Enfin une partie roulante ou l’on peut pédaler, le sang circule à nouveau, les muscles tentent de se remettre en action, j’essaie de me réchauffer en dépensant de l’énergie et en produisant de la chaleur par la même occasion. Ça marche, je pars en chasse d’un groupe que j’ai aperçu au loin, je ne tarde pas à les reprendre et me fait moi-même reprendre par trois coureurs dont je regarde rapidement le numéro de dossard, le dossard du meneur est dans le sas 10, ils sont censés être partis 24 minutes après moi, ils roulent bien, je me mets avec eux, les relais s’organisent, nous menons bon train jusqu’au pied de la montée de Hautacam, à partir de maintenant, c’est chacun pour soi et dieu pour tous.

Au premier virage qui annonce pour de bon la montée vers la station de Hautacam, un début de crampe se fait sentir à l’intérieur de ma cuisse gauche, je prie pour que ça ne se développe pas car il me reste 14km et surtout près de 1100m de dénivelé positif à effectuer, je bois donc un maximum, m’étire debout sur mon vélo et mange à nouveau une barre.

Les conditions météo du Tourmalet ont entamé le physique, il me faudra monter à l’économie, impossible de faire le malin face à la pente qui ne se repose quasiment jamais, au mieux elle sera de 6% au pire de plus de 14%.

Comme beaucoup, je suis dans le dur, ma fréquence de pédalage est déplorable mais j’avance toujours en surveillant mon cardio-fréquencemètre, c’est ma ligne de vie et ma meilleur information concernant mon état. Au 7ème kilomètre je décide d’enlever ma veste de pluie et de recharger ma gourde au ravitaillement, on m’annonce qu’il reste environ 50 minutes avant d’arriver au bout, j’espère faire mieux car ce serait au-delà des estimations que j’avais pu envisager.

Certaines portions sont vraiment difficiles, j’y double les premières personnes qui préfèrent continuer momentanément à pied, il est vrai que les muscles ont été mis à rude épreuve avec le froid et la pluie, j’espère ne pas en arriver là.

Les kilomètres s’égrènent au grès des panneaux qui annoncent le pourcentage du prochain kilomètre, parfois j’ai des doutes sur la véracité de ce qui est affiché mais ça ne changera rien alors j’attends avec impatience le panneau suivant.

Je passe enfin sous l’arche annonçant le dernier kilomètre,  il est temps d’essayer de gagner quelques place, mais en suis-capable ? J’accélère peu à peu le rythme, je fais 2 ou 3 cents mètres quand un nouveau panneau annonce le dernier kilomètre, j’ai la sensation d’avoir été grugé mais ce n’est pas grave, 1 kilomètre c’est vite abattu surtout que le pourcentage s’adouci, je continu donc mon accélération et termine quasiment au sprint les 300 derniers mètres au grand dam de certains concurrents qui tentent de se mettre dans ma roue pour me reprendre, que m’importe je passe sous l’arche d’arrivée après 6h et 39mn d’effort pour affronter ces 148Km et 3600m de dénivelé positif, c’était dur mais c’était beau et quelle aventure !

Je tiens à remercier mes deux clubs, le CSLG (centre de loisir et sportif de la gendarmerie) pour la logistique mis à notre disposition et la sympathie de ses membres, le PJPC (Pas de jambes pas de chocolat) pour l’énergie déployée par Rémi Fabrègue à fédérer et organiser les activités cyclistes des jeunes et des moins jeunes à Gap.

 

 

 

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Ciao Emile

Bravo pour cette nouvelle EDT encore finie et pas si mal en fait au regard des aléas et de la météo

Je le rappel trop celle de 2008, et en me levant dimanche j'ai pensé à vous: pas tout à fait le même temps mais quand même toujours le Tourmalet dans la "tourmente" comme en 2008 et 2012

Suis à Luchon pour 3 semaines, je passerai faire un tour en béarn dans le séjour (je viendrai bien samedi a la PJ mais ça fait un peu loin)

A bientôt

Amicalement

Michel

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Ciao Michel

On pense à toi ici.

Je roule seul pour l'instant en faisant de mon mieux et j'avoue avoir moins mal sur le vélo parfois que dans le quotidien (même si ma position est très "tordue" sur le vélo)

Hier je suis monté aux Hospice de France: un calvaire, je préfère encore Artigue... :)

A bientôt

Amicalement

Michel

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